L'enquête sur les morts occasionnés par les mouvements de protestation de l'opposition après la double dissolution de la Commission électorale indépendante (Cei) et du gouvernement se poursuit. Ce matin, le président du directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) sera entendu par le procureur militaire, Ange Kessy.
Le rendez-vous de mercredi dernier ayant foiré, c'est finalement ce matin, à 8 heures 30, que le secrétaire général du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), Djédjé Mady, répondra à « l'invitation » du procureur militaire, Ange Kessy. Le report de la semaine dernière, selon l'autorité militaire, a fait suite à une requête du collège d'avocats chargé de défendre Djédjé Mady. Ceux-ci, à en croire Ange Kessy, avaient demandé, dans un courrier à lui adressé, le temps de s'imprégner du dossier afin de mieux comprendre ce qui est reproché à leur client. Le tribunal militaire veut entendre le président du directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) en vue d'évaluer son implication dans la récente marche de l'opposition qui a causé une dizaine de pertes en vie humaine. C'est, en effet, après la double dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei), que l'opposition regroupée au sein du Rhdp avait appelé ses militants à protester. Et, c'est justement Djédjé Mady qui avait lu la déclaration invitant la population à « s'opposer par tout moyen » à la décision du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo. Plusieurs quartiers d'Abidjan et villes de l'intérieur du pays ont été ainsi paralysés par des mouvements parfois très bruyants. « Tous ceux que nous avons déjà entendus dans le cadre de cette affaire, ont dit qu'ils sont sortis parce que monsieur Djédjé Mady a donné un mot d'ordre. Nous voulons donc l'interroger pour avoir sa version des faits », a expliqué la semaine dernière, Ange Kessy à propos du sens de sa démarche. Coupant court à la polémique selon laquelle le procureur militaire qu'il est, ne peut pas entendre un civil, il s'est voulu clair : « Le tribunal militaire ne peut pas juger des civils mais il peut les entendre. Des hommes en armes sont accusés d'avoir tiré sur des civils, nous interrogeons toutes les personnes susceptibles de nous amener vers la vérité ». Et d'informer que si la responsabilité d'un civil, notamment Djédjé Mady, est avérée, le procureur de la République, habilité à juger les civils, sera saisi. L'enquête du procureur militaire l'a conduit récemment à Gagnoa, ville qui a enregistré cinq morts au cours de ces événements. Dans la Cité du Fromager, Ange Kessy a visité les sites d'affrontement entre les manifestants et les hommes en treillis, rencontré les directeurs de la morgue, du centre hospitalier régional et les autorités des corps habillés. « « Je suis à Gagnoa parce qu'il y a eu mort d'homme. La Côte d'Ivoire étant un pays de droit, il y a lieu d'enquêter sur cette affaire afin de situer les responsabilités. Qui a tué ? Comment les victimes ont été tuées ? S'agissait-il d'un cas de légitime défense ? », avait-il confié au préfet de la ville, René Mohiro. A la population, il a promis que les résultats de l'enquête seront rendus publics.
Bamba K. Inza (stagiaire)
Le rendez-vous de mercredi dernier ayant foiré, c'est finalement ce matin, à 8 heures 30, que le secrétaire général du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), Djédjé Mady, répondra à « l'invitation » du procureur militaire, Ange Kessy. Le report de la semaine dernière, selon l'autorité militaire, a fait suite à une requête du collège d'avocats chargé de défendre Djédjé Mady. Ceux-ci, à en croire Ange Kessy, avaient demandé, dans un courrier à lui adressé, le temps de s'imprégner du dossier afin de mieux comprendre ce qui est reproché à leur client. Le tribunal militaire veut entendre le président du directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) en vue d'évaluer son implication dans la récente marche de l'opposition qui a causé une dizaine de pertes en vie humaine. C'est, en effet, après la double dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei), que l'opposition regroupée au sein du Rhdp avait appelé ses militants à protester. Et, c'est justement Djédjé Mady qui avait lu la déclaration invitant la population à « s'opposer par tout moyen » à la décision du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo. Plusieurs quartiers d'Abidjan et villes de l'intérieur du pays ont été ainsi paralysés par des mouvements parfois très bruyants. « Tous ceux que nous avons déjà entendus dans le cadre de cette affaire, ont dit qu'ils sont sortis parce que monsieur Djédjé Mady a donné un mot d'ordre. Nous voulons donc l'interroger pour avoir sa version des faits », a expliqué la semaine dernière, Ange Kessy à propos du sens de sa démarche. Coupant court à la polémique selon laquelle le procureur militaire qu'il est, ne peut pas entendre un civil, il s'est voulu clair : « Le tribunal militaire ne peut pas juger des civils mais il peut les entendre. Des hommes en armes sont accusés d'avoir tiré sur des civils, nous interrogeons toutes les personnes susceptibles de nous amener vers la vérité ». Et d'informer que si la responsabilité d'un civil, notamment Djédjé Mady, est avérée, le procureur de la République, habilité à juger les civils, sera saisi. L'enquête du procureur militaire l'a conduit récemment à Gagnoa, ville qui a enregistré cinq morts au cours de ces événements. Dans la Cité du Fromager, Ange Kessy a visité les sites d'affrontement entre les manifestants et les hommes en treillis, rencontré les directeurs de la morgue, du centre hospitalier régional et les autorités des corps habillés. « « Je suis à Gagnoa parce qu'il y a eu mort d'homme. La Côte d'Ivoire étant un pays de droit, il y a lieu d'enquêter sur cette affaire afin de situer les responsabilités. Qui a tué ? Comment les victimes ont été tuées ? S'agissait-il d'un cas de légitime défense ? », avait-il confié au préfet de la ville, René Mohiro. A la population, il a promis que les résultats de l'enquête seront rendus publics.
Bamba K. Inza (stagiaire)