Le président ivoirien, Laurent Gbagbo, n’a pas voulu dépasser sans réagir ses compatriotes venus l’accueillir, hier, à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar. Bravant tout ordre protocolaire, il a fait arrêter son cortège pour prendre un bain de foule. Et marcher sur une distance d’au moins 25 mètres pour saluer ses sœurs et frères ivoiriens qui ont fait nombreux le déplacement en chantant et même dansant. Déployant aussi de larges banderoles pour apporter tout leur soutien à leur président de la République. Il n’en fallait pas plus pour créer l’émeute. Chacun cherchait visiblement à toucher le chef de l’Etat ivoirien. Laurent Gbagbo est arrivé aux environs de 17h30 à Dakar pour répondre à l’invitation de son homologue sénégalais Abdoulaye Wade, dont le pays célèbre, demain 4 avril, ses 50 années d’indépendance. Il a été accueilli à sa descente d’avion par le Premier ministre sénégalais Souleymane N’Déné Ndiaye, avant de recevoir les honneurs militaires. Le président ivoirien fait partie des 23 chefs d’Etat qui vont participer aux festivités du cinquantenaire de l’indépendance du Sénégal. Pays qui a été la porte d’entrée de la colonisation française en Afrique subsaharienne avec un comptoir créé en 1659 sur l’île Saint Louis, dans le Nord. Abdoulaye Wade, 84 ans, au pouvoir depuis 2000, est le 3ème président du Sénégal. Après avoir battu Abdou Diouf, le successeur du premier Président Léopold Sédar Senghor qui a dirigé le pays de 1960 à 1980 avant de démissionner du pouvoir. Quatre manifestations majeures meubleront les festivités du cinquantenaire de l’indépendance du Sénégal. Un colloque international sur la renaissance africaine se tient, dès ce matin, à l’hôtel Méridien Président. Cet après-midi, aura lieu l’inauguration du Monument de la renaissance africaine, un dîner gala avec animation culturelle offert par le couple présidentiel sénégalais et la prise d’armes et défilé à la place de la Nation. Mai,s jusqu’à hier encore, l’opposition faisait craindre le pire. Contre vents et marées, ses leaders ont décidé, aujourd’hui, de marcher contre le Monument de la renaissance africaine. Elle estime que l’argent qui a servi à sa réalisation pouvait permettre au Sénégal de régler certaines priorités sociales de valeur. Notamment en santé, éducation et sécurité alimentaire. Le Monument de la renaissance africaine aurait coûté 5 millions d’euros.
Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr envoyé spécial
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