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Politique Publié le jeudi 15 avril 2010 | Le Patriote

Gbagbo, quel cynisme !

© Le Patriote Par DR
Sortie de crise: le président Laurent Gbagbo promet pour bientôt "la fin du film western"
Photo d`archives. De g. à dr. le premier ministre Guillaume Soro et le président Laurent Gbagbo
En compagnie du Premier ministre, Laurent Gbagbo a pris du bon temps dimanche dernier. Soufflé par la brise de la lagune Ebrié, il s’est offert une petite virée touristique sur le plan lagunaire. Le lendemain, son peuple suait à grosse gouttes sur le bitume chaud d’Abidjan. La raison était que tous les véhicules de transport étaient aux arrêts. Une grève venait d’être déclenchée après avoir été annoncée bien des jours auparavant. Motif : prix trop élevé du carburant. Nous sommes aujourd’hui jeudi, trois jours ont passé, les transports n’ont toujours pas repris. La plupart des Ivoiriens continuent de marcher. Certains ne vont plus au travail. Les administrations sont paralysées. L’approvisionnement des villes en vivriers notamment n’est plus fait. Le coût de la vie augmente. La vie elle-même devient difficile pour l’Ivoirien. Mais toujours rien. Certes on négocie. Mais aucun mot du gouvernement à l’endroit des Ivoiriens. Ni communiqué d’explication, ni communiqué de compassion. Le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo fait quasiment le mort. Il fait comme si tout était normal. Tout dans son attitude exprime l’indifférence, le mépris, voire la dérision face à cette souffrance de son peuple. C’est d’ailleurs d’usage chez lui. Ce n’est pas faute pourtant d’avoir été informé de tous les mouvements sociaux. Il ne les a pas anticipés. Encore faudrait-il qu’il en est la volonté. Il a toujours préféré, comme il en a aujourd’hui la réputation, de laisser se développer, souvent même sur plusieurs semaines, le mal avant d’ébaucher des solutions. Des solutions du reste fréquemment inadéquates ou carrément insociables, juste pour gagner du temps. Ce n’est pas la première grève des transports pour hausse du prix du carburant. Le Chef de l’Etat a toujours laissé venir comme s’il se délectait de voir les siens en agonie. Les grèves des enseignants du primaire, des médecins et des greffiers en sont une parfaite illustration. Qu’est-ce que les Ivoiriens ont bavé avant que le Chef de l’Exécutif daigne intervenir ! Ou plutôt exprimer sa magnanimité. Il en sera de même cette fois. Le pays est à l’arrêt. Entre-temps, le Chef de l’Etat, après sa randonnée lagunaire, dîne allègrement depuis avant-hier avec son homologue Guinéen. Les yeux rivés, personne n’est dupe de ce point de vue, sur les armes qu’il a imprudemment gardées à Conakry. Il veut ses armes et n’a pas le temps de regarder les trottoirs du boulevard lagunaire qu’il emprunte quotidiennement pour se rendre au Palais présidentiel. Il ne voit pas ces auto-stoppeurs et autostoppeuses qui bravent crânement le danger. Pas plus qu’il ne s’enquiert des causes des véritables marches collectives qui rythment la capitale économique et le pays tout entier. Sans doute, entend-il quelques bruits … de souliers et de sandales trouées par les kilomètres à pieds. Mais comme c’est de coutume chez lui, il joue le pourrissement. « Lorsqu’ils n’auront plus rien à manger, ils accepteront », doit-il se dire avec son éternel sourire carnassier. Alors seulement, il pourra venir en Zoro libérer ses compatriotes. Ces derniers seront tellement à l’agonie qu’ils le remercieront de sa magnanimité. Quel cynisme ! Escompter des dividendes politiques sur la souffrance de son propre peuple, il faut le faire. Il faut s’appeler Laurent Gbagbo pour se rire du châtiment qu’on inflige soi-même à son prochain.

KIGBAFORY Inza
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