Depuis quelques jours, les populations ivoiriennes et plus particulièrement celle de Korhogo assistent aux chauds échanges verbaux des deux principaux protagonistes de la crise ivoirienne à travers les médias nationaux et internationaux. Une situation qui ne manque pas de semer le doute voire l’incertitude dans l’esprit des habitants de la cité du Poro quant à une réelle volonté des acteurs politique ivoiriens notamment les Forces nouvelles et le camp présidentiel, à aller à des élections justes et transparentes comme le stipule l’accord politique de Ouagadougou qu’ils ont volontairement signés. En effet, pour la majorité des habitants de la ville de Korhogo, cette situation de ni paix ni guerre dans laquelle se trouve le pays, pourrait le conduire droit dans le mur de la guerre civile. A en croire Diabagaté Bazoumana, commerçant propriétaire d’un magasin de vente de moto, ce climat ressemble trait pour trait à celle d’avant les évènements du 19 septembre 2002. Pour lui, un observateur averti de la vie politique n’a point besoin de jeter les cauris pour savoir que quelque chose se profile à l’horizon. Et de justifier ces propos en ces termes : « Quand tu écoutes les différents discours au cours des meetings du camp présidentiel tenus récemment à Korhogo (Amani N’guessan et Idriss Ouattara) ça fait vraiment peur. Et c’est encore une machination du parti au pouvoir de vouloir coûte que coûte obtenir le désarmement avant l’élection présidentielle. En réalité, ils perdront cette élection face à l’opposition. Selon Sékongo Malik, agent de terrain dans une structure financière locale, la Côte d’Ivoire a intérêt à aller rapidement vers la sortie de crise si elle ne veut pas renouer avec les vieux démons. Mais plus qu’un désaccord entre les deux camps, dira-t-il, on assiste à un jeu entre deux partenaires qui risque fort de se faire prendre à leur propre piège, puisque le peuple décidera un jour et prendra son destin en main. Cela fait huit ans que ça dure ; pensent-ils au peuple qui souffre et n’en peut plus. Cette même inquiétude est partagée par plusieurs responsables de l’administration qui ont été redéployés dans les zones CNO plus précisément à Korhogo. Sous le couvert de l’anonymat, tous ont dit être réellement préoccupés par les différentes déclarations venant des principaux protagonistes de la crise, qui ne sont pas de nature à rassurer les fonctionnaires qui ont été affectés nouvellement dans cette ville du nord du pays. S’il y a des économistes qui viennent lire les textes de l’Apo et les traduisent à des juristes, voyez en cela qu’il y a problème. C’est par cette phrase que Koné Issouf, étudiant, a présenté le contexte actuel de la guerre médiatique que se livrent les FaFn et le camp présidentiel. Le Fpi n’étant pas convaincu de gagner cette élection, c’est à juste titre qu’il trouvera tous les stratèges possibles pour retarder le processus électoral. Avant de lancer un vibrant appel à l’opposition pour une action d’envergure et surtout à la communauté internationale, pour qu’ils puissent ramener le parti au pouvoir à l’ordre.
Cheick Timité à Korhogo
Cheick Timité à Korhogo