Commerce international : L’UE forme 15 journalistes

L’Union européenne (Ue) se lance dans une dynamique de communication et de formation. 15 journalistes économiques, venant de 15 pays de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Acp), étaient dans la capitale de l’Europe, Bruxelles, appelée ainsi, car abritant les institutions de la communauté européenne. Ils participaient à un séminaire international de presse sur la politique commerciale de la commission européenne. A la cérémonie d’ouverture, au residence palace (centre de presse), le coordinateur de la politique commerciale, Peter Sandler, a clairement défini les contours de la présence des hommes de médias dans ses locaux. «Il s’agit d’apprendre, d’avoir une nette idée du dynamisme de la politique commerciale de l’Union européenne, de sorte que vous soyez spécialisés en la matière, avec l’intérêt que vos productions soient soutenues par les connaissances acquises lors de ce séminaire», a-t-il dit.

La carte d’identité de cette grosse machine d’intégration montre que de six Etats, l’Ue est passée aujourd’hui à 27 pays. Et la sphère n’a pas fini de s’agrandir. D’autres pays frappent, en effet, à la porte. On peut citer la Croatie et la Turquie. Avec ses 500 millions d’habitants, M. Sandler a rappelé trois acquis non économiques dont l’Ue peut se vanter. C’est d’abord, la mobilité des jeunes. Deux millions d’étudiants ont pu se déplacer à l’intérieur de la communauté, pour poursuivre leurs cursus universitaire, du fait de l’union.

Ensuite, les travailleurs spécialisés, à l’image des médecins ont la possibilité d’exercer là où besoin est. Enfin, les investissements réalisés dans le domaine de la recherche (troisième poste budgétaire de l’union), qui ont permis à une marque de téléphone mobile de se développer. Et M. Sandler de lancer avec une pointe de précision: «Nous pouvons passer pour un modèle d’intégration, mais il ne s’agit pas des Etats-Unis d’Europe».

L’occasion était tout indiquée pour faire partager aux journalistes le mécanisme de fonctionnement de l’union. Ces derniers ont été entraînés dans le labyrinthe des institutions européennes. L’Ue dispose d’un conseil, qui représente les Etats membres. Comparé à la configuration d’une entreprise, il s’assimilerait au conseil d’administration. C’est le conseil qui autorise l’entame de négociation par la commission, par rapport à un sujet donné. 27 commissaires composent la commission de l’Ue.

C’est la gardienne des traités. « Elle est très active, elle propose des initiatives, surveille la mise en œuvre des dispositions. Le collège se réunit une fois par semaine, les mercredis matins », a déclaré M. Sandler. Lorsqu’une négociation aboutit, la commission signe après approbation du conseil. L’accord est ainsi traduit dans les 22 langues de l’union. Les juristes sont sollicités pour vérifier dans chaque langue que l’idée maîtresse est restée fidèle. Cette procédure peut durer de 10 à 12 mois. C’est après que le Parlement, fort de 850 personnes, entre en action. C’est l’œil et l’oreille du citoyen européen, comme l’a signifié le député Catherine Bearder Mep.

L’examen du Parlement peut prendre quatre mois. Au total, après signature, l’accord entre en vigueur, entre 18 mois et deux ans. Quant au traité, il permet une application provisoire de l’accord, réduisant du coup ce délai. L’autre instrument d’intégration européenne reste la Banque centrale, qui gère la monnaie commune, l’Euro. Ce sont 28000 fonctionnaires qui travaillent pour l’Union européenne.

Le séminaire qui s’est achevé le 21 mars, était co-organisé par le Centre européen de journalisme (Cej) et la Commission européenne. Le Ghana et la Côte d’Ivoire ont été sélectionnés pour représenter la région de l’Afrique de l’Ouest.


Adama Koné
Envoyé spécial à Bruxelles, Belgique