Pardonner, mais pas oublier. Tel est le leitmotiv au Rassemblement des républicains (Rdr) qui refuse que les victimes des événements de mars 2004 soient rangées aux oubliettes de la conscience collective. A cet effet, il organise depuis mercredi, des Journées commémoratives dont la cérémonie officielle d'ouverture s'est déroulée hier, à Abidjan. « De l'espérance à l'illusion démocratique en Côte d'Ivoire », est le thème de la conférence qu'a animée, pour la circonstance, le Pr Yacouba Konaté. Le professeur de philosophie, qui n'y est pas allé de main morte pour fustiger la gestion du pouvoir en place, a enseigné, en citant Freud, que l'illusion est différente de l'erreur. De son avis, avec la « refondation », « La Côte d'Ivoire n'est pas passée de l'espérance à l'illusion mais de l'espérance à la fiction. Le régime Fpi a fictionné la démocratie ». Et le conférencier de décrier les différentes répressions de manifestations par le pouvoir depuis son avènement à la tête de la Nation. Répressions qui sont justement à l'origine de la commémoration du jour. Selon Anne Ouloto, secrétaire national à la solidarité des « républicains », ces morts sont la preuve que, contrairement à l'image que ses adversaires donnent de lui, le Rdr est un parti de martyrs et non de casseurs. Le charnier de Yopougon, les complots de la Mercedes noire et de la cabine téléphonique, l'assassinat du comédien Camara Yèrèfè dit ''H'' … ce sont autant de faits qui, a-t-elle rappelé, ont endeuillé les locataires de la case verte. Elle a assuré que son parti a pardonné et qu'il ne cherche pas à se venger. Mais, a exhorté la porte-parole d'ADO, « au nom de nos martyrs, battons-nous pour l'élection du président Ouattara à la présidentielle ». Pour Hamed Bakayoko, les morts ont une dette envers les vivants. « Devant ces crimes, nous avons un devoir d'engagement plus fort, un devoir de victoire », a soutenu le directeur national adjoint de campagne, chargé de la jeunesse, tout en souhaitant que tout soit fait pour que ces crimes ne restent pas impunis. Conscient que la force du parti ne peut que résider dans l'union de ses cadres, l'ancien ministre des Nouvelles technologies a invité les responsables politiques à l'entente. « Un parti qui vit de souffrance, a-t-il argué, n'a pas besoin de querelles infantiles pour des postes. Nous devons êtres soudés quelles que soient les circonstances ». Il a remis la somme de cinq millions de francs à la direction chargée de la solidarité pour un meilleur fonctionnement.
Bamba K. Inza (stagiaire)
Bamba K. Inza (stagiaire)
