Cinquante années après l`indépendance, le niveau de démocratie dans la sous-région n`est pas «reluisant». C`est à cette conclusion qu`a abouti la communication du Pr Wautabouna Ouattara hier, sur le thème «Etat de la démocratie et des institutions politiques dans l`espace intégré de la Cedeao : bilan et perspectives» faite lors de la deuxième journée du pré-colloque sur l`âge d`or de la Côte d`Ivoire qui se déroule à San Pedro.
Mener des réflexions sur les conditions économiques de l`indépendance à l`ère de la mondialisation en Afrique occidentale ne saurait se faire, selon Wautabouna Ouattara, enseignant-chercheur à l`Ufr des sciences économiques de l`université de Cocody, sans la prise en compte de la consolidation de la démocratie et des institutions politiques à travers l`intégration économique régionale. Développant donc un thème relatif à cette problématique, il a abouti à la conclusion que la démocratie dans l`espace de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`ouest n`est pas «reluisante dans la plupart des pays». Dans sa démarche, l`intellectuel a choisi des indicateurs (les indices de la liberté de la presse, de liberté civile, de corruption et de démocratie) qui permettent de mesurer la pratique de la démocratie. «Les statistiques indiquent que sur un total de 15 pays que compte l`espace intégré Cedeao, il y en a huit qui se comptent parmi les régimes autoritaires. Près d`un pays sur deux n`est pas démocratique», a enseigné l`universitaire qui a ajouté que seuls le Bénin et le Cap Vert ont un niveau acceptable. Ils sont donc appelés « démocratie imparfaites». La situation n`est pas meilleure avec les libertés civiles où près d`un pays sur deux n`observe pas les règles élémentaires en la matière. « Près de cinquante années après l`indépendance, des efforts à ce niveau restent encore à faire », a-t-il soutenu avant de présenter la situation avec la liberté de la presse qui permet d`avoir une idée sur la qualité des institutions. A ce niveau, l`intervenant a enseigné que les pays de l`espace Cedeao ont la moyenne. La Gambie, le Nigeria, la Guinée et le Niger sont, à l`en croire, les pays où la presse est de plus en plus sous contrôle. Quant au Ghana et le Bénin, le communicant a soutenu qu`ils ont un niveau «remarquable» en terme de respect de la liberté de la presse. Les pays de l`espace Cedeao ne font pas mieux en ce qui concerne la corruption : «A l`exception du Cap Vert, la quasi-totalité des Etats de la Cedeao affiche un indice de corruption en deçà de 4 (la courbe est tracée sur une échelle de zéro, degré élevé de corruption, à dix, degré élevé d`intégrité, ndlr). La Côte d`Ivoire occupe la bien peu reluisante place de 4ème place des pays les plus corrompus». A la lumière donc de sa démarche, l`orateur a relevé que, cinquante ans après l`indépendance, «beaucoup d`efforts reste encore à fournir notamment au niveau de la liberté civile, de la liberté de la presse, en matière de lutte contre la corruption puis d`instauration ou de consolidation de la démocratie». Et de conseiller, comme solution : «Nous sommes convaincus que ces actions sont à inscrire au titre des priorités dans la liste des conditions économiques de l`indépendance».
Bamba K. Inza, envoyé spécial
Mener des réflexions sur les conditions économiques de l`indépendance à l`ère de la mondialisation en Afrique occidentale ne saurait se faire, selon Wautabouna Ouattara, enseignant-chercheur à l`Ufr des sciences économiques de l`université de Cocody, sans la prise en compte de la consolidation de la démocratie et des institutions politiques à travers l`intégration économique régionale. Développant donc un thème relatif à cette problématique, il a abouti à la conclusion que la démocratie dans l`espace de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`ouest n`est pas «reluisante dans la plupart des pays». Dans sa démarche, l`intellectuel a choisi des indicateurs (les indices de la liberté de la presse, de liberté civile, de corruption et de démocratie) qui permettent de mesurer la pratique de la démocratie. «Les statistiques indiquent que sur un total de 15 pays que compte l`espace intégré Cedeao, il y en a huit qui se comptent parmi les régimes autoritaires. Près d`un pays sur deux n`est pas démocratique», a enseigné l`universitaire qui a ajouté que seuls le Bénin et le Cap Vert ont un niveau acceptable. Ils sont donc appelés « démocratie imparfaites». La situation n`est pas meilleure avec les libertés civiles où près d`un pays sur deux n`observe pas les règles élémentaires en la matière. « Près de cinquante années après l`indépendance, des efforts à ce niveau restent encore à faire », a-t-il soutenu avant de présenter la situation avec la liberté de la presse qui permet d`avoir une idée sur la qualité des institutions. A ce niveau, l`intervenant a enseigné que les pays de l`espace Cedeao ont la moyenne. La Gambie, le Nigeria, la Guinée et le Niger sont, à l`en croire, les pays où la presse est de plus en plus sous contrôle. Quant au Ghana et le Bénin, le communicant a soutenu qu`ils ont un niveau «remarquable» en terme de respect de la liberté de la presse. Les pays de l`espace Cedeao ne font pas mieux en ce qui concerne la corruption : «A l`exception du Cap Vert, la quasi-totalité des Etats de la Cedeao affiche un indice de corruption en deçà de 4 (la courbe est tracée sur une échelle de zéro, degré élevé de corruption, à dix, degré élevé d`intégrité, ndlr). La Côte d`Ivoire occupe la bien peu reluisante place de 4ème place des pays les plus corrompus». A la lumière donc de sa démarche, l`orateur a relevé que, cinquante ans après l`indépendance, «beaucoup d`efforts reste encore à fournir notamment au niveau de la liberté civile, de la liberté de la presse, en matière de lutte contre la corruption puis d`instauration ou de consolidation de la démocratie». Et de conseiller, comme solution : «Nous sommes convaincus que ces actions sont à inscrire au titre des priorités dans la liste des conditions économiques de l`indépendance».
Bamba K. Inza, envoyé spécial