Laurent Gbagbo, dans le souci de garantir sa réélection à la tête de la Côte d’Ivoire, veut contrôler toutes les régions du pays. Y compris la partie septentrionale de la Côte d’Ivoire. Après avoir traité le nord du pays de la partie inutile et après l’avoir bombardé au cours de l’opération dignité, Laurent Gbagbo tente une impossible reconquête de la Côte d’Ivoire septentrionale. Pour parvenir à ses fins, l’époux de Ehivet entendait procéder par sa « géopolitique » qui consiste à récupérer des personnalités qu’il juge importantes dans la région et de les nommer à de hauts postes de choix. Il a expérimenté sa science avec l’ex-secrétaire général du PDCI, M. Laurent Dona Fologo. Alors que le parti cher à Henri Konan Bédié était en proie à d’énormes difficultés liées à la perte de son pouvoir par coup d’état, Gbagbo croyait bien faire en recrutant celui qu’il supposait représenter le PDCI au nord, c`est-à-dire Fologo. Là, le génie politique de Koudou a ‘‘vu brouillard’’. Car, pour avoir abandonné le parti qui lui a tout donné dans sa vie, Laurent Dona Fologo a été tout simplement vomi par sa région. Il ne mobilise plus et n’y a plus d’audience. Gbagbo a fini par réaliser qu’il s’est lamentablement trompé sur son ambition de récupérer le nord par Fologo. Il met alors le cap sur Guillaume Soro qu’il avait considéré comme l’ennemi juré et contre qui il voulait sortir l’épée. Parce qu’ayant conquis le nord par les armes, Gbagbo avait estimé qu’en s’alliant au chef rebelle, il aurait systématiquement la sympathie des nordistes. Là encore, l’échec est plus que cuisant. Le chef de l’Etat est déboussolé, et, tel un mauvais nageur en pleine mer, attrape tout ce qui bouge autour de lui. Il prend souvent du flottant pour du solide. Ainsi, Malick Coulibaly sera saisi par les solides mains de Gbagbo comme la bouée de sauvetage qui va lui offrir tout le nord sur un plateau d’or. Malheureusement, toutes les tentatives du chef de l’Etat de conquérir le nord sont tristement restées vaines. Parce que ce peuple du nord a de la mémoire. Il se souvient encore des paroles de mépris du président à son encontre et les bombardements dont sa région a été victime comme s’ils ne sont pas Ivoiriens. On n’humilie pas un peuple tout entier et faire semblant de l’aimer pour des fins purement électoralistes. « Quand on sème le vent, on récolte toujours la tempête. » nous dit-on. Gbagbo tente alors vainement de sympathiser avec un peuple qui lui a définitivement tourné le dos. De toutes les façons, Gbagbo lui-même a dit, lorsqu’il était dans l’opposition, « on peut tout enlever à une personne, sauf son rêve ». Koudou peut donc continuer de rêver, le rêve étant toujours permis.
Rodolphe Flaha
rflaha@yahoo.com
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