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Politique Publié le samedi 3 avril 2010 | Nord-Sud

Saisine de la Cpi par le Rhdp : Coup de bluff ou pression politique ?

A la faveur de la commémoration du cinquième anniversaire des événements de mars 2005, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie (Rhdp) a décidé de saisir la Cour pénale internationale (Cpi) aux fins de donner une suite à ce qu’il qualifie de massacre de ses militants. Une démarche que de nombreux observateurs qualifient de coup d’éclat, estimant qu’elle ne peut pas aboutir.

Le Rassemblement des républicains (Rdr) a décidé de lâcher la justice internationale contre ceux qui massacrent ses militants depuis 2000. Profitant du 5e anniversaire de la répression de la marche de mars 2005, le Rdr a engagé contre les tueurs de ses militants, des actions de justice au plan international. Une action judiciaire à laquelle les « républicains » n’ont pas manqué d’associer le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). « Les 24, 25, 26 et 27 mars 2004, des hommes et des femmes ont été froidement abattus, alors qu’ils s’apprêtaient à aller manifester pacifiquement pour revendiquer l’application des Accords de Marcoussis. Ces faits d’une extrême gravité continuent de nous parler. Tout comme les tueries d’octobre 2000, de 2002 et celles de février 2010. C’est le sens de la démarche que nous avons entreprise auprès des Nations Unies pour que les juridictions internationales, la Cour pénale internationale soient saisies des violations des Droits de l’Homme dans notre pays », a argumenté, vendredi dernier, le président du Rdr, Alassane Ouattara. Si dans le fond, l’action en justice du Rhdp est saluée par les organisations de défense des droits humains, il n’en demeure pas moins que celles-ci sont sceptiques quant à la suite qui sera donnée à cette saisine. En effet, il ressort de l’analyse de certains spécialistes des questions judiciaires que les dossiers transmis au Conseil de sécurité de l’Onu par le Rhdp ont de fortes chances de finir dans les tiroirs. Suivant leurs explications, il apparaît que la Côte d’Ivoire n’a pas ratifié la convention qui aurait permis à la justice internationale de se pencher sur les tueries politiques survenues dans le pays. C’est sans doute pour cette raison que les actions précédemment engagées sont restées jusque-là lettre morte comme le confirme le Pr Alhassane Salif N’Diaye, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) et membre du directoire du Rhdp. « De nombreux dossiers sont entre les mains de la Cpi », admet-il. C’est donc à la lumière de ce verrou qui risque d’empêcher que la présente saisine aboutisse également que des observateurs de la scène politique ivoirienne pensent que l’action du Rhdp vise surtout à mettre la pression sur le camp présidentiel, accusé qu’il est d’être l’auteur des massacres des militants de l’opposition. Allant quant à eux plus loin, les partisans de Laurent Gbagbo pour leur part croient plutôt au coup de bluff des houphouétistes. « Que Ouattara arrête de se moquer de la souffrance des Ivoiriens », dit le journal du Front populaire dans son édition de samedi dernier. Coup de bluff ou pression politique ? L’avenir devrait nous situer.

Marc Dossa
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