Fana Konaté, Sga Anci tendance Zémogo :“Béchio magouille contre nous”
Comment vivez-vous l'existence des deux tendances de l'Anci ?
Je ne veux même pas entendre parler de deux tendances. L'autre (Jean-Jacques Béchio, ex-secrétaire général, ndlr) est un usurpateur de titre. Nulle part dans le monde on n'a vu un secrétaire général démettre son président. C'est impensable et les textes de notre parti ne sauraient le permettre. C'est le banditisme de Jean-Jacques Béchio qui l'a amené à agir de la sorte. Nous, nous sommes dans la justice. Et celle-ci a déjà tranché en notre faveur en lui interdisant d'utiliser le siège et le logo du parti. C'est parce qu'il a la force en sa faveur qu'il agit ainsi. Il n'y a pas deux tendances, l'Anci est et demeure sous l'autorité du président Zémogo.
Un problème de crédibilité du parti vis-à-vis de l'opinion nationale pourrait tout de même se poser.
Oui et non. La crédibilité dépend de la compréhension de celui qui apprécie. Les militants de l'Anci observent et savent ce qui se passe. Ils savent que Zémogo Fofana est traqué par le pouvoir parce qu'il a décidé de suivre Alassane Ouattara. On voulait imposer à l'Anci ce qui s'est passé à l'Udpci (Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire). Mais, il faut savoir que l'Anci n'est pas l'Udpci. Là-bas, le président du parti a été tué et sa succession était un contexte favorable. A l'Anci, il n'y a pas d'héritage à prendre. Le président est bien vivant. La crédibilité de notre parti ne se jugera qu'après les élections locales, parce que nous aurons des candidats à ces joutes. Je tiens à préciser que nous ne sommes pas retournés au Rdr. Nous soutenons son candidat qui a un programme proche de celui de l'Anci. Nous avons fait ce choix parce que nous ne présentons pas de candidat à la présidentielle.
Où en êtes-vous avec l'affaire du siège mis sous scellés?
C'est la force publique qui bloque les choses. En tant qu'administrateur du siège, j'ai rencontré le directeur de la police nationale. Il m'a dit qu'on ne pouvait pas prendre possession du local parce qu'il y a des ordres qui sont venus d'en haut. Je suis allé voir le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, qui m'a dit la même chose. A partir de là, je regarde vers où ? Qui est plus haut que le ministre de l'Intérieur en pareille circonstance, si ce n'est le président de la République ? Mais mon président, Zémogo Fofana, refuse de croire que le chef de l'Etat puisse se rabaisser au point de se mêler d'une affaire de ce genre. Nous nous demandons donc si ce n'est pas Jean-Jacques Béchio et ses hommes qui magouillent avec la police. Nous savons que nous sommes victimes de notre choix. Un choix est un choix, et il entraîne toujours une exclusion. Mais ce n'est pas cela qui va nous faire revenir sur notre décision de soutenir Alassane Ouattara.
Un proche de Béchio :“Il n'y a pas deux Anci”
Contacté pour se prononcer sur la vie de l'Anci dans ce contexte de crise aiguë, la tendance Jean-Jacques Béchio n'a pas voulu, selon son terme, en rajouter au «bavardage ». Selon un proche collaborateur de M. Béchio, la particularité de leur tendance, c'est plutôt le travail. « Il n'y a pas deux Anci. Il n'y a qu'une seule Anci. Lorsque nous avons quelque chose à faire, nous le faisons. Nous ne sommes donc pas dans les bavardages inutiles. Ce qui nous préoccupe aujourd'hui, c'est comment faire en sorte que la Côte d'Ivoire sorte de la crise et amorce sa reconstruction », a déclaré notre interlocuteur qui a souhaité ne pas être cité. Et ce «lieutenant» de Jean-Jacques Béchio d'ajouter que «ce ne sont pas les décisions de justice qui créent un parti politique ou qui le font fonctionner ». Qu'en est-il également de la mise sous scellés du siège du parti ? Là encore, sans détour, notre interlocuteur fait remarquer que cela n'entame en rien leur détermination à diriger l'Anci. « Nous ne sommes pas handicapés par la question du siège. C'est peut-être Zémogo qui est allé en justice qui est handicapé par cela. Et si nous avons répondu à la convocation de la justice, c'est parce que nous sommes respectueux des institutions de notre pays », a-t-il coupé net, concédant cependant son impuissance à mettre au pas le camp d'en-face s'agissant de la revendication de la paternité du parti.
Querelle à la tête de l'Anci
Tout entre les mains de la justice
C'est le statu quo à l'Alliance pour la nouvelle Côte d'Ivoire (Anci) où Jean-Jacques Béchio et Zémogo Fofana se disputent la direction du parti. Le bicéphalisme sera définitivement consommé avec l'Assemblée générale extraordinaire (A.g.e) qui, le 30 janvier 2010, a porté Béchio à la tête d'une tendance. Depuis lors, chaque partie fonctionne indépendamment de l'autre. L'Anci qui, pendant un moment, a défrayé la chronique, est en train d'être oubliée. Et pourtant… Derrière cette accalmie, se cache un véritable combat juridique qui devrait mettre fin à la crise au sein de cette formation politique. En effet, dans ce bras de fer où la tendance Béchio semble avoir, avec elle, la force publique - elle est soupçonnée de bénéficier des faveurs du pouvoir - le camp Zémogo Fofana a décidé de miser sur le droit. Ainsi donc, il a esté en justice pour avoir l'annulation de l'A.g.e du 30 janvier. Obtiendra-t-il gain de cause ? Déjà, une démarche similaire lui avait permis de bénéficier de la reconnaissance, par le président du tribunal de première instance d'Abidjan-Plateau, Blé Antoine, de son statut de « président en exercice ». Décision qui faisait suite à la saisine de cette instance dans le conflit qui oppose les deux parties pour le contrôle du siège. En attendant le verdict de cette autre saisine de la justice, chacun essaie de ne pas être absent du terrain en posant quelques actions sporadiques. Avec tout de même, une grande peur au ventre : celle d'être débouté.
Bamba K. Inza (stagiaire)
Comment vivez-vous l'existence des deux tendances de l'Anci ?
Je ne veux même pas entendre parler de deux tendances. L'autre (Jean-Jacques Béchio, ex-secrétaire général, ndlr) est un usurpateur de titre. Nulle part dans le monde on n'a vu un secrétaire général démettre son président. C'est impensable et les textes de notre parti ne sauraient le permettre. C'est le banditisme de Jean-Jacques Béchio qui l'a amené à agir de la sorte. Nous, nous sommes dans la justice. Et celle-ci a déjà tranché en notre faveur en lui interdisant d'utiliser le siège et le logo du parti. C'est parce qu'il a la force en sa faveur qu'il agit ainsi. Il n'y a pas deux tendances, l'Anci est et demeure sous l'autorité du président Zémogo.
Un problème de crédibilité du parti vis-à-vis de l'opinion nationale pourrait tout de même se poser.
Oui et non. La crédibilité dépend de la compréhension de celui qui apprécie. Les militants de l'Anci observent et savent ce qui se passe. Ils savent que Zémogo Fofana est traqué par le pouvoir parce qu'il a décidé de suivre Alassane Ouattara. On voulait imposer à l'Anci ce qui s'est passé à l'Udpci (Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire). Mais, il faut savoir que l'Anci n'est pas l'Udpci. Là-bas, le président du parti a été tué et sa succession était un contexte favorable. A l'Anci, il n'y a pas d'héritage à prendre. Le président est bien vivant. La crédibilité de notre parti ne se jugera qu'après les élections locales, parce que nous aurons des candidats à ces joutes. Je tiens à préciser que nous ne sommes pas retournés au Rdr. Nous soutenons son candidat qui a un programme proche de celui de l'Anci. Nous avons fait ce choix parce que nous ne présentons pas de candidat à la présidentielle.
Où en êtes-vous avec l'affaire du siège mis sous scellés?
C'est la force publique qui bloque les choses. En tant qu'administrateur du siège, j'ai rencontré le directeur de la police nationale. Il m'a dit qu'on ne pouvait pas prendre possession du local parce qu'il y a des ordres qui sont venus d'en haut. Je suis allé voir le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, qui m'a dit la même chose. A partir de là, je regarde vers où ? Qui est plus haut que le ministre de l'Intérieur en pareille circonstance, si ce n'est le président de la République ? Mais mon président, Zémogo Fofana, refuse de croire que le chef de l'Etat puisse se rabaisser au point de se mêler d'une affaire de ce genre. Nous nous demandons donc si ce n'est pas Jean-Jacques Béchio et ses hommes qui magouillent avec la police. Nous savons que nous sommes victimes de notre choix. Un choix est un choix, et il entraîne toujours une exclusion. Mais ce n'est pas cela qui va nous faire revenir sur notre décision de soutenir Alassane Ouattara.
Un proche de Béchio :“Il n'y a pas deux Anci”
Contacté pour se prononcer sur la vie de l'Anci dans ce contexte de crise aiguë, la tendance Jean-Jacques Béchio n'a pas voulu, selon son terme, en rajouter au «bavardage ». Selon un proche collaborateur de M. Béchio, la particularité de leur tendance, c'est plutôt le travail. « Il n'y a pas deux Anci. Il n'y a qu'une seule Anci. Lorsque nous avons quelque chose à faire, nous le faisons. Nous ne sommes donc pas dans les bavardages inutiles. Ce qui nous préoccupe aujourd'hui, c'est comment faire en sorte que la Côte d'Ivoire sorte de la crise et amorce sa reconstruction », a déclaré notre interlocuteur qui a souhaité ne pas être cité. Et ce «lieutenant» de Jean-Jacques Béchio d'ajouter que «ce ne sont pas les décisions de justice qui créent un parti politique ou qui le font fonctionner ». Qu'en est-il également de la mise sous scellés du siège du parti ? Là encore, sans détour, notre interlocuteur fait remarquer que cela n'entame en rien leur détermination à diriger l'Anci. « Nous ne sommes pas handicapés par la question du siège. C'est peut-être Zémogo qui est allé en justice qui est handicapé par cela. Et si nous avons répondu à la convocation de la justice, c'est parce que nous sommes respectueux des institutions de notre pays », a-t-il coupé net, concédant cependant son impuissance à mettre au pas le camp d'en-face s'agissant de la revendication de la paternité du parti.
Querelle à la tête de l'Anci
Tout entre les mains de la justice
C'est le statu quo à l'Alliance pour la nouvelle Côte d'Ivoire (Anci) où Jean-Jacques Béchio et Zémogo Fofana se disputent la direction du parti. Le bicéphalisme sera définitivement consommé avec l'Assemblée générale extraordinaire (A.g.e) qui, le 30 janvier 2010, a porté Béchio à la tête d'une tendance. Depuis lors, chaque partie fonctionne indépendamment de l'autre. L'Anci qui, pendant un moment, a défrayé la chronique, est en train d'être oubliée. Et pourtant… Derrière cette accalmie, se cache un véritable combat juridique qui devrait mettre fin à la crise au sein de cette formation politique. En effet, dans ce bras de fer où la tendance Béchio semble avoir, avec elle, la force publique - elle est soupçonnée de bénéficier des faveurs du pouvoir - le camp Zémogo Fofana a décidé de miser sur le droit. Ainsi donc, il a esté en justice pour avoir l'annulation de l'A.g.e du 30 janvier. Obtiendra-t-il gain de cause ? Déjà, une démarche similaire lui avait permis de bénéficier de la reconnaissance, par le président du tribunal de première instance d'Abidjan-Plateau, Blé Antoine, de son statut de « président en exercice ». Décision qui faisait suite à la saisine de cette instance dans le conflit qui oppose les deux parties pour le contrôle du siège. En attendant le verdict de cette autre saisine de la justice, chacun essaie de ne pas être absent du terrain en posant quelques actions sporadiques. Avec tout de même, une grande peur au ventre : celle d'être débouté.
Bamba K. Inza (stagiaire)
