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Économie Publié le jeudi 8 avril 2010 | Le Patriote

Nouvelle hausse des prix du carburant / Les chauffeurs de taxis unanimes -“On n’en peut plus”

La nouvelle hausse des prix du carburant n’est pas sans conséquence sur l’activité des chauffeurs de taxis. D’une seule voix, ils demandent à l’Etat d’avoir pitié d’eux.

Denis O
“Ce qui nous arrive est inacceptable”
« On n’a pas le choix. Sinon, en réalité, ce qui nous arrive est inacceptable. On est malgré tout, obligé de faire avec. Il est difficile de travailler dans ces conditions et de s’en sortir. Vivement que les autorités compétentes pensent à nous en revoyant le prix du litre du gasoil à la baisse. Sinon, on ne peut pas s’en sortir surtout que rien ne marche pour nous aujourd’hui. »

Koné Bakary
“Les mots me manquent pour décrire notre situation”
« Le carburant est vraiment cher. Les mots me manquent pour décrire ce que nous vivons aujourd’hui. Nous travaillons déjà dans des conditions difficiles. Nous sommes sur pression, parce qu’il est difficile de faire la recette quotidienne. Et puis, le prix du carburant vient encore de monter. Comment allons-nous vivre ? »

Aïdara
“La situation est devenue plus difficile”
« Aujourd’hui, on ne sait plus quoi dire. Du 1er au 8 du mois, on a un peu de client. Après, c’est la galère. On peut passer 2 heures de temps à la gare avant de faire le plein de notre véhicule. On essaie, malgré tout, de faire avec. Avec l’augmentation des prix du carburant, la situation est devenue plus difficile. »

Diomandé :
“On travaille pour le carburant et le propriétaire de la voiture”
« Aujourd’hui, on travaille pour le carburant et le propriétaire de la voiture. Nous, les chauffeurs, ne gagnons pratiquement rien. Pourtant, on a des familles à nourrir et plusieurs autres charges. Nous n’arrivons plus à faire convenablement face à nos charges. »

Coulibaly Mohamed
“Les autorités ne veulent pas nous aider”
« On n’arrive vraiment pas à nous en sortir. Parce que le transport Adjamé-Koumassi coûte 600 FCFA, ce prix est resté tel malgré la nouvelle augmentation des prix du carburant. Il nous est difficile d’augmenter ce prix là, d’autant plus qu’à 600 FCFA déjà, on a des problèmes pour avoir des clients. Les autorités, ne veulent pas nous aider. Si l’Etat peut baisser les prix, on n’en serait que ravi.»


Touré Oumar
“C’est inadmissible”
« C’est inadmissible. L’Etat augmente le carburant, sans que nous les consommateurs, n’en soyons informés au préalable. Quand il s’agit d’une baisse, même de 5 FCFA, l’Etat mobilise les médias d’Etat pour divulguer la nouvelle. Cette situation nous met en conflit avec nos clients. On demande à l’Etat de faire un effort pour notre bien et celui des nos clients. Nous, nous sommes obligés de ne pas augmenter nos prix au risque de perdre nos clients. Nous sommes dans la phase de la réconciliation, de la paix, que l’Etat fasse un effort pour que nous tous, nous puissions accompagner cette paix là.»

Diomandé Seydou
“Nous, les chauffeurs, sommes sincèrement fatigués”
« Nous sommes sincèrement fatigués. Notre dernier recours, c’est l’Etat de Côte d’Ivoire et principalement le Président de la République. Il faut qu’il trouve les moyens pour que les prix du carburant ne flambent pas à chaque moment. Nous sommes en difficulté et il faut que l’Etat nous aide. Quand on va se soulever, on va dire que nous faisons de la politique. Ce qui se passe, n’est pas bien. Savez-vous que le carburant est moins cher dans les pays qui nous entourent ? Comment font-ils pour que les prix soient abordables chez eux ? On souffre, on ne peut plus supporter cette situation. Tôt ou tard, ça va devenir autre chose. Que ceux qui sont devant fassent quelque chose. Quand un enfant a des problèmes, c’est son papa qu’il regarde. Quand le papa ne s’occupe pas de lui, il devient rebelle. »

Konan Georges :
“L’augmentation du
carburant pèse beaucoup sur notre activité”
« L’augmentation du carburant pèse beaucoup sur notre activité. Sans porter de jugement de valeur, je souhaiterais qu’on nous informe de toute augmentation. Souvent, c’est le matin à la pompe que vous apprenez que le carburant a augmenté. Les propriétaires, eux n’ont pas de difficultés, chaque soir, on leur verse leur recette. Pourtant faire la recette aujourd’hui est très difficile. On n’arrive pas à nous en sortir. Notre souhait, est que les prix soient revus à la baisse ».

Mory Koné
“La solution, c’est la baisse des prix à la pompe”
« C’est difficile. Le carburant absorbe une grande partie de notre gain quotidien. On passe toute la journée au volant pour ne descendre qu’avec des miettes. Tout de ce qu’on gagne revient au patron et l’autre part est consacré à l’achat du carburant. Si l’Etat pouvait penser à nous, d’autant plus qu’il nous est difficile d’augmenter le transport à notre niveau. Il n’y a plus de clients. Si, on veut augmenter, c’est pour faire fuir les frères. On sait que la situation, étant difficile, on ne peut pas augmenter les prix du transport. La grève n’est pas la solution, l’augmentation du transport n’est non plus la solution. Pour moi, la solution, c’est la baisse des prix du carburant à la pompe. »
Par Thiery Latt
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