Les fidèles de l’Eglise Méthodiste Unie de Côte d’ivoire (Emuci) et ceux de l’Eglise Protestante Méthodiste de Côte d’ivoire (Epmci) l’aile dissidente de l’Eglise méthodiste, se sont affrontés hier à Dabou. Bilan : plusieurs blessés
Le Bishop Benjamin Boni, patron de l’Eglise Méthodiste Unie de Côte d’ivoire (Emuci) était hier dans le village de Pass, situé à 3 km de Dabou, bastion de l’Eglise Protestante Méthodiste de Côte d’ivoire (Epmci) l’aile dissidente de l’Eglise méthodiste. Informés de l’arrivée du Bishop dans le village, les fidèles Epmci ont qualifié cet acte d’un grand défi à relever. Leur leitmotiv, barrer l’accès du village au Bishop ; mais plus, l’empêcher d’avoir accès au Temple ‘’Espérance’’, patrimoine que se disputent les deux camps. A la tête d’une forte délégation d’hommes de Dieu et deux impressionnants détachements de la police et de la gendarmerie locale, l’homme de Dieu arrive à pénétrer Pass, sans véritable obstacle. Et vint l’heure du culte prévu pour 9h 30. Alors que les fidèles Emuci s’ébranlent à l’unissons et au son de la fanfare vers le Temple ‘’Espérance’’, leur espoir d’avoir accès au lieu sera de courte durée. Un impressionnant barrage des fidèles Epmci est érigé à l’entrée du Temple. Refusant de se voir imposer la dictée de ceux qu’ils nomment à volonté, ‘’les rebelles’’, les fidèles Emuci mettent d’abord le Bishop en lieu sûr et décident de vider de l’entrée du lieu de culte, les ‘’assaillants’’ du jour. Il s’en suit un affrontement qui fera 8 blessés dont deux cas graves. Tous, du camp de l’Epmci. Aidés par la police, sous l’œil de la gendarmerie, les fidèles Emuci vont faire passer de durs moments à leurs frères Epmci. Coups de bâton, coups de barre de fer, de marteaux, d’instruments de musique de la fanfare (devenus pour la circonstance, instruments de guerre), tout y passe. Le sang coule, des pleurs fusent de partout. Les fidèles Epmci réussiront néanmoins à effacer à l’aide de peinture, le logo et les insignes de l’Emuci flanqués à l’entrée du temple. C’est la débandade dans le village. Dans cette épreuve de force qui oppose les deux groupes chrétiens, le camp du Bishop arrive à avoir le dessus sur le camp du Pasteur Amari, leader des dissidents. Benjamin Boni, sorti du lieu sécurisé, reste ferme et déterminé. Il ordonne, la suite de la cérémonie. Lors du culte qu’il tient dans le temple, pour l’homme de Dieu, il n’y a pas deux capitaines dans un bateau. ’’Ceux là, se sont nos frères. On continuera de leur tendre la main, de prôner à leur égard la tolérance et le pardon. Mais, je suis venu aujourd’hui à Pass pour qu’ils sachent que la récréation est terminée. On ne peut pas laisser les gens semer le désordre impunément dans l’Eglise. Ma patience a des limites.’’ Martèle le Bishop. Or pour Esmel Félix, ‘’le Bishop Boni (ndlr : le Bishop Boni) aurait dû annuler le culte au lieu d’enjamber les corps pleins de sang et faire son culte. Si c’est comme ça qu’on devra prier Dieu, je suis désolé’’ dira-t-il. Quant à Esmel Agness Félix, président de l’association musicale des Epmci, il explique qu’ils se sont opposés à l’entrée du Bishop dans le temple :’’ Parce qu’il le bishop Boni) venait pour dédicacer à nouveau (ndlr : cette fois-ci en Emuci) le temple qui a été dédicacée à Dieu en 1973 sous l’Empci. On ne peut accepter cela. Même un homme, on ne le baptise pas deux fois, pourquoi le ferait-on pour le temple qui est le corps du Christ ?’’ Dira-t-il. A contrario, Obro Mel Théodore, président des laïcs de Pass, s’insurgera contre cette affirmation :’’ C’est du mensonge tout ça. Voyez vous-même comment ces gens là sont forts dans l’intox. A aucun moment, il n’a été question ni dans le courrier officiel, ni lors du culte de dédicace du temple. Le Bishop est venu encourager ses fidèles et prier avec le village c’est tout’’ a-t-il rectifié, avant de soutenir que la cérémonie d’anniversaire de la dédicace du temple est prévue pour le 19 septembre prochain. Il a alors soutenu ne pas comprendre l’agissement des fidèles Epmci, puisque cette affaire est pendante devant la justice. C’est selon lui, donc à cette justice qu’ils devraient se remettre. Au moment ou nous mettions sous presse, les blessés continuaient d’affluer vers l’hôpital général et la tension était toujours vive dans le village. Car pour les fidèles Epmci, ils sont prêts à mourir pour le patrimoine de l’Eglise. Vivement que l’Etat se penche sur cette affaire qui a déjà fait assez de victimes et des morts dans la région. Rappelons que le 4 octobre 2003, les fidèles méthodistes de Côte d’ivoire, ont célébré ensemble la proclamation de l’EMUCI au stade Houphouët Boigny à Abidjan, en présence du chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, pour que le 26 juin 2004, l’EPMCI devienne EMUCI dans les fichiers du ministère de l’intérieur. 9 pasteurs à cette période, se sont désolidarisés de cette initiative qui fait désormais du Bishop de l’Eglise, un patron de l’Eglise à vie. Il va s’en suivre un procès devant la juridiction du Plateau (Abidjan). A la lecture du verdict qui sanctionne le procès du 27 juillet 2009, le juge considère les deux faits d’accusation non constitués et renvoie les deux camps au tribunal civil pour le partage du patrimoine. Les dissidents avaient porté plainte contre le Bishop pour faux, usage de faux et escroquerie, quand de son côté, le Bishop les poursuivait pour utilisation du nom et logo de l’EPMCI.
Sam-Wakouboué
Légende : les fidèles méthodistes blessés attendent la résolution du conflit
Encadré : La liste des blessés :
- Clément Meledje ( Bouboury) et Gnagne Djipro Ephraîm (Pass) cas graves, plusieurs contusions à la tête
- Yede Essoh Davi (Débrimou)
- Assi Nathanael (Pass)
- Nikpi Essoh Marcellin (Pass)
- Lattro Latte Guy Marius (Pass)
- Assi Paulin (Pass)
- Lattro Amari Laurent (Pass)
Le Bishop Benjamin Boni, patron de l’Eglise Méthodiste Unie de Côte d’ivoire (Emuci) était hier dans le village de Pass, situé à 3 km de Dabou, bastion de l’Eglise Protestante Méthodiste de Côte d’ivoire (Epmci) l’aile dissidente de l’Eglise méthodiste. Informés de l’arrivée du Bishop dans le village, les fidèles Epmci ont qualifié cet acte d’un grand défi à relever. Leur leitmotiv, barrer l’accès du village au Bishop ; mais plus, l’empêcher d’avoir accès au Temple ‘’Espérance’’, patrimoine que se disputent les deux camps. A la tête d’une forte délégation d’hommes de Dieu et deux impressionnants détachements de la police et de la gendarmerie locale, l’homme de Dieu arrive à pénétrer Pass, sans véritable obstacle. Et vint l’heure du culte prévu pour 9h 30. Alors que les fidèles Emuci s’ébranlent à l’unissons et au son de la fanfare vers le Temple ‘’Espérance’’, leur espoir d’avoir accès au lieu sera de courte durée. Un impressionnant barrage des fidèles Epmci est érigé à l’entrée du Temple. Refusant de se voir imposer la dictée de ceux qu’ils nomment à volonté, ‘’les rebelles’’, les fidèles Emuci mettent d’abord le Bishop en lieu sûr et décident de vider de l’entrée du lieu de culte, les ‘’assaillants’’ du jour. Il s’en suit un affrontement qui fera 8 blessés dont deux cas graves. Tous, du camp de l’Epmci. Aidés par la police, sous l’œil de la gendarmerie, les fidèles Emuci vont faire passer de durs moments à leurs frères Epmci. Coups de bâton, coups de barre de fer, de marteaux, d’instruments de musique de la fanfare (devenus pour la circonstance, instruments de guerre), tout y passe. Le sang coule, des pleurs fusent de partout. Les fidèles Epmci réussiront néanmoins à effacer à l’aide de peinture, le logo et les insignes de l’Emuci flanqués à l’entrée du temple. C’est la débandade dans le village. Dans cette épreuve de force qui oppose les deux groupes chrétiens, le camp du Bishop arrive à avoir le dessus sur le camp du Pasteur Amari, leader des dissidents. Benjamin Boni, sorti du lieu sécurisé, reste ferme et déterminé. Il ordonne, la suite de la cérémonie. Lors du culte qu’il tient dans le temple, pour l’homme de Dieu, il n’y a pas deux capitaines dans un bateau. ’’Ceux là, se sont nos frères. On continuera de leur tendre la main, de prôner à leur égard la tolérance et le pardon. Mais, je suis venu aujourd’hui à Pass pour qu’ils sachent que la récréation est terminée. On ne peut pas laisser les gens semer le désordre impunément dans l’Eglise. Ma patience a des limites.’’ Martèle le Bishop. Or pour Esmel Félix, ‘’le Bishop Boni (ndlr : le Bishop Boni) aurait dû annuler le culte au lieu d’enjamber les corps pleins de sang et faire son culte. Si c’est comme ça qu’on devra prier Dieu, je suis désolé’’ dira-t-il. Quant à Esmel Agness Félix, président de l’association musicale des Epmci, il explique qu’ils se sont opposés à l’entrée du Bishop dans le temple :’’ Parce qu’il le bishop Boni) venait pour dédicacer à nouveau (ndlr : cette fois-ci en Emuci) le temple qui a été dédicacée à Dieu en 1973 sous l’Empci. On ne peut accepter cela. Même un homme, on ne le baptise pas deux fois, pourquoi le ferait-on pour le temple qui est le corps du Christ ?’’ Dira-t-il. A contrario, Obro Mel Théodore, président des laïcs de Pass, s’insurgera contre cette affirmation :’’ C’est du mensonge tout ça. Voyez vous-même comment ces gens là sont forts dans l’intox. A aucun moment, il n’a été question ni dans le courrier officiel, ni lors du culte de dédicace du temple. Le Bishop est venu encourager ses fidèles et prier avec le village c’est tout’’ a-t-il rectifié, avant de soutenir que la cérémonie d’anniversaire de la dédicace du temple est prévue pour le 19 septembre prochain. Il a alors soutenu ne pas comprendre l’agissement des fidèles Epmci, puisque cette affaire est pendante devant la justice. C’est selon lui, donc à cette justice qu’ils devraient se remettre. Au moment ou nous mettions sous presse, les blessés continuaient d’affluer vers l’hôpital général et la tension était toujours vive dans le village. Car pour les fidèles Epmci, ils sont prêts à mourir pour le patrimoine de l’Eglise. Vivement que l’Etat se penche sur cette affaire qui a déjà fait assez de victimes et des morts dans la région. Rappelons que le 4 octobre 2003, les fidèles méthodistes de Côte d’ivoire, ont célébré ensemble la proclamation de l’EMUCI au stade Houphouët Boigny à Abidjan, en présence du chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, pour que le 26 juin 2004, l’EPMCI devienne EMUCI dans les fichiers du ministère de l’intérieur. 9 pasteurs à cette période, se sont désolidarisés de cette initiative qui fait désormais du Bishop de l’Eglise, un patron de l’Eglise à vie. Il va s’en suivre un procès devant la juridiction du Plateau (Abidjan). A la lecture du verdict qui sanctionne le procès du 27 juillet 2009, le juge considère les deux faits d’accusation non constitués et renvoie les deux camps au tribunal civil pour le partage du patrimoine. Les dissidents avaient porté plainte contre le Bishop pour faux, usage de faux et escroquerie, quand de son côté, le Bishop les poursuivait pour utilisation du nom et logo de l’EPMCI.
Sam-Wakouboué
Légende : les fidèles méthodistes blessés attendent la résolution du conflit
Encadré : La liste des blessés :
- Clément Meledje ( Bouboury) et Gnagne Djipro Ephraîm (Pass) cas graves, plusieurs contusions à la tête
- Yede Essoh Davi (Débrimou)
- Assi Nathanael (Pass)
- Nikpi Essoh Marcellin (Pass)
- Lattro Latte Guy Marius (Pass)
- Assi Paulin (Pass)
- Lattro Amari Laurent (Pass)