D.T va-t-il regretter d’avoir voulu trop bien faire son travail ? Il est vigile et commis à la sécurité de la société de transport «Massa courrier express» sis à Yopougon Siporex. Une altercation avec un policier en civil qui se dit agent de la police criminelle, se transforme rapidement à une rixe. Les minutes qui ont suivi, le supposé flic revient à la gare avec dans la poche une convocation délivrée par le 16èmearrondissement, Yopougon. Selon Lambert, l’un des responsables de l’agence, tout commence le vendredi 2 avril à 10 heures. C’est la grande affluence à la gare avec la fête de Pâques. Pour éviter tout débordement, il est demandé aux usagers de faire le rang avant d’arriver aux guichets. La chaleur est forte et la panne imprévue du split n’est pas faite pour arranger les choses. «J’ai demandé au vigile qui régulait les rangs d’aller chercher deux ventilateurs. Et j’ai demandé à D.T de prendre sa place », rappelle Lambert. D.T arrive et met autant de soin que son prédécesseur à maintenir l’ordre. Pas de bol pour lui. Un individu arrive et il veut passer outre le dispositif d’ordre établi. Le vigile s’interpose tout en le sommant de faire la queue comme les autres. L’inconnu n’entend pas les choses de cette oreille. Il veut forcer le passage quand le vigile le prend par la taille pour le conduire hors de la gare. Se sentant humilié, l’intrus donne de la voix. Lambert qui n’est pas loin de l’action vient aux nouvelles. « Je suis intervenu pour calmer les esprits. J’ai présenté les excuses de la maison à l’homme que je prenais pour un simple client. C’est à ce moment qu’il a confié être de la police judiciaire et que son sobriquet c’est Sarkozy. Il était venu, à ses dires, prendre des renseignements pour une réservation à destination de Bangolo. Je lui ai servi de guide et il a pris son ticket. J’ai réitéré les excuses de la société avant qu’il prenne congé de nous », relate Lambert. Croyant l’affaire close, que ne fut pas la surprise des responsables de «Massa courrier express » de recevoir, le lendemain matin c’est-à-dire samedi à 11 heures, une convocation du commissariat de police du 16ème arrondissement, signé des mains du lieutenant Laurent Kattou, intimant l’ordre à un certain « M. L’intéressé » de s’y rendre « dès réception » de la note. Sans doute impatient, pour des raisons qu’on ignore, Sarkozy revient 2 heures après la convocation soit à 13 heures, accompagné cette fois-ci de deux agents de police du 16èmearrondissement, armes au poing (kalachnikovs). Cette célérité des flics inquiète les patrons de la société de transport qui décident, par précaution, d’attendre la fin de la période de férié avant de se présenter au commissariat, ce matin. En attendant, l’inquiétude monte chez les amis de D.T. « Ne va-t-il pas être victime d’un autre abus de la part des forces de l’ordre ? Etait-il censé savoir l’identité de son interlocuteur d’autant que celui-ci était en civil ? Pourquoi Sarkozy n’a-t-il pas tout simplement décliné son identité dès son arrivée ? » D.T croise les doigts afin que toutes ces questions soient prises en compte par l’officier en charge de l’affaire.
Bamba K. Inza (stagiaire)
Bamba K. Inza (stagiaire)
