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Politique Publié le mardi 13 avril 2010 | Le Mandat

Situation sociopolitique : Le film de Gbagbo tire à sa fin

© Le Mandat Par DR
Sortie de crise: le président Laurent Gbagbo promet pour bientôt "la fin du film western"
Photo d`archives. Laurent Gbagbo
Le président Gbagbo a annoncé récemment la fin de son film du genre western. Pour joindre l’acte à la parole, le chef des frontistes au pouvoir, ne met pas de temps pour mettre en action l’acte 1 de son plan. Et malheureusement, le chef du gouvernement issu de l’Apo qui en fait les frais. En effet, tous les ingrédients sont mis place pour le départ de Soro Kigbafori Guillaume de la maison blanche du Plateau. Selon certaines indiscrétions, pour le chef de l’Etat, le moment est arrivé de mettre les choses en ordre au niveau de la gestion de l’appareil étatique. Laurent Gbagbo ne veut plus d’un gouvernement hétéroclite composé de rebelles et d’opposants. Mais, par la force des choses, le Woody de Mama a été obligé de partager son pouvoir avec les autres, là ou en son temps, il a refusé une participation à tout gouvernement. Il n’entend plus laisser perdurer les choses. D’où sa ferme décision de mettre fin au film dans lequel lui-même fait office de brave (héro). Le brave a donc décidé de mettre tout le monde au pas. A la fin d’un western, tous les bandits meurent et il reste en vie que le héro et ses amis. C’est vers cette fin que Laurent Gbagbo veut conduire l’ensemble des ivoiriens. Dans le même temps, le chef de l’Etat met au défi quiconque pourra l’empêcher de poursuivre son nettoyage de la maison. Pour qui connait bien Gbagbo, le temps n’est plus loin. Ce qu’il faut également savoir, c’est que toutes les fins des films western sont toujours des moments chauds, de cris stridents et des larmes. Ce qui signifie que nous devons nous attendre à des pleures et des grincements de dents. En un mot, le sang va encore couler sur le sol ivoirien à l’occasion de la fin du film de Laurent Gbagbo. Soro va bientôt partir et c’est certain. Mais qui sera la seconde cible ?

L’accord politique de Ouagadougou déchiré

Le 04 mars 2007, les différents protagonistes de la crise militaro-politique ivoirienne procédaient à la signature de l’accord politique de Ouagadougou (APO). Soro Guillaume, secrétaire général des Forces nouvelles et ministre d’Etat chargé du programme de la reconstruction et de la réinsertion dans le gouvernement dirigé par le premier ministre Charles Konan Banny, est nommé premier ministre le même jour. Le but principal de sa mission est de conduire le pays aux élections, seule issue pour un retour définitif à la paix. Depuis le 04 mars 2007 donc, les processus de sortie de crise et électoral sont lancés. La commission électorale indépendante (CEI) était sur le point d’achever ses activités quand tout à coup, une crise y éclate. Déjà les élections avaient été reportées cinq (5) fois. Le président de la CEI d’alors, Beugré Mambé, a été accusé par le camp présidentiel de vouloir frauder sur la liste électorale. Il lui est reproché de vouloir illégalement ajouter sur la liste électorale 429 030 pétitionnaires. Une véritable lutte va donc éclater entre le camp présidentiel et l’opposition. Cela a conduit à la dissolution sine die de la CEI et du gouvernement en violation flagrante de l’accord politique de Ouagadougou et, un nouveau gouvernement est formé. Celui-ci devait achever la mission entamée par l’ancienne équipe de la CEI lorsque le camp président ressort ses griffes avec d’autres exigences. Tout est bloqué encore. Laurent Gbagbo et ses camarades du camp présidentiel, exigent non seulement une révision des CEI locales, mais aussi le désarmement avant les élections. L’accord politique de Ouagadougou est donc saboté voire mis à l’écart car ces différends ne sont que le résultat d’une habile interprétation intentionnellement dévoyée des clauses de cet accord. A côté de cela, il faut ajouter que de sources proches tant de la primature que de la présidence, Guillaume Soro serait sur le départ de son poste de premier ministre. Cela, parce que le chef de l’Etat serait, dit-on profondément déçu de lui. Ce qui avait refroidi depuis quelque temps leurs relations sur la question du désarmement et de la réunification. Si Laurent Gbagbo tente de « chasser » Guillaume Soro de la primature, c’est parce que depuis un certain temps, l’APO n’existe que de nom.

Vers la reprise des hostilités

Jusqu’à preuve du contraire, le départ de Guillaume Soro de la primature est à l’ordre du jour. Blé Goudé Charles, Bro Grégbé Geneviève, Miaka Oretto, Stéphane Kipré et même le président du Front populaire ivoirien (Fpi), Pascal Affi N’Guessan l’avaient annoncé de façon plus ou moins voilée. Certains cadres proches de Laurent Gbagbo ont même livré le nom du probable remplaçant de l’actuel locataire de la primature. Il s’agit d’Ibrahim Coulibaly dit IB qui, depuis l’éclatement de la crise le 19 septembre 2002, n’a jamais été en harmonie avec Guillaume Soro. Alors, toute chose que ni la branche armée, ni la branche politique des Forces nouvelles n’accepterait. Ce serait une véritable humiliation pour Guillaume Soro et ses hommes. Des sources proche de la primature, au cas où cette hypothèse s’avérait, les ensembles des Forces nouvelles auraient décidé de se retrancher sur leur base à Bouaké pour attendre « le garçon » qui viendra les désarmer... par les armes. C’est pourquoi, après les menaces du camp président à son encontre sur la question de désarmements Guillaume Soro ne cesse de multiplier les visites dans son fief de Bouaké. De sources concordantes, le premier ministre s’y rend pour mobiliser ses troupes et régler les différents afin de maintenir la cohésion entre les différentes troupes des Forces armées des Forces nouvelles. Aujourd’hui, le constat qui est fait, est que chaque camp est sur ses gardes. La moindre erreur de part et d’autre pourrait conduire à une reprise sans hésitation, des hostilités.

Soro sur le départ

Le requiem politique de Guillaume Soro à la primature pourrait être bientôt entonné. Et la parade dominicale que le président Gbagbo et son premier ministre ont offerts aux ivoiriens dimanche dernier sur la lagune Ebrié, n’incite pas à balayer du revers de la main ce triste déclin qui guette l’homme fort des Forces nouvelles. Soro doit partir de la primature. Là-dessus, les refondateurs sont intransigeants. Affi N’Guessan, président du Fpi a récemment enfoncé le clou en ces termes « demain Soro va partir ». Ce ne sont pas des paroles en l’air. Ces propos du n°2 des frontistes confirment toutes les manœuvres souterraines qui sont en train de se mettre en place pour pousser vers la porte de sortie de SG des FN. Soro qui ne fait plus l’unanimité dans le camp des ex-rebelles ne pourra résister à ce énième complot des frontistes contre les patrons de la primature. Des confidences au cœur des Forces nouvelles révèlent que les chefs de guerre ne sont plus sur même la longueur d’onde que Soro dans ce processus de sortie crise. Ils l’auraient signifié lors de leur dernier conclave à Bouaké. Pour ces combattants de la rébellion, Soro jouerait le jeu de Gbagbo au détriment de ses compagnons des FN. Une profonde fracture couve donc sous la cendre entre Soro et ses hommes. Et le président candidat de la mouvance présidentiel qui n’en demande pas mieux, compte exploiter cette carte pour « liquider » son dauphin. Les carottes seraient-elles donc cuites pour le premier ministre ? Vraiment tout porte à le croire car le départ de Soro de la primature constituerait ce tableau final du film western dont parle le réalisateur Woody de Mama. Dans ce scénario, deux alternatives s’offrent à l’ex-syndicaliste. Soit un départ négocier, ce qui lui permettra de bénéficier de quelques circonstances atténuantes ou un limogeage pur et simple. Dans tous les cas l’objectif final est que le Golden boy de la refondation ait les mains libres pour laver un affront au désarmement des Forces nouvelles. Le ciel s’assombrit sur la primature made in Soro. Cela n’est peut-être pas perceptible mais l’allure du scénario hollywoodien qu’a prise le processus de sortie de crise, sera préjudiciable pour l’ex-fesciste. Donc le western de Gbagbo le « brave », est déjà connu. Le rôle du bandit pourrait être attribué à Soro. Et les amateurs de ces films de cinéma, le savent, le bandit finit toujours au cachot à moins qu’il meurt.

L’opposition en ballotage

La fin du film de Gbagbo annoncé à grands bruits ces derniers temps risque de faire très mal à l’opposition ivoirienne dans son ensemble. Parce que l’application de l’APO auquel s’agrippe l’opposition comme son ultime espoir ne vaut que par la présence de Soro Guillaume à la Primature. Or, en voulant mettre fin au film, Laurent Gbagbo entend mettre également fin à son idylle avec le chef de l’aile politique du Mouvement Patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI). Si Soro part, il n’y aura plus d’accord de Ouagadougou. Et dans quel camp va basculer le RHDP et les autres partis de l’opposition. Sur ce point, il ne faudra pas être surpris de voir les uns grossir les rangs de la majorité présidentielle et les autres s’organiser pour redynamiser l’opposition. Dans tous les cas, ce n’est pas maintenant que celle-ci va obtenir gain de cause en termes de la tenue des élections. Surtout que Gbagbo continue de se convaincre qu’il n’y a pas d’opposition en Côte d’Ivoire, par conséquent, il gère à lui seul la scène politique nationale. Nous sommes partis pour une reprise totale de toutes les opérations liées au processus électoral, de sorte à célébrer le cinquantenaire avant les élections. Le Woody de Mama ne tremble pas quand il s’agit de traduire en actions concrètes, ces genres de décisions. On l’a vu récemment avec la dissolution de la CEI et du gouvernement. Une décision qui a surpris plus d’un. La grande question reste de savoir si l’opposition aura des ressources nécessaires pour rebondir et retourner la situation en sa faveur. Car, dans une telle bataille, c’est toujours le plus fort, c'est-à-dire, celui qui aura le courage nécessaire pour oser et entreprendre qui aura le gain final. Il faudra donc être endurant et entreprenant pour être à la pointe du combat. Pour l’instant, le combat tel qu’annoncé, risque de faire très mal à l’ensemble de l’opposition politique ivoirienne.

Dossier réalisé par Rodolphe Flaha, JN, Etienne Lemistick
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