Les producteurs du canton Kodia dans la région de Sassandra retrouvent le sourire. Près de 54 km de pistes réhabilitées seront bientôt livrés pour désenclaver les villages.
Le désenclavement des villages Gaoulou et Adjoumanikro (canton Kodia), dans la région de Sassandra, devient progressivement une réalité. Les travaux de réhabilitation de la voirie, initiés depuis le 28 septembre 2009, dans cette zone par la Banque mondiale (Bm) dans le cadre du Programme d'ajustement et d'investissement du secteur des transports en Côte d'Ivoire (Ci-past) redonnent de l'espoir aux populations. C'est vrai que le chantier n'est pas complètement achevé, mais, la visite initiée mardi par le ministre des Infrastructures économiques, Banzio Dagobert, dans le bas-Sassandra a permis de constater le niveau d'avancement des ouvrages.
Des pertes importantes de récoltes
Sur 54 kilomètres qui séparent les deux villages, 46 km de piste ont été rouverts et rechargés. Deux des trois dalots prévus ont été construits et 37 passages de buses achevés contre 42 prévus par l'ensemble du projet financé à hauteur de 1,7 milliard de Fcfa par l'institution de Bretton Woods. A côté de cela, il reste à construire un pont. Selon Kra Atta, chef de mission du projet et ingénieur au Bnetd, les travaux sont exécutés à hauteur de 35%, eu égard à certaines difficultés rencontrées sur le terrain. «Les fondations n'ont pu démarrer à temps parce que l'accès était difficile. Il fallait poser les buses pour pouvoir accéder à l'ouvrage. Compte tenu de cette situation, nous avons entrepris également des travaux de préfabrication (de travées, poutres, pré-dalles,…). Cela nous permettra d'accélérer le reste du projet pour rester dans les délais», espère-t-il. Avant de relever les points critiques qui risquent d'entraver l'objectif du projet. Ces deux points se situent au niveau des Pk 15 et 37 (où l'eau déborde énormément) et ne sont pas pris en compte dans le budget. En effet, ce projet vise un développement intégré du canton Kodia, une zone de forte production cacaoyère. Les difficultés d'accès au canton constituent de réelles préoccupations pour les producteurs de café cacao. Car, non seulement elles font subir de nombreuses pertes de productions aux paysans, mais aussi, elles les contraignent à vendre leurs productions aux acheteurs de produits venant de Méagui et Soubré. De sorte que le tonnage de cacao traité par les acheteurs agréés dans le canton de 2002 à 2004, s'est établi à 7.700 tonnes sur un total de 85.000 tonnes pour l'ensemble du département de Sassandra sur la même période, soit 9,06%. Un manque à gagner estimé à plus de 20% de production totale du département. La situation n'a malheureusement pas évolué en 2010. «De grosses plantations se trouvent fortement isolées dans cette région à cause des problèmes de routes», déplorent Bouaké Fofana et Laurent Gnalin, respectivement Dg de l'Ageroute et Coordonnateur du Ci-past. Avant de préciser que les travaux restant doivent faire l'objet d'un nouveau programme avec la Bm. D'autant que le projet doit prendre en compte également, d'autres composantes : santé, éducation et hydraulique. A ce sujet, le porte-parole des populations, Frebo Basile Mesmin, député de Sassandra, a insisté sur les problèmes d'eau et l'absence de centre de santé dans le canton. «Nous n'avons pas d'eau ni d'hôpitaux. Il n'y a pas de véritable école puisque ce sont des bâtiments en banco dans lesquels, des bénévoles viennent enseigner nos enfants. Il faut faire quelque chose pour nos populations », s'alarme le parlementaire. Pour Siélé Silué, représentant le directeur des Opérations de la Bm, l'engagement que l'institution a pris, est en train de se réaliser. En plus du soutien de la banque, a-t-il souligné, les autorités ivoiriennes doivent faire en sorte que le Fonds d'entretien routier (Fer) puisse avoir les ressources nécessaires pour régler les problèmes de routes en Côte d'Ivoire.
Banzio cherche 1.200 milliards de Fcfa
Le Fer et l'Ageroute constituent des réformes institutionnelles majeures initiées par la Bm à travers le Ci-past. Le ministre Banzio Dagobert rappelle que le Ci-past, au-delà du département de Sassandra, a plusieurs autres sites en construction sur l'ensemble du territoire. A l'en croire, les besoins de construction en ouvrage sur l'ensemble du réseau ivoirien, sur les routes en terre, sont nombreux. Selon M. Banzio, les résultats attendus par l'Ageroute et le Fer ont été affectés par le contexte de crise que traverse notre pays. Depuis bientôt 10 ans, les infrastructures dans leur ensemble ont subi les affres de cette crise et n'ont pas joué leur rôle de levier dans le développement. « Le réseau ivoirien qui fait près de 82.000 km avec 6.514 km de routes bitumées, on peut dire qu'il est totalement amorti. Pour les revêtues, c'est au moins 80% de ce réseau qui a plus de 15 ans. Nous devons restaurer 80% de nos routes. C'est au moins 1200 milliards qu'il faut mobiliser au bout de trois ans», prévient le successeur de Patrick Achi. Il entend ainsi organiser du 15 au 17 avril prochain, les états généraux de la route. Il ne s'agira pas, selon lui, de remettre en cause les réformes pertinentes soutenues par la Banque mondiale. Mais plutôt, d'imaginer des mesures d'accompagnement nécessaire pour une efficacité renforcée du secteur en termes d'adoption de projet de loi sur la classification du réseau et ses projets de décret d'application par les parties prenantes du système routier. Ces mesures visant à la mobilisation intégrale des ressources du secteur routier pour financer les travaux.
Cissé Cheick Ely, envoyé spécial à Sassandra
Le désenclavement des villages Gaoulou et Adjoumanikro (canton Kodia), dans la région de Sassandra, devient progressivement une réalité. Les travaux de réhabilitation de la voirie, initiés depuis le 28 septembre 2009, dans cette zone par la Banque mondiale (Bm) dans le cadre du Programme d'ajustement et d'investissement du secteur des transports en Côte d'Ivoire (Ci-past) redonnent de l'espoir aux populations. C'est vrai que le chantier n'est pas complètement achevé, mais, la visite initiée mardi par le ministre des Infrastructures économiques, Banzio Dagobert, dans le bas-Sassandra a permis de constater le niveau d'avancement des ouvrages.
Des pertes importantes de récoltes
Sur 54 kilomètres qui séparent les deux villages, 46 km de piste ont été rouverts et rechargés. Deux des trois dalots prévus ont été construits et 37 passages de buses achevés contre 42 prévus par l'ensemble du projet financé à hauteur de 1,7 milliard de Fcfa par l'institution de Bretton Woods. A côté de cela, il reste à construire un pont. Selon Kra Atta, chef de mission du projet et ingénieur au Bnetd, les travaux sont exécutés à hauteur de 35%, eu égard à certaines difficultés rencontrées sur le terrain. «Les fondations n'ont pu démarrer à temps parce que l'accès était difficile. Il fallait poser les buses pour pouvoir accéder à l'ouvrage. Compte tenu de cette situation, nous avons entrepris également des travaux de préfabrication (de travées, poutres, pré-dalles,…). Cela nous permettra d'accélérer le reste du projet pour rester dans les délais», espère-t-il. Avant de relever les points critiques qui risquent d'entraver l'objectif du projet. Ces deux points se situent au niveau des Pk 15 et 37 (où l'eau déborde énormément) et ne sont pas pris en compte dans le budget. En effet, ce projet vise un développement intégré du canton Kodia, une zone de forte production cacaoyère. Les difficultés d'accès au canton constituent de réelles préoccupations pour les producteurs de café cacao. Car, non seulement elles font subir de nombreuses pertes de productions aux paysans, mais aussi, elles les contraignent à vendre leurs productions aux acheteurs de produits venant de Méagui et Soubré. De sorte que le tonnage de cacao traité par les acheteurs agréés dans le canton de 2002 à 2004, s'est établi à 7.700 tonnes sur un total de 85.000 tonnes pour l'ensemble du département de Sassandra sur la même période, soit 9,06%. Un manque à gagner estimé à plus de 20% de production totale du département. La situation n'a malheureusement pas évolué en 2010. «De grosses plantations se trouvent fortement isolées dans cette région à cause des problèmes de routes», déplorent Bouaké Fofana et Laurent Gnalin, respectivement Dg de l'Ageroute et Coordonnateur du Ci-past. Avant de préciser que les travaux restant doivent faire l'objet d'un nouveau programme avec la Bm. D'autant que le projet doit prendre en compte également, d'autres composantes : santé, éducation et hydraulique. A ce sujet, le porte-parole des populations, Frebo Basile Mesmin, député de Sassandra, a insisté sur les problèmes d'eau et l'absence de centre de santé dans le canton. «Nous n'avons pas d'eau ni d'hôpitaux. Il n'y a pas de véritable école puisque ce sont des bâtiments en banco dans lesquels, des bénévoles viennent enseigner nos enfants. Il faut faire quelque chose pour nos populations », s'alarme le parlementaire. Pour Siélé Silué, représentant le directeur des Opérations de la Bm, l'engagement que l'institution a pris, est en train de se réaliser. En plus du soutien de la banque, a-t-il souligné, les autorités ivoiriennes doivent faire en sorte que le Fonds d'entretien routier (Fer) puisse avoir les ressources nécessaires pour régler les problèmes de routes en Côte d'Ivoire.
Banzio cherche 1.200 milliards de Fcfa
Le Fer et l'Ageroute constituent des réformes institutionnelles majeures initiées par la Bm à travers le Ci-past. Le ministre Banzio Dagobert rappelle que le Ci-past, au-delà du département de Sassandra, a plusieurs autres sites en construction sur l'ensemble du territoire. A l'en croire, les besoins de construction en ouvrage sur l'ensemble du réseau ivoirien, sur les routes en terre, sont nombreux. Selon M. Banzio, les résultats attendus par l'Ageroute et le Fer ont été affectés par le contexte de crise que traverse notre pays. Depuis bientôt 10 ans, les infrastructures dans leur ensemble ont subi les affres de cette crise et n'ont pas joué leur rôle de levier dans le développement. « Le réseau ivoirien qui fait près de 82.000 km avec 6.514 km de routes bitumées, on peut dire qu'il est totalement amorti. Pour les revêtues, c'est au moins 80% de ce réseau qui a plus de 15 ans. Nous devons restaurer 80% de nos routes. C'est au moins 1200 milliards qu'il faut mobiliser au bout de trois ans», prévient le successeur de Patrick Achi. Il entend ainsi organiser du 15 au 17 avril prochain, les états généraux de la route. Il ne s'agira pas, selon lui, de remettre en cause les réformes pertinentes soutenues par la Banque mondiale. Mais plutôt, d'imaginer des mesures d'accompagnement nécessaire pour une efficacité renforcée du secteur en termes d'adoption de projet de loi sur la classification du réseau et ses projets de décret d'application par les parties prenantes du système routier. Ces mesures visant à la mobilisation intégrale des ressources du secteur routier pour financer les travaux.
Cissé Cheick Ely, envoyé spécial à Sassandra