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Économie Publié le vendredi 9 avril 2010 | Nord-Sud

Uemoa : La libre circulation bloquée



La libre circulation des personnes et des biens dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest africain (Uemoa) : une étape toujours au stade de projet. La question est depuis hier, à l’ordre du jour dans la capitale béninoise, Cotonou, à l’occasion d’une rencontre régionale organisée à l’intention des acteurs sociaux. Une initiative de la Cour de justice de l’Uemoa. Comme d’habitude, les récriminations ne manquent pas. Pis, elles sont de plus sévères. En effet, la mise en œuvre de la liberté de mouvement, principe cardinal de l’intégration sous-régionale, suscite encore de vives critiques au sein des populations. La colère est d’autant grande que les opérateurs économiques se heurtent encore et toujours à de multiples obstacles, mettant à mal considérablement le commerce au sein de la zone de libre échange et surtout le rapprochement entre les citoyens ouest-africains. Ils regrettent que cette importante directive en matière de mobilité transfrontalière coince alors qu’elle constitue la pierre angulaire de cette intégration. Des commerçants ou même de simples populations béninoises affirment, par exem?ple, avoir été régulièrement rançonnés à Hilaconji à la frontière avec le Togo voisin. Effectivement à ce point de passage, les usagers font l’objet de tracasseries diverses et surtout de racket. La situation n’est pas ignorée des autorités politiques qui, semble-t-il, privilégient le compromis. Une méthodologie que d’aucuns trouvent inappropriée.

En fait, selon Ibrahim Samb, auditeur à la Cour de justice de l’Uemoa basée à Ouagadougou, la persistance de ces entraves annihile tous les efforts de l’institution communautaire. D’ailleurs, il ne cache pas l’exaspération des instances exécutives devant l’ampleur des résistances. Toutefois, il s’oxygène pour reconnaître qu’il s’agit d’une lutte continue qui nécessite une sensibilisation accrue. Malheureusement, ajoute Mme Ramata Fofana, juge à la cour de justice, le problème est que les principales directives qui sont la raison d’être de l’union, butent sur des spécificités nationales c’est-à-dire, des exceptions. “On constate que les exceptions deviennent la règle. Des pays s’abritent derrière les exceptions pour refuser d’appliquer les textes“, soutient la magistrate.”

Lanciné Bakayoko, envoyé spécial à Cotonou
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