x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le samedi 10 avril 2010 | Nord-Sud

Dossier/ Brouille Forces nouvelles - Camp présidentiel, Man : Les populations inquiètes du retour de la guerre

Le regain de tension entre le camp présidentiel et les Forces nouvelles, les deux signataires de l’Accord politique de Ouagadougou, n’est pas fait pour rassurer les populations. La psychose, quant à une éventuelle reprise des armes, hante les esprits.


Les populations de la capitale des 18 montagnes vivent difficilement la situation conflictuelle qui prévaut entre le camp présidentiel et les Forces nouvelles. Pour Koné Check, mécanicien de son état, « il faut que les Forces nouvelles et le camp présidentiel s’entendent pour qu’on aille aux élections. Ils doivent appliquer les accords qu’ils ont eux-mêmes signés au lieu de passer leur temps à nous tourner en bourrique. Ce que nous voulons, ce sont des élections transparentes.

Cette histoire de croisement humain, s’ils n’y prennent garde, pourrait nous conduire dans une situation indésirable. Nous devons aller maintenant aux élections et le reste on verra parce que nous sommes fatigués ». Même son de cloche chez Konaté Losséni, photographe. « Le croisement humain voulu et défendu par le camp présidentiel n’est que source de conflit et de règlement de compte, estime-t-il. Cela ne peut pas marcher dans ce pays avec les nombreux flux migratoires des peuples. Il y a par exemple des Manois (habitants de Man, ndlr) qui vivent au sud et qui n’ont jamais mis les pieds ici, ceux-là, qui peut témoigner en leur faveur ici ? ». Pour Bombadé Charles, le respect de l’accord est la seule et unique voie de sortie. De ce fait, il soutient que, si selon les textes, le désarmement doit se faire avant les élections, il doit en être ainsi. « Que les politiciens appliquent les accords au lieu de jouer avec notre esprit », a-t-il recommandé . De l’avis de Soumahoro Aboubakar, chauffeur de profession, il faut régler « totalement » la question de l’identification avant de parler de désarmement : « Parce que c’est ce qui a poussé les Forces nouvelles à prendre les armes ». Kouadio William, vendeur dans une pharmacie vétérinaire, voit dans cette situation, un jeu des deux camps pour faire traîner le processus. « Personne ne veut aller aux élections. Ils ont leur vache à lait et chacun tire profit de la situation et ce sont les populations qui en souffrent », a-t-il martelé, amer, voyant également dans les revendications du camp présidentiel, un alibi pour retarder les élections. « Plusieurs scrutins électoraux ont été organisés dans ce pays mais nous n’avons jamais entendu ce genre d’expression. Il faut qu’ils arrêtent de faire souffrir les populations. Pour ce qui est du désarmement, le temps presse. Qu’on se fasse confiance pour aller aux élections parce que c’est cela le souhait de tous les Ivoiriens. Koné Henriette pense que les politiciens doivent arrêter ce qu’ils font et aller aux élections. Dion Valentin, étudiant, s’interroge : « Je me demande si le camp présidentiel veut vraiment aller aux élections ». Avant de dire qu’on a accusé trop de retard dans ce processus qui commence à « mettre mal à l’aise. Les ex-rebelles et les loyalistes sont déjà ensemble dans le Cci. Qu’on fasse confiance aux deux forces, le reste peut venir après ». Ce n’est pas l’avis de Dion Boka Armons, un autre étudiant originaire de Bogouiné. Ce dernier pense que le désarmement avant les élections doit constituer une priorité. De son avis, en l’état actuel des choses, l’on ne peut pas aller aux élections. « Nous reconnaissons la bonne foi du Premier ministre, Soro. Mais il y a des éléments dans les rangs des Forces nouvelles dont on ignore véritablement les réelles intentions et cela ne présage pas des élections sans heurt », a-t-il soutenu.

Kindo Ousseny à Man
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ