La fête de Pâques pointe le bout du nez, à la grande joie des populations Baoulé qui n’attendent que cette période pour les retrouvailles dans leurs villages. Mais à 5 jours de l’événement, ce n’est pas l’affluence des années précédentes.
A la gare Utb de Yopougon, les voyageurs de Bouaké, Yamoussoukro et Tiébissou ne cessent d’affluer. Assis sous le préau, d’autres ne cachent pas leur impatience. Bagages et colis s’accumulent dans l’enceinte. Il est 9h ce mardi. Quelques passagers se font héler par des connaissances et le mot ‘‘Pâquinou’’ ne cesse de ressortir dans les conversations. Rires et échanges se font entendre. N’Guessan Cédric, qui effectue un voyage sur Bouaké, confie avec un sourire que c’est par mesure de précaution qu’il a préféré partir hier. « Quand tu attends la dernière minute pour voyager, tu peux te retrouver face à une pénurie de tickets ou être obligé de dormir à la gare. Les virements ont été faits hier (lundi) et dès que j’ai touché mon salaire, je suis allé faire quelques courses. Il ne faut jamais attendre la dernière minute pour voyager car il y aura trop de monde sur les routes », explique ce dernier. Mais Eugène M., lui n’a pas fait de demande d’une quelconque permission. « Je suis porté malade depuis hier. Pâques, c’est pour nous les Baoulés. ‘‘Pâquinou’’ veut dire ’’en pâques’’. On n’a pas l’occasion de fêter Noël ni les autres fêtes religieuses. On s’est donc approprié la fête de Pâques pour manger ensemble de la viande de brousse et boire du Bandji. C’est une occasion qu’on ne peut pas et ne doit pas manquer. Moi je vais à Bouaké et ensuite à Sakassou», confie ce dernier dans un sourire. A 10h 20, un car fait son entrée à la gare. Le quatrième départ pour Tiébissou et Bouaké est annoncé. S’ensuit la bousculade. Mais le calme est aussitôt ramené par le convoyeur qui ordonne aux voyageurs de faire le rang. « C’est pour éviter le désordre et le trop plein de foule que je suis venue aujourd’hui (hier). Mais c’est peine perdue. Les Baoulés ont déjà pris d’assaut les gares », se plaint N’Diaye Rama. A la gare A votre service (Avs) à Adjamé ’’Renault’’, les voyageurs flânent en regardant les affiches collées aux murs, dans l’attente du prochain départ. La gare est pleine de passagers qui patientent. «J’ai dû me cacher pour venir. Je suis enceinte de 6 mois et la famille ne s’attend pas à ce que je parte fêter ‘‘Pâquinou’’. Mais c’est mal me connaître. Eux sont censés voyager jeudi, je les devance donc et ils seront mis devant le fait accompli. Je n’ai pas encore manqué Pâquinou et ce n’est pas maintenant que cela va commencer », explique Cauphy Julienne. Idem pour Herman D., qui explique qu’il ne pourrait se permettre de rater un ’’Pâquinou’’. « Personne ne peut le contester, Pâques nous appartient. La fête c’est dimanche, mais je ne tiens plus en place. Il y a aussi l’avant fête qu’il ne faut pas rater. Les retrouvailles avec les amis, les causeries, la boisson qui va couler à flots. C’est encore plus intéressant », affirme ce dernier. Cependant, à la gare Stif à Adjamé, pas de voyageurs à l’horizon. Les cars sont garés. « Ne vous y trompez surtout pas. Tous les cars que vous voyez sont déjà en location pour la destination Bouaké. Les Baoulés sont venus la semaine passée pour réserver. On ne peut pas faire voyager des gens dans des cars qui sont déjà en location», a confié une source introduite qui a requis l’anonymat.
Une affluence différente des autres années
Et pourtant, selon Fofana Aboubacar, gestionnaire du service parc auto de la Stif, malgré toutes ces réservations, l’affluence est en deçà de celle des années passées. «Tout est à l’image du pays, tout va lentement avec la crise. Les années passées, à une semaine de la fête, il y avait déjà l’affluence. Et même si tous les cars étaient réservés, on allait en trouver d’autres. De plus, les cars sont réservés et ceux qui les ont réservés ne donnent pas de l’argent comme avance. C’est dur », se plaint celui-ci. Des propos soutenus par Tuo Gnéholé, chef des bagages Utb. « Ce que nous appelons affluence, c’est quand il y a au moins 30 départs par jour. Mais aujourd’hui (hier, Ndlr), ce n’est pas le cas. Les années précédentes, à partir du 15 mars, on n’avait 10 départs directs sur Bouaké par les Baoulés qui continuaient ensuite dans leurs villages. Mais maintenant, nous avons des camions qui sont garés et les mutuelles des Baoulés ne voyagent plus, ils préfèrent envoyer une seule personne », explique-t-il. Idem pour le Chef de gare d’Avs, Sangaré Mamadou. « Les apparences sont trompeuses. Pour nous qui faisons ce travail depuis des années, on sait faire la différence. Cette année, il n’y a pas d’affluence comme les autres années. On pourrait espérer jusqu’à vendredi 02 avril, mais on ne se fait pas d’illusion. Les Ivoiriens n’ont plus l’argent», révèle-t-il. Argent ou pas, les habitués de ‘‘Paquinou’’ essaient de faire le déplacement vers leurs villages.
Napargalè Marie
A la gare Utb de Yopougon, les voyageurs de Bouaké, Yamoussoukro et Tiébissou ne cessent d’affluer. Assis sous le préau, d’autres ne cachent pas leur impatience. Bagages et colis s’accumulent dans l’enceinte. Il est 9h ce mardi. Quelques passagers se font héler par des connaissances et le mot ‘‘Pâquinou’’ ne cesse de ressortir dans les conversations. Rires et échanges se font entendre. N’Guessan Cédric, qui effectue un voyage sur Bouaké, confie avec un sourire que c’est par mesure de précaution qu’il a préféré partir hier. « Quand tu attends la dernière minute pour voyager, tu peux te retrouver face à une pénurie de tickets ou être obligé de dormir à la gare. Les virements ont été faits hier (lundi) et dès que j’ai touché mon salaire, je suis allé faire quelques courses. Il ne faut jamais attendre la dernière minute pour voyager car il y aura trop de monde sur les routes », explique ce dernier. Mais Eugène M., lui n’a pas fait de demande d’une quelconque permission. « Je suis porté malade depuis hier. Pâques, c’est pour nous les Baoulés. ‘‘Pâquinou’’ veut dire ’’en pâques’’. On n’a pas l’occasion de fêter Noël ni les autres fêtes religieuses. On s’est donc approprié la fête de Pâques pour manger ensemble de la viande de brousse et boire du Bandji. C’est une occasion qu’on ne peut pas et ne doit pas manquer. Moi je vais à Bouaké et ensuite à Sakassou», confie ce dernier dans un sourire. A 10h 20, un car fait son entrée à la gare. Le quatrième départ pour Tiébissou et Bouaké est annoncé. S’ensuit la bousculade. Mais le calme est aussitôt ramené par le convoyeur qui ordonne aux voyageurs de faire le rang. « C’est pour éviter le désordre et le trop plein de foule que je suis venue aujourd’hui (hier). Mais c’est peine perdue. Les Baoulés ont déjà pris d’assaut les gares », se plaint N’Diaye Rama. A la gare A votre service (Avs) à Adjamé ’’Renault’’, les voyageurs flânent en regardant les affiches collées aux murs, dans l’attente du prochain départ. La gare est pleine de passagers qui patientent. «J’ai dû me cacher pour venir. Je suis enceinte de 6 mois et la famille ne s’attend pas à ce que je parte fêter ‘‘Pâquinou’’. Mais c’est mal me connaître. Eux sont censés voyager jeudi, je les devance donc et ils seront mis devant le fait accompli. Je n’ai pas encore manqué Pâquinou et ce n’est pas maintenant que cela va commencer », explique Cauphy Julienne. Idem pour Herman D., qui explique qu’il ne pourrait se permettre de rater un ’’Pâquinou’’. « Personne ne peut le contester, Pâques nous appartient. La fête c’est dimanche, mais je ne tiens plus en place. Il y a aussi l’avant fête qu’il ne faut pas rater. Les retrouvailles avec les amis, les causeries, la boisson qui va couler à flots. C’est encore plus intéressant », affirme ce dernier. Cependant, à la gare Stif à Adjamé, pas de voyageurs à l’horizon. Les cars sont garés. « Ne vous y trompez surtout pas. Tous les cars que vous voyez sont déjà en location pour la destination Bouaké. Les Baoulés sont venus la semaine passée pour réserver. On ne peut pas faire voyager des gens dans des cars qui sont déjà en location», a confié une source introduite qui a requis l’anonymat.
Une affluence différente des autres années
Et pourtant, selon Fofana Aboubacar, gestionnaire du service parc auto de la Stif, malgré toutes ces réservations, l’affluence est en deçà de celle des années passées. «Tout est à l’image du pays, tout va lentement avec la crise. Les années passées, à une semaine de la fête, il y avait déjà l’affluence. Et même si tous les cars étaient réservés, on allait en trouver d’autres. De plus, les cars sont réservés et ceux qui les ont réservés ne donnent pas de l’argent comme avance. C’est dur », se plaint celui-ci. Des propos soutenus par Tuo Gnéholé, chef des bagages Utb. « Ce que nous appelons affluence, c’est quand il y a au moins 30 départs par jour. Mais aujourd’hui (hier, Ndlr), ce n’est pas le cas. Les années précédentes, à partir du 15 mars, on n’avait 10 départs directs sur Bouaké par les Baoulés qui continuaient ensuite dans leurs villages. Mais maintenant, nous avons des camions qui sont garés et les mutuelles des Baoulés ne voyagent plus, ils préfèrent envoyer une seule personne », explique-t-il. Idem pour le Chef de gare d’Avs, Sangaré Mamadou. « Les apparences sont trompeuses. Pour nous qui faisons ce travail depuis des années, on sait faire la différence. Cette année, il n’y a pas d’affluence comme les autres années. On pourrait espérer jusqu’à vendredi 02 avril, mais on ne se fait pas d’illusion. Les Ivoiriens n’ont plus l’argent», révèle-t-il. Argent ou pas, les habitués de ‘‘Paquinou’’ essaient de faire le déplacement vers leurs villages.
Napargalè Marie