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Société Publié le samedi 3 avril 2010 | Le Mandat

Enquête - Célébration de Pâques en pays Baoulé - Vers la profanation d’une fête religieuse ?

La résurrection du Christ, mieux la Pâques, est une fête religieusement célébrée en Côte d’Ivoire en particulier, et partout dans le monde en général. En Côte d’Ivoire et surtout en pays baoulé, elle ne passe pas inaperçue. Malheureusement, contrairement à certaines localités où l’accent est mis sur le côté religieux, c’est l’occasion pour les baoulé de se retrouver et de rechercher des solutions liées au développement de leur région. C’est également une période de réjouissance où tous les coups sont permis : sexe et alcool se côtoient.

Comme chaque année, la fête de la pâque est célébrée par les communautés religieuses. C’est l’occasion ou jamais pour les chrétiens de tous bords de témoigner leur reconnaissance à leur créateur. Si cette période est religieusement perçue comme un moment de repentance et de reconnaissance par les populations en Dieu, c’est le contraire qui se déroule chez le peuple akan. Précisément chez le peuple baoulé, où la célébration se fait hors d’Abidjan.

Abidjan se vide au profit des villages et des campements.

« Je dois y aller quelque soit ce que cela me coûtera. » fait savoir Kouassi Rosine, serveuse dans un maquis à Yopougon. Pour elle, « Pas question de rater cette fête. J’ai passé toute l’année à économiser ; aujourd’hui, avec 120.000 Frs d’économie je peux me permettre de prendre part à cette grande rencontre » a-t-elle fait savoir. Pour M. K. Gustave instituteur de profession, la meilleure façon de fêter la Pâques doit se faire au village ou dans un campement. « Pour rien au monde, je ne passerai ces moments à Abidjan. Ce ne serait vraiment pas approprié de rester à Abidjan pour la célébration de la Pâques. Au village, nous avons non seulement l’air frais, mais également l’occasion de passer de bons moments avec nos parents que nous n’avons pas vus depuis plus d’un an. » A-t-il soutenu.

Une fête qui engloutit de gros moyens

La fête de la Pâques qui est la commémoration de la résurrection du Christ, le troisième jour après sa mort est, depuis quelques années, et ça personne ne peut le nier, récupérée par les populations baoulés, qui en ont fait une célébration païenne. De gros moyens sont dégagés par certains, pendant ces moments. « Il faut mettre le paquet en cette période. Taper dans l’œil de l’autre, en apportant des vivres et des vêtements à nos parents qui souffrent dans les villages et campements. Pour cette fête, sans compter les dépenses effectuées pour mes effets vestimentaires j’ai déjà investi plus de 50. 000 frs dans l’achat des denrées alimentaires pour mes parents et 100.000 frs que je leur remettrai en espèce. » Mlle Tanoh Jocelyne n’entend pas non plus faire dans la dentelle. « J’ai renouvelé ma garde robe. Il n’est pas question que je porte des haillons. Tu ne peux pas rester à Abidjan pendant des années et renter au village avec les mêmes vêtements. Il faut faire encaisser les amies qu’on a laissées au village pour aller nous’’ chercher’’ à Abidjan. » Entendez- là des pantalons jeans tailles basses, des ensembles Vaidehi, des bottillons et divers accessoires féminins dans l’actuelle tendance.

‘’Paquinou’’ pour quoi faire ?

‘’Paquinou’’ en pays baoulé, ce sont des moments mis à profit pour la prise de grandes décisions, des moments de retrouvailles, de réunion de familles pour le développement de la région. Les planteurs choisissent également ces moments pour recruter des filles de ménage pour la cuisine des manœuvres. Des projets de culture de riz, de plantations d’hévéas et d’activités de tous genres sont débattus. L’organisation de funérailles ou la célébration de l’anniversaire de personnes disparues est une des raisons de la course du peuple akan, particulièrement des baoulés vers les villages et campements. ‘’Paquinou’’ est aussi le meilleur moment pour mettre à nu et sans retenue, les problèmes du village afin de trouver des solutions idoines aux problèmes de la région. Des moments de rencontre où l’âme sœur est choisie en vue d’un mariage. Des liens d’amitié sont aussi tissés.

La fête de tous les dangers ?

Même si ces moments de célébration ont une connotation positive, il faut tout de même révéler le côté négatif et l’aspect dangereux que revêt cette fête. En effet, comme nous l’avons souligné plus haut, c’est l’occasion où tous les coups sont permis. (Infidélité, sorcellerie et empoisonnements) sont au menu de ce rendez-vous.

Le vrai sens des Pâques

Soulignons que l’on distingue la Pâque juive des Pâques chrétiennes. En effet, la Pâque juive s`emploie au singulier quand les Pâques chrétiennes, elles, sont employées au pluriel. A l’époque, on écrivait au singulier ou au pluriel indifféremment pour les deux fêtes. Elles se fêtaient à la même époque, au début du printemps mais pas le même jour et n’avaient pas la même signification. Aujourd’hui, la Pâque juive a largement influencé la célébration chrétienne. Le jour de Pâques a été fixé lors du concile de Nicée (aujourd`hui Iznik, en Turquie), en 325. Le jour de Pâques a lieu le premier dimanche après la pleine lune qui suit le 21 mars. Cette année, les Eglises d`occident et celles d`orient célèbrent Pâques le dimanche 4 Avril. Les chrétiens célèbrent, à Pâques, la mort et la résurrection de Jésus.

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