Ils sont 14 candidats engagés dans la course à la présidence de la République de Côte d’Ivoire pour la prochaine élection présidentielle. Tous ne sont pas d’accord avec la manière dont le pays est gouverné par le régime refondateur de Laurent Gbagbo. Ils profitent tous de la moindre occasion pour égrener les multiples malheurs des Ivoiriens dont Laurent Gbagbo serait le seul coupable. Chacun des 13 autres candidats se dit être le plus préoccupé par la situation du pays et détient à travers son programme de société, la panacée pour guérir le mal des Ivoiriens. La question reste évidemment de savoir, s’il faut absolument attendre d’être au pouvoir avant d’agir. Nous ne le pensons pas, étant donné qu’ici et ailleurs, des opposants ont démontré leur engagement pour la cause du peuple sans attendre forcément d’être au pouvoir. On se souvient encore de 1991 comme si c’était hier, lorsqu’après une descente meurtrière nocturne des soldats de Robert Guei sur la cité universitaire de yopougon, Gbagbo était descendu dans les rues pour dénoncer ce fait. Il avait pris la défense des étudiants face à la répression de l’Etat. Pendant toute la période qu’a duré son opposition, Gbagbo s’est toujours dressé contre les injustices dont le peuple a été victime de la part de du pouvoir à travers les marches de protestation, au risque même de sa propre vie. Aujourd’hui, même s’il n’a pu être le bon président que les Ivoiriens attendaient, nous devons reconnaître à Gbagbo qu’il avait su créer la confiance entre le peuple et lui. Ce qui n’est pas le cas maintenant où les opposants croisent les bras et regardent le peuple crouler sous le poids de la misère à lui infligée par le pouvoir en place. Les opposants oublient que le peuple a besoin d’être mis en confiance. Pourtant, tous prétendent aimer le peuple et soutiennent combattre pour lui. Mais, pour ce dernier, la preuve qu’on l’aime et qu’une fois au pouvoir, on fera mieux pour lui, c’est de le soutenir et le défendre maintenant dans ses déboires face au pouvoir en place. Parce que la confiance ne se décrète pas. Elle résulte d’un certain nombre d’actions, d’actes et de comportements. Le peuple de Côte d’Ivoire n’a pas de raisons d’avoir confiance en l’opposition qui, apparemment, ne manifeste aucun intérêt pour lui. En fait, depuis le lundi 12 avril dernier, le pays est paralysé par une grève des transporteurs, suite à une énième augmentation du prix du carburant à la pompe. Quand le prix du carburant augmente, tous les prix augmentent dans le pays. Depuis l’installation accidentelle des refondateurs à la tête du pays, le coût de la vie ne cesse de grimper de manière vertigineuse au point où, l’ivoirien ne peut ni se nourrir, ni se déplacer maintenant. Depuis cette paralysie du pays, aucun leader de l’opposition ne daigne faire une simple déclaration pour condamner cette situation, ni inviter les Ivoiriens à marcher pour exiger la diminution du prix du carburant de manière significative. Drôle d’opposants quand même ! Le seul combat qui mérite d’être mené, selon l’opposition, c’est la date des élections, la formation de la CEI et du gouvernement etc. Ce, pour s’installer au pouvoir et ‘’manger’’ à son tour, au détriment du peuple condamné à l’applaudir. Dans leur mutisme amical devant le banditisme politique de la refondation, les opposants ivoiriens apportent ainsi leur caution morale au régime Gbagbo pour maltraiter les ivoiriens. Finalement, ils sont tous pareils les uns et les autres. Pauvres ivoiriens, sans espoir et sans soutien !
Rodolphe Flaha
rflaha@yahoo.com
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