Vous initiez les 10 et 11 avril à Ivotel au Plateau un énième séminaire à l’intention des journalistes de Fraternité Matin. Pour dire quoi et quels en sont les objectifs?
Les séminaires ne seront jamais de trop, tant que les hommes sont appelés à réfléchir sur ce qu’ils font. Je vous comprends quand vous parlez de «énième séminaire» ; car, souvent, nous avons effectivement organisé des séminaires dont les résolutions n’ont toujours pas été prises en compte à la satisfaction de tous. Nous nous comprenons donc sur l’expression «énième».
Mais comme l’indiquent les termes de référence, ce séminaire dont la cérémonie d’ouverture sera présidée par le ministre de la Communication, M. Ibrahim Sy Savané, obéit à une logique, celle de remise en cause. Lorsque vous cheminez, il arrive un moment où vous vous dites : «J’ai parcouru tel nombre de kilomètres, il me reste encore une distance à faire. Je marque une pause pour voir s’il y a lieu de faire des retouches ». Voilà décliné l’objectif du présent séminaire.
Mais nous savons qu’on ne fera jamais assez de séminaires pour un profession comme le journalisme. Qui est un métier à hauts risques. Il est toujours bon qu’on sache ce qu’il y a lieu de faire et ce qu’on doit éviter.
Ce séminaire a-t-il un rapport avec l’élection présidentielle?
Le thème des travaux est : «Fraternité Matin face aux enjeux des élections». C’est dire qu’il a trait effectivement aux élections et sera traité de façon éclatée en 4 sous-thèmes.
Le président de l’Olped, M. Zio Moussa, journaliste à Fraternité Matin tout fraîchement admis à faire valoir ses droits à la retraite, va nous parler « des techniques rédactionnelles, de la collecte de l’information à la rédaction de l’article ». Nous faisons un métier qui nécessite une remise en cause permanente. Car l’observance des règles d’écriture n’est pas toujours évidente pour tout le monde. Nous les avons certes apprises, mais dans le feu de l’action, il nous arrive de faire quelques omissions ici et là, de ne pas nous rappeler telle ou telle chose.
Il était donc bon que nous fassions appel à M. Zio Moussa qui est un homme très rigoureux et pointilleux sur ces choses, pour qu’il nous fasse les rappels nécessaires sur ces notions.
Il y a ensuite «Le journaliste face à l’harmonie sociale: les limites de la liberté de la presse» qui sera développé par Me Bourgoin, secrétaire général du Conseil national de la presse (Cnp), organe autorégulateur qui veille sur la bonne pratique du journalisme, sur le respect des règles, l’harmonie entre la société et les journalistes. En effet, il arrive que nos écrits portent atteinte à l’intégrité morale ou physique des hommes.
C’est pour cela que Me Bourgoin sera là, en homme de droit, pour nous rappeler les contraintes de notre mission vis-à-vis de la société et des hommes sur qui nous écrivons.
Le troisième sous-thème «Les faits et méfaits du journalisme dans le monde : cas de la crise ivoirienne» sera animé par Hamadoun Touré, porte-parole de l’Onuci. Parfois, il arrive que les écrits des journalistes soient à l’origine des conflits les plus meurtriers dans le monde. Tout comme ces écrits peuvent être à l’origine de grands faits historiques qui apportent le bonheur aux hommes.
Dans l’un ou l’autre cas, le journaliste est au centre des évènements. Il est donc bon que M. Hamadoun Touré, un de nos devanciers qui a sillonné le monde et qui est un homme d’expérience, puisse nous entretenir de ce qu’il sait de cette situation.
Enfin, le dernier sous-thème : «Fonctionnement de la chaîne de collaboration et du processus de fabrication du journal» sera exploité par un des nôtres, M. Paul Canbonoux Kouamé, un ancien de Fraternité Matin à qui l’actuel directeur général, M. Jean-Baptiste Akrou, a fait appel en tant que consultant. Il nous fera profiter de son expertise. Ce sont au total des bibliothèques (pour paraphraser Hampaté Bâ) dont nous pouvons profiter pendant qu’ils sont encore là.
Quelles sont vos attentes?
Un rédacteur en chef attend des journalistes avec qui il travaille, qu’il y ait séminaire ou pas, l’exercice du métier dans le strict respect des règles. A chacune de nos rencontres, conférence de rédaction ou autres, j’ai toujours insisté sur le fait que la seule chose à laquelle nous devons nous adosser dans l’exercice de notre métier, c’est l’observance des règles. Le journalisme est un métier de libre pensée. Et lorsque nous ne nous adossons pas à nos règles, il arrive que chacun veuille faire éclater ses propres sentiments, ses propres sensations et parfois cela transparaît dans nos articles. En la matière, quand les commentaires dominent les faits, finalement ce n’est plus du journalisme à proprement parler, mais de la propagande, la manipulation de l’opinion.
Fraternité Matin est le Journal qui emploie le plus de journalistes professionnels. Et nous observons très souvent les règles. Mais comme je le disais tantôt, il arrive parfois que, par endroits, nous soyons pris à défaut. Il était bon que nous puissions nous arrêter pour dire : “Attention ! A tel endroit, nous devrons être beaucoup plus attentifs que par le passé”. Bref, le rédacteur en chef attend la stricte observance des règles d’écriture, d’éthique et de déontologie.
Vous parlez de la stricte observance des règles d’écriture, d’éthique et de déontologie, alors que Fraternité Matin fait quelquefois entorse à ces règles.?
De quoi voulez-vous parler?
Des sondages par exemple à ne pas publier selon le Cnp?
L’exemple des sondages justifie amplement la tenue de ce séminaire. Raison pour laquelle, je dis que nous connaissons bien les règles. Ce n’est pas parce que nous les ignorons. Mais parfois, dans le feu de l’action, il nous arrive, pour une raison ou une autre, de ne pas en tenir compte. Il existe toutes sortes de pesanteurs. Soit qu’on trouve important de vendre une information, soit sur le plan politique, on veut privilégier une opinion par rapport à une autre. On fait passer une information parce qu’à travers elle, on veut véhiculer tel ou tel message. Mais cela peut ne pas obéir aux règles qui nous sont édictées. Il est donc bon que nous en tenions compte. C’est pourquoi, je répète que ce séminaire est le bienvenu pour qu’ensemble, nous réfléchissions pour dire que quelles que soient les pesanteurs, nous devrions nous adosser à nos règles et aux lois de la République opposables à tous citoyens. Car ce n’est pas parce qu’on est journaliste qu’on est au- dessus de la loi.
Or, l’interdiction de la publication des sondages après celle des candidatures est une disposition du code électoral. Il est nécessaire que tous les journaux et journalistes s’y conforment.
Les résolutions seront-elles appliquées cette fois?
Ce séminaire a l’avantage d’être axé sur ce qui nous est propre à savoir, notre formation, nos connaissances. Ici, il s’agit de nous rappeler nos devoirs, nos contraintes vis-à-vis des règles de notre métier. Ce n’est donc pas un séminaire de revendications d’ordre administratif, syndical. C’est beaucoup plus une séance de formation que d’élaboration d’une plate-forme revendicative.
Il est vrai que nous parlerons des conditions de travail. Mais l’objectif premier de ces assises, comme l’indique le thème, est le recadrage, le recentrage. Afin que les journalistes que nous sommes, soyons rappelés à notre mission intrinsèque, notre mission principale qui est le travail dans le strict respect des règles.
Nous parlerons de nos préoccupations et nous ferons en sorte que le reproche qui est fait à la direction de ne pas tenir compte des résolutions des séminaires, soit de moins en moins présent dans nos propos. Car désormais, on aura constaté que les responsables de l’entreprise tiennent compte de ce que nous aurons, ensemble, décidé au cours du séminaire. Dont l’organisation est non seulement la volonté du directeur général, mais celui-ci n’a pas lésiné sur les moyens de permettre sa tenue.
Un appel?
Oui, nous insistons sur le fait que l’ouverture a lieu à 9 heures. Elle sera suivie du démarrage des travaux. Nous souhaitons, à cet effet, que les uns et les autres fassent l’effort d’être à l’heure pour qu’on puisse se donner le temps de bien réfléchir vu la richesse des thèmes ; pour que chacun puisse tirer le meilleur parti de cette rencontre.
Attendez-vous des personnalités?
Le Directeur général, qui tient au succès de cette rencontre, a personnellement adressé des invitations, pour la cérémonie d’ouverture, aux présidents d’institution, aux leaders politiques et à bien d’autres personnalités.
Ce ne sont pas toutes les structures qui acceptent de se remettre en cause et quand une structure telle que Fraternité Matin le fait, il est bon qu’elle puisse avoir le soutien des amis, des partenaires sociaux, politiques, économiques, des responsables des institutions, etc. Nous comptons sur le concours de tous.
Ce ne sera pas un séminaire de trop, mais un atelier dont chacun se souviendra. Car les résolutions qui en sortiront seront positives et mises en application pour le bien de Fraternité Matin, des lecteurs, des partenaires et de toute la Côte d’Ivoire qui commémore, dans quelques mois, le cinquantenaire de son indépendance.
Interview réalisée par Marie Chantal Obindé
Les séminaires ne seront jamais de trop, tant que les hommes sont appelés à réfléchir sur ce qu’ils font. Je vous comprends quand vous parlez de «énième séminaire» ; car, souvent, nous avons effectivement organisé des séminaires dont les résolutions n’ont toujours pas été prises en compte à la satisfaction de tous. Nous nous comprenons donc sur l’expression «énième».
Mais comme l’indiquent les termes de référence, ce séminaire dont la cérémonie d’ouverture sera présidée par le ministre de la Communication, M. Ibrahim Sy Savané, obéit à une logique, celle de remise en cause. Lorsque vous cheminez, il arrive un moment où vous vous dites : «J’ai parcouru tel nombre de kilomètres, il me reste encore une distance à faire. Je marque une pause pour voir s’il y a lieu de faire des retouches ». Voilà décliné l’objectif du présent séminaire.
Mais nous savons qu’on ne fera jamais assez de séminaires pour un profession comme le journalisme. Qui est un métier à hauts risques. Il est toujours bon qu’on sache ce qu’il y a lieu de faire et ce qu’on doit éviter.
Ce séminaire a-t-il un rapport avec l’élection présidentielle?
Le thème des travaux est : «Fraternité Matin face aux enjeux des élections». C’est dire qu’il a trait effectivement aux élections et sera traité de façon éclatée en 4 sous-thèmes.
Le président de l’Olped, M. Zio Moussa, journaliste à Fraternité Matin tout fraîchement admis à faire valoir ses droits à la retraite, va nous parler « des techniques rédactionnelles, de la collecte de l’information à la rédaction de l’article ». Nous faisons un métier qui nécessite une remise en cause permanente. Car l’observance des règles d’écriture n’est pas toujours évidente pour tout le monde. Nous les avons certes apprises, mais dans le feu de l’action, il nous arrive de faire quelques omissions ici et là, de ne pas nous rappeler telle ou telle chose.
Il était donc bon que nous fassions appel à M. Zio Moussa qui est un homme très rigoureux et pointilleux sur ces choses, pour qu’il nous fasse les rappels nécessaires sur ces notions.
Il y a ensuite «Le journaliste face à l’harmonie sociale: les limites de la liberté de la presse» qui sera développé par Me Bourgoin, secrétaire général du Conseil national de la presse (Cnp), organe autorégulateur qui veille sur la bonne pratique du journalisme, sur le respect des règles, l’harmonie entre la société et les journalistes. En effet, il arrive que nos écrits portent atteinte à l’intégrité morale ou physique des hommes.
C’est pour cela que Me Bourgoin sera là, en homme de droit, pour nous rappeler les contraintes de notre mission vis-à-vis de la société et des hommes sur qui nous écrivons.
Le troisième sous-thème «Les faits et méfaits du journalisme dans le monde : cas de la crise ivoirienne» sera animé par Hamadoun Touré, porte-parole de l’Onuci. Parfois, il arrive que les écrits des journalistes soient à l’origine des conflits les plus meurtriers dans le monde. Tout comme ces écrits peuvent être à l’origine de grands faits historiques qui apportent le bonheur aux hommes.
Dans l’un ou l’autre cas, le journaliste est au centre des évènements. Il est donc bon que M. Hamadoun Touré, un de nos devanciers qui a sillonné le monde et qui est un homme d’expérience, puisse nous entretenir de ce qu’il sait de cette situation.
Enfin, le dernier sous-thème : «Fonctionnement de la chaîne de collaboration et du processus de fabrication du journal» sera exploité par un des nôtres, M. Paul Canbonoux Kouamé, un ancien de Fraternité Matin à qui l’actuel directeur général, M. Jean-Baptiste Akrou, a fait appel en tant que consultant. Il nous fera profiter de son expertise. Ce sont au total des bibliothèques (pour paraphraser Hampaté Bâ) dont nous pouvons profiter pendant qu’ils sont encore là.
Quelles sont vos attentes?
Un rédacteur en chef attend des journalistes avec qui il travaille, qu’il y ait séminaire ou pas, l’exercice du métier dans le strict respect des règles. A chacune de nos rencontres, conférence de rédaction ou autres, j’ai toujours insisté sur le fait que la seule chose à laquelle nous devons nous adosser dans l’exercice de notre métier, c’est l’observance des règles. Le journalisme est un métier de libre pensée. Et lorsque nous ne nous adossons pas à nos règles, il arrive que chacun veuille faire éclater ses propres sentiments, ses propres sensations et parfois cela transparaît dans nos articles. En la matière, quand les commentaires dominent les faits, finalement ce n’est plus du journalisme à proprement parler, mais de la propagande, la manipulation de l’opinion.
Fraternité Matin est le Journal qui emploie le plus de journalistes professionnels. Et nous observons très souvent les règles. Mais comme je le disais tantôt, il arrive parfois que, par endroits, nous soyons pris à défaut. Il était bon que nous puissions nous arrêter pour dire : “Attention ! A tel endroit, nous devrons être beaucoup plus attentifs que par le passé”. Bref, le rédacteur en chef attend la stricte observance des règles d’écriture, d’éthique et de déontologie.
Vous parlez de la stricte observance des règles d’écriture, d’éthique et de déontologie, alors que Fraternité Matin fait quelquefois entorse à ces règles.?
De quoi voulez-vous parler?
Des sondages par exemple à ne pas publier selon le Cnp?
L’exemple des sondages justifie amplement la tenue de ce séminaire. Raison pour laquelle, je dis que nous connaissons bien les règles. Ce n’est pas parce que nous les ignorons. Mais parfois, dans le feu de l’action, il nous arrive, pour une raison ou une autre, de ne pas en tenir compte. Il existe toutes sortes de pesanteurs. Soit qu’on trouve important de vendre une information, soit sur le plan politique, on veut privilégier une opinion par rapport à une autre. On fait passer une information parce qu’à travers elle, on veut véhiculer tel ou tel message. Mais cela peut ne pas obéir aux règles qui nous sont édictées. Il est donc bon que nous en tenions compte. C’est pourquoi, je répète que ce séminaire est le bienvenu pour qu’ensemble, nous réfléchissions pour dire que quelles que soient les pesanteurs, nous devrions nous adosser à nos règles et aux lois de la République opposables à tous citoyens. Car ce n’est pas parce qu’on est journaliste qu’on est au- dessus de la loi.
Or, l’interdiction de la publication des sondages après celle des candidatures est une disposition du code électoral. Il est nécessaire que tous les journaux et journalistes s’y conforment.
Les résolutions seront-elles appliquées cette fois?
Ce séminaire a l’avantage d’être axé sur ce qui nous est propre à savoir, notre formation, nos connaissances. Ici, il s’agit de nous rappeler nos devoirs, nos contraintes vis-à-vis des règles de notre métier. Ce n’est donc pas un séminaire de revendications d’ordre administratif, syndical. C’est beaucoup plus une séance de formation que d’élaboration d’une plate-forme revendicative.
Il est vrai que nous parlerons des conditions de travail. Mais l’objectif premier de ces assises, comme l’indique le thème, est le recadrage, le recentrage. Afin que les journalistes que nous sommes, soyons rappelés à notre mission intrinsèque, notre mission principale qui est le travail dans le strict respect des règles.
Nous parlerons de nos préoccupations et nous ferons en sorte que le reproche qui est fait à la direction de ne pas tenir compte des résolutions des séminaires, soit de moins en moins présent dans nos propos. Car désormais, on aura constaté que les responsables de l’entreprise tiennent compte de ce que nous aurons, ensemble, décidé au cours du séminaire. Dont l’organisation est non seulement la volonté du directeur général, mais celui-ci n’a pas lésiné sur les moyens de permettre sa tenue.
Un appel?
Oui, nous insistons sur le fait que l’ouverture a lieu à 9 heures. Elle sera suivie du démarrage des travaux. Nous souhaitons, à cet effet, que les uns et les autres fassent l’effort d’être à l’heure pour qu’on puisse se donner le temps de bien réfléchir vu la richesse des thèmes ; pour que chacun puisse tirer le meilleur parti de cette rencontre.
Attendez-vous des personnalités?
Le Directeur général, qui tient au succès de cette rencontre, a personnellement adressé des invitations, pour la cérémonie d’ouverture, aux présidents d’institution, aux leaders politiques et à bien d’autres personnalités.
Ce ne sont pas toutes les structures qui acceptent de se remettre en cause et quand une structure telle que Fraternité Matin le fait, il est bon qu’elle puisse avoir le soutien des amis, des partenaires sociaux, politiques, économiques, des responsables des institutions, etc. Nous comptons sur le concours de tous.
Ce ne sera pas un séminaire de trop, mais un atelier dont chacun se souviendra. Car les résolutions qui en sortiront seront positives et mises en application pour le bien de Fraternité Matin, des lecteurs, des partenaires et de toute la Côte d’Ivoire qui commémore, dans quelques mois, le cinquantenaire de son indépendance.
Interview réalisée par Marie Chantal Obindé