A défaut de performances aux plans économique et social dans les voies traditionnelles du développement, (autosuffisance alimentaire, éducation et formation efficientes de la population, investissement dans les infrastructures de base, hôpitaux, routes, télécommunication, environnement attractif des affaires, aide à la création des entreprises…), celles empruntées par exemple par les pays émergents comme le Brésil, la Chine, l’Afrique du Sud, pour ne parler que de ces cas, la Côte d’Ivoire depuis dix ans s’est frayé un chemin particulier pour son décollage.
En si peu de temps, de nouvelles voies ont en effet surgi pour créer, à partir du néant, des hommes fabuleusement prospères. Probablement, ces nouveaux fortunés, à l’instar des marchands en Europe jusqu’au dix-huitième siècle vont donner le déclic à l’investissement productif susceptible d’amorcer l’envol du pays. Rappel, les marchands sur le vieux continent, par leur investissement dans l’industrie au dix-neuvième siècle, ont été en partie le moteur du développement de l’Europe. Revue de quelques domaines du miracle ivoirien, version refondation.
L’actualité bien fournie ces derniers temps a tout de même permis une lucarne à un fait divers. Un homme accusé d’escroquerie, interpellé par la police économique puis transféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, Maca. Cette histoire est un fait divers, en apparence uniquement ! Sorti des entrailles de la jeunesse patriotique, le sieur Kouamé N’Guessan Théodore, a flairé la mine que peut représenter l’engagement politique dans le camp du chef de l’Etat. Cette mouvance à la quête effrénée d’électeurs dans le pays baoulé est prête à offrir sa couverture à tout ce qui lui propose d’envoyer des électeurs du centre du pays vers la « bonne cause ».
Théodore lance alors « Akoudan Ouflè » : la nouvelle vision. Une Ong politique pour irriguer le vote de ses parents traditionnellement acquis au Pdci d’Henri Konan Bédié vers la « terre promise », le monde de la refondation. Politique et affaire ne font pas mauvais ménage du tout. Et mieux vaut un homme politique prospère qu’un qui tend la main. La maxime bien digérée, le patron d’Akoudan Ouflè lance des opérations de séduction. Cinq cents mille francs pour un taxi, un million Fcfa pour une villa et bien d’autres propositions qui sentent l’arnaque à mille lieues.
Voleur de licence, un modèle
Mais, dans ce pays, il n’y a rien d’impossible. Un voleur de licence peut être transformé en modèle pour la jeunesse tout comme un ouvrier clandestin en ambassadeur dans un grand pays européen. Le modus operandis, des barons viennent parrainer les lancements des souscriptions et s’engagent personnellement devant la foule. Quand un ministre a souscrit, quand le protégé du prince, grand mobilisateur de la jeunesse devant l’éternel donne sa caution à une entreprise, sous la Refondation, qui peut encore en douter ? A Abidjan, et à travers le pays, les populations engluées dans la pauvreté et la misère cassent la tire. Combien sont-elles à avoir mordus à l’hameçon ? Quarante mille ? Cent mille ? Les montants mobilisés donnent le vertige. Des milliards Fcfa en un tour de main. L’opération prend comme l’incendie dans la forêt sèche surtout que, pour attirer le maximum de personnes à plumer, les premiers véhicules sont brandis…au profit des souscripteurs. Pour se mettre à l’abri de mauvaises surprises, l’entrepreneur modèle s’enracine, en plus, dans le temple de Thémis et s’achètent des amitiés fortes auprès de chefs puissants des forces de sécurité. En surfant sur la politique, la pauvreté et la naïveté de populations fragilisées par une situation désastreuse, un opportuniste s’est bâti une fortune en milliards Fcfa. La technique est la même que de prétendus hommes de Dieu ont utilisée pour dépouiller des milliers de personnes de leurs avoirs. En son temps, en effet, les banques volantes ont fait ravage. Elles promettaient des intérêts de cent pour cent, au moins, en quelques semaines aux souscripteurs. Ceux-ci n’ont eu que les yeux pour pleurer après avoir déposé économies et prêt contractés et placés chez ces pseudos magiciens de la finance. Le drame, c’est que ces bandits à col blanc ont opéré et prospéré au nez et à la barbe des autorités. Les victimes se sont heurtées au mur de la justice, étonnamment amorphe sur leurs plaintes. Les forces de l’ordre sont restées silencieuses devant les convocations contre les barons arnaqueurs. Une anecdote. Le patron de Akounda Ouflè s’est déplacé avec une horde de vandales au siège du quotidien « Notre Voie » au motif que ce journal, proche du pouvoir, a osé porté des accusations d’escroquerie contre son Ong. L’agresseur et ses hommes de main ont plastronné, puis se sont retirés des lieux le plus tranquillement du monde ; malgré une présence policière impressionnante. C’est tout dire. Autre chose, sous les yeux de tous, une vaste escroquerie est en marche sur l’argent des victimes des déchets toxiques. Leur douleur va faire le bonheur de quelques malins et leurs protecteurs. Ainsi fonctionnent les nouveaux chemins de la richesse en Côte d’Ivoire. Sous les ruines d’un Etat en déliquescence.
D. Al Seni
En si peu de temps, de nouvelles voies ont en effet surgi pour créer, à partir du néant, des hommes fabuleusement prospères. Probablement, ces nouveaux fortunés, à l’instar des marchands en Europe jusqu’au dix-huitième siècle vont donner le déclic à l’investissement productif susceptible d’amorcer l’envol du pays. Rappel, les marchands sur le vieux continent, par leur investissement dans l’industrie au dix-neuvième siècle, ont été en partie le moteur du développement de l’Europe. Revue de quelques domaines du miracle ivoirien, version refondation.
L’actualité bien fournie ces derniers temps a tout de même permis une lucarne à un fait divers. Un homme accusé d’escroquerie, interpellé par la police économique puis transféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, Maca. Cette histoire est un fait divers, en apparence uniquement ! Sorti des entrailles de la jeunesse patriotique, le sieur Kouamé N’Guessan Théodore, a flairé la mine que peut représenter l’engagement politique dans le camp du chef de l’Etat. Cette mouvance à la quête effrénée d’électeurs dans le pays baoulé est prête à offrir sa couverture à tout ce qui lui propose d’envoyer des électeurs du centre du pays vers la « bonne cause ».
Théodore lance alors « Akoudan Ouflè » : la nouvelle vision. Une Ong politique pour irriguer le vote de ses parents traditionnellement acquis au Pdci d’Henri Konan Bédié vers la « terre promise », le monde de la refondation. Politique et affaire ne font pas mauvais ménage du tout. Et mieux vaut un homme politique prospère qu’un qui tend la main. La maxime bien digérée, le patron d’Akoudan Ouflè lance des opérations de séduction. Cinq cents mille francs pour un taxi, un million Fcfa pour une villa et bien d’autres propositions qui sentent l’arnaque à mille lieues.
Voleur de licence, un modèle
Mais, dans ce pays, il n’y a rien d’impossible. Un voleur de licence peut être transformé en modèle pour la jeunesse tout comme un ouvrier clandestin en ambassadeur dans un grand pays européen. Le modus operandis, des barons viennent parrainer les lancements des souscriptions et s’engagent personnellement devant la foule. Quand un ministre a souscrit, quand le protégé du prince, grand mobilisateur de la jeunesse devant l’éternel donne sa caution à une entreprise, sous la Refondation, qui peut encore en douter ? A Abidjan, et à travers le pays, les populations engluées dans la pauvreté et la misère cassent la tire. Combien sont-elles à avoir mordus à l’hameçon ? Quarante mille ? Cent mille ? Les montants mobilisés donnent le vertige. Des milliards Fcfa en un tour de main. L’opération prend comme l’incendie dans la forêt sèche surtout que, pour attirer le maximum de personnes à plumer, les premiers véhicules sont brandis…au profit des souscripteurs. Pour se mettre à l’abri de mauvaises surprises, l’entrepreneur modèle s’enracine, en plus, dans le temple de Thémis et s’achètent des amitiés fortes auprès de chefs puissants des forces de sécurité. En surfant sur la politique, la pauvreté et la naïveté de populations fragilisées par une situation désastreuse, un opportuniste s’est bâti une fortune en milliards Fcfa. La technique est la même que de prétendus hommes de Dieu ont utilisée pour dépouiller des milliers de personnes de leurs avoirs. En son temps, en effet, les banques volantes ont fait ravage. Elles promettaient des intérêts de cent pour cent, au moins, en quelques semaines aux souscripteurs. Ceux-ci n’ont eu que les yeux pour pleurer après avoir déposé économies et prêt contractés et placés chez ces pseudos magiciens de la finance. Le drame, c’est que ces bandits à col blanc ont opéré et prospéré au nez et à la barbe des autorités. Les victimes se sont heurtées au mur de la justice, étonnamment amorphe sur leurs plaintes. Les forces de l’ordre sont restées silencieuses devant les convocations contre les barons arnaqueurs. Une anecdote. Le patron de Akounda Ouflè s’est déplacé avec une horde de vandales au siège du quotidien « Notre Voie » au motif que ce journal, proche du pouvoir, a osé porté des accusations d’escroquerie contre son Ong. L’agresseur et ses hommes de main ont plastronné, puis se sont retirés des lieux le plus tranquillement du monde ; malgré une présence policière impressionnante. C’est tout dire. Autre chose, sous les yeux de tous, une vaste escroquerie est en marche sur l’argent des victimes des déchets toxiques. Leur douleur va faire le bonheur de quelques malins et leurs protecteurs. Ainsi fonctionnent les nouveaux chemins de la richesse en Côte d’Ivoire. Sous les ruines d’un Etat en déliquescence.
D. Al Seni
