Les temps ne sont pas roses actuellement pour les instituteurs. Surtout pour ceux devant percevoir les indemnités suite à l’encadrement des stagiaires. Le paiement de cet argent qui antérieurement se faisait avant décembre commence à accuser un retard. Et selon des sources proches des instituteurs, ce retard est en réalité entretenu par les agents des finances. «Voilà cinq ans que je suis maître d’application (les instituteurs qui encadrent les stagiaires au Cafop, Ndlr). L’indemnité a rarement excédé le mois de décembre, et elle a été toujours virée chez tous les maîtres d’application le même mois. Mais depuis cette année, nous nous sommes rendu compte que cette indemnité est perçue individuellement. Suite à nos enquêtes, nous nous sommes rendus compte qu’il s’agissait d’une escroquerie organisée par des agents des finances selon la règle ‘’si tu ne donnes rien, tu n’as pas ton argent’’», explique S. Traoré, un instituteur. Ce dernier soutient que des fonctionnaires de ce service ont «leurs pions», qui sont eux-mêmes du corps, dans les inspections de l’enseignement primaire (Iep). «Ces pions sont chargés de prendre avec les instituteurs concernés la somme demandée et le matricule pour les acheminer sur Abidjan avant le cinq du mois. Et la même fin de mois, l’instituteur est servi. Qui pour six mille Fcfa, qui pour dix mille Fcfa. Cela dépend de celui qui traite le dossier », soutient l’instituteur. Sur dix-sept instituteurs que nous avons interrogés dans l’Iep d’Aboisso, neuf ont déjà touché leur argent, mais tous après avoir appliqué la règle. « Je ne croyais pas à cette affaire. Mais tous ceux qui sont dans mon école ont eu leur argent le mois même où ils l’ont fait. De peur de perdre mon argent, je suis entré dans le contexte ce mois-ci et j’ai été effectivement payé. C’est vraiment regrettable que notre administration soit aussi pourrie », déplore B. Raoul. Les huit autres qui n’ont pas encore eu leur argent, disent pour la plupart être informés de l’existence de ces circuits. Mais ils sont encore à se demander si c’est ‘’parce qu’ils ne sont pas entrés dans le contexte qu’ils n’ont pas encore reçu leur argent’’. M. Irié, de peur de perdre définitivement cet argent, est prêt à appliquer la règle. « J’aurais appris qu’après fin avril, ce dossier sera bouclé et ceux qui n’auront pas eu leur argent ne l’auront plus. De deux maux, il faut choisir le moindre. J’ai choisi d’entrer dans le circuit », explique-t-il avant d’accuser : « Si depuis rien n’est fait, c’est que les chefs aux finances sont dans le coup », dénonce-t-il.
La technique utilisée
Selon nos sources, les agents des finances bloqueraient les dossiers des instituteurs pour attendre que leurs complices sur le terrain, dans les Iep abordent les concernés et fassent parvenir les données (noms et matricule) de ceux qui paient le pot de vin. «C’est ce qui semble devenir la règle, puisque tous ceux que je connais qui ont perçu leur argent ont donné quelque chose», appuie un instituteur qui était maître d’application l’an dernier (2008-2009). De sources syndicales, c’est une affaire de trésorerie du gouvernement qui aurait occasionné cette situation. « Dès que nous avons été interpellés, nous nous sommes rendus aux finances pour plus d’informations. On nous a dit que le gouvernement, ayant des problèmes de trésorerie, a décidé de payer les indemnités par vague. C’est donc cette occasion que les agents des finances chargés des indemnités ont saisie pour instaurer une escroquerie. Tu payes, tu es programmé pour le mois. Tu ne payes pas, tu attends on ne sait quand », explique un responsable syndical avant d’avertir : « Mais je souhaite que les gens mettent de l’ordre pour que chacun ait son argent. Les réactions des collègues sont souvent imprévisibles, surtout que tout le monde en parle un peu partout dans les Iep maintenant parce que l’attente se fait trop longue et personne ne reçoit aussi son argent sans avoir payé », a-t-il prévenu. Cet autre instituteur, Jonas, appelle les autorités compétentes et les structures syndicales à ouvrir l’œil sur cette affaire qui ne fait qu’en rajouter aux souffrances des syndiqués. «Que le ministre mais surtout nos syndicats agissent pour mettre fin à cette injustice qui nous frappe », a-t-il appelé. Mais selon une source proche des finances, cette attitude n’est pas nouvelle. «Ce sont des choses qui existent depuis bien longtemps. Aujourd’hui, quasiment toutes les personnes qui ont de l’argent à prendre aux finances le savent. Ce n’est plus caché. C’est d’ailleurs ce qui est en train de devenir la règle », confirme la source.
Ahoussi Delmas
La technique utilisée
Selon nos sources, les agents des finances bloqueraient les dossiers des instituteurs pour attendre que leurs complices sur le terrain, dans les Iep abordent les concernés et fassent parvenir les données (noms et matricule) de ceux qui paient le pot de vin. «C’est ce qui semble devenir la règle, puisque tous ceux que je connais qui ont perçu leur argent ont donné quelque chose», appuie un instituteur qui était maître d’application l’an dernier (2008-2009). De sources syndicales, c’est une affaire de trésorerie du gouvernement qui aurait occasionné cette situation. « Dès que nous avons été interpellés, nous nous sommes rendus aux finances pour plus d’informations. On nous a dit que le gouvernement, ayant des problèmes de trésorerie, a décidé de payer les indemnités par vague. C’est donc cette occasion que les agents des finances chargés des indemnités ont saisie pour instaurer une escroquerie. Tu payes, tu es programmé pour le mois. Tu ne payes pas, tu attends on ne sait quand », explique un responsable syndical avant d’avertir : « Mais je souhaite que les gens mettent de l’ordre pour que chacun ait son argent. Les réactions des collègues sont souvent imprévisibles, surtout que tout le monde en parle un peu partout dans les Iep maintenant parce que l’attente se fait trop longue et personne ne reçoit aussi son argent sans avoir payé », a-t-il prévenu. Cet autre instituteur, Jonas, appelle les autorités compétentes et les structures syndicales à ouvrir l’œil sur cette affaire qui ne fait qu’en rajouter aux souffrances des syndiqués. «Que le ministre mais surtout nos syndicats agissent pour mettre fin à cette injustice qui nous frappe », a-t-il appelé. Mais selon une source proche des finances, cette attitude n’est pas nouvelle. «Ce sont des choses qui existent depuis bien longtemps. Aujourd’hui, quasiment toutes les personnes qui ont de l’argent à prendre aux finances le savent. Ce n’est plus caché. C’est d’ailleurs ce qui est en train de devenir la règle », confirme la source.
Ahoussi Delmas