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Société Publié le mercredi 7 avril 2010 | Nord-Sud

Toux, rhume, céphalées… : La grippe est de retour à Abidjan

La grippe saisonnière refait surface avec son corollaire de toux, rhume, maux de tête et autres effets gênants. Les spécialistes expliquent ce retour et les précautions à prendre.

Pamela Tadjo garde le lit depuis deux jours. Cette jeune étudiante a presque raté les festivités de la Pâques et a du mal à avaler la nourriture depuis dimanche à cause d’une gorge en feu et une fièvre. En plus, elle est fréquemment ébranlée par des quintes d’une toux sèche. Après un tour à la clinique, Pamela apprend qu’elle a contracté la grippe. Flore-Lydie, sa voisine de chambre du bâtiment H1, au Campus de Cocody, a attrapé la même maladie. Comme Pamela et Flore-Lydie, plusieurs personnes malades témoignent du retour de cette maladie contagieuse à Abidjan. Marcelin Koffi, informaticien à Abobo, bénéficie pour cette raison, d’une incapacité de travail de trois jours, délivrée par son médecin-traitant depuis lundi. Il a du mal à bien respirer et souffre de douleurs musculaires et articulaires. Ses yeux larmoient et sa vue douloureuse. L’informaticien a contracté la grippe à son service. La grippe sévit à Abidjan ! Et les médecins le confirment. « Je reçois fréquemment des cas de grippe en consultation ces jours-ci. Même en ville, on constate que les gens toussent assez et éternuent de plus en plus, si bien qu’on a l’impression d’avoir affaire à une épidémie », explique Dr Aka, médecin au Centre hospitalier universitaire de Yopougon. Les malades n’ont qu’une seule explication à cette situation : le climat. « Le temps est maussade. Il y a de la poussière partout. Tantôt il fait chaud, tantôt il fait froid. Et cette variation de temps est propice à la grippe», confie Lydie. Les scientifiques ont leurs idées sur la question. Il ne s’agit pas de la grippe A H1N1 ni de la grippe aviaire, mais de la grippe saisonnière, selon Dr Aka. Cette grippe saisonnière se caractérise, selon les spécialistes, par l’apparition brutale d’une forte fièvre, de toux (généralement sèche), de céphalées, de douleurs musculaires et articulaires, de malaise général, de maux de gorge et d’écoulement nasal. Elle est donc considérée comme un cas suspect de grippe. Tout sujet qui présente une fièvre brutale (>38°) accompagnée de signes respiratoires (toux, difficultés respiratoires, écoulement nasal), douleurs articulaires et/ou musculaires. La maladie se propage facilement et peut toucher une école, un établissement de long séjour, une entreprise ou une ville tout entière. Lorsqu’une personne infectée tousse, elle projette dans l’air des gouttelettes de germes qu’une autre personne peut respirer et auxquelles elle peut être exposée. Le virus peut aussi se propager par les mains.
Une conséquence de la perturbation du temps. Selon le site de l’organisation mondiale de la santé (Oms), « la période d’incubation (délai qui s’écoule entre le moment de l’affection et l’apparition des symptômes) est d’environ deux jours. La plupart des sujets guérissent en une semaine sans avoir besoin de traitement médical. Mais la grippe peut entraîner une maladie grave ou un décès chez les personnes à haut risque ». Y a-t-il un lien entre le retour en force de la grippe et le climat actuel ? Dr Aka répond par l’affirmative. « Cette grippe peut avoir un rapport avec la sécheresse qui a frappé récemment. Un météorologue a expliqué que la poussière qu’on observe actuellement vient de loin. Il a même ajouté qu’elle emporte avec elle des microbes. Vu sous cet angle, on peut dire que le mauvais temps a quelque chose à voir avec la propagation de la grippe», renchérit le médecin. Dr Moustapha Diaby du Programme national de lutte contre la tuberculose partage le même avis. Il explique que la perturbation climatique est favorable aux effets grippaux. « Le mois d’avril marquait la fin de l’harmattan. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui ». Il poursuit qu’il faut noter un facteur particulier, à savoir que la grippe en elle-même est d’origine allergique : « quand la ville est sale, il y a des allergènes partout. L’air pollué peut expliquer cette résurgence de la grip­pe ». Pour lui, il est trop tôt pour parler d’épidémie. Des médecins sont d’accord pour dire que les personnes les plus exposées sont les populations à risque. C’est-à-dire, celles qui présentent des allergies, les asthmatiques par exemple. Le site de l’Oms poursuit que, «chaque année, les épidémies de grippe peuvent toucher gravement tous les groupes d’âge, mais le plus haut risque de complications concerne les enfants de moins de deux ans, les adultes de 65 ans ou plus et les personnes de tout âge présentant certaines affections telles que des maladies chroniques, qu’elles soient cardiaques, pulmonaires, rénales, hépatiques, sanguines ou métaboliques (comme le diabète), ou un affaiblissement du système immunitaire ».

Comment éviter la grippe ?

« La meilleure façon de prévenir est de se faire vacciner chaque année contre la grippe saisonnière à l’institut d’hygiène », préconise Dr Aka. Il explique que la complexité des virus de la grippe fait que chaque année, le vaccin change. Mais ce vaccin est tout de même disponible en pharmacie. Au vaccin, Dr Diaby ajoute des mesures hygiéniques telles que le lavage permanent des mains, l’usage de mouchoir propre à jeter dans une poubelle (voir encadré). Il insiste que ces mesures préventives sont valables pour toutes sortes de grippe.

Nesmon De Laure (stagiaire)
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