Le schéma qui se profile derrière les incessantes menaces du procureur militaire contre Djédjé Mady est en voie d’être découvert. Sous la refondation, il n’y a rien de nouveau. Les manœuvres sont différentes pour des objectifs identiques. La traque menée à l’encontre du secrétaire général du Pdci par Ange Kessy n’est pas fortuite. Elle relève de la stratégie du pouvoir de susciter une énième situation qui pourrait ralentir le processus électoral. Aujourd’hui, les Ivoiriens sont conscients que le chef de file de la refondation a échoué non seulement dans sa politique de gestion mais bien plus, avec son Apo. L’alternative qui reste au champion du Fpi est de trouver des astuces pour prolonger sa présence au palais présidentiel. Et le chairman ne lésine pas sur les moyens pour arriver à ses fins. Le scénario qui pourrait être servir dans ce qu’il convient d’appeler « l’affaire Mady convoqué par le tribunal militaire » ressemble trait pour trait à du déjà vu. Traquer Djédjé Mady et ensuite le faire arrêter par le tribunal militaire comme présumé coupable dans les tueries des événements de février à Gagnoa. Ce qui naturellement, suscitera des soulèvements au sein de l’opposition. Laurent Gbagbo pourrait donc user de son sésame, le fameux article 48, pour arrêter des décisions draconiennes. Cela aboutirait à un musèlement total de l’opposition. L’affaire Mambé a suffisamment instruit les Ivoiriens. Et comme le dos du nageur est visible, ses compatriotes ont quant à eux, une lisibilité claire sur ce qui fait courir Ange Kessy. Avec les regards tournés vers son ennemi d’hier, Abdoulaye Wade, Gbagbo négociérait un autre accord. Il faut donc des raisons suffisantes pour le faire. Et la menace contre Djédjé Mady constitue un élément de poids qui va déclencher cette ambition cachée.
JN
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