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Politique Publié le jeudi 29 avril 2010 | Fraternité Matin

FPI : Abou Drahamane Sangaré rassure sur l`organisation de la fête de la liberté

© Fraternité Matin Par Prisca
Préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté - Le FPI reçoit la presse.
Jeudi 08 Avril 2010 – Ivotel / Dans le cadre des préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté, le Front Populaire Ivoirien a convié la presse à un déjeuner- débat autour du thème : "Gagner les élections pour une Côte d`ivoire libre, indépendante et souveraine.
En juillet 2002, le congrès du Fpi s’est déroulé sur fond de déception de la base. Dans quel état d’esprit allez-vous à cette fête de la liberté?

Dans tout parti politique, il y a toujours des tiraillements. Le problème n’est pas qu’il y ait des tiraillements mais comment s’y prend-on pour trouver des solutions? Nous nous y employons. De par ma position, je pense que si je suis encore resté dans les instances dirigeantes, c’est peut-être en pensant à cette évolution du Fpi. Sinon après le départ du président Gbagbo, je me serais peut-être retiré pour laisser la jeune génération prendre le relais. Mais je pense qu’à un moment donné, il faut des gardiens du temple, des gens qui peuvent, de temps en temps, arbitrer, apaiser. C’est un peu ce rôle que jouent les vice-présidents aujourd’hui: Mme Simone Gbagbo, Koulibaly Mamadou et moi-même.

Ce n’est pas facile dans un parti, surtout le Fpi qui vit une transition. N’oubliez pas que le Fpi a quitté l’opposition pour le pouvoir et a été privé de son président qui est devenu Président de la République. On a eu une mutation brutale et immédiatement, on était de plain-pied dans la gestion du pouvoir. On n’a pas eu le temps de mener la réflexion quand la guerre est survenue. Il faut savoir dépasser les tiraillements et comme je l’ai dit en début d’entretien, la fête de la liberté, c’est aussi la trêve au sein du Fpi mais également entre les adversaires en Côte d’Ivoire. Nous tendons la main à tout le monde. Des invitations ont été faites sans exclusive; pratiquement tous les partis ont été invités. Nous savons que nous n’avons pas le monopole de la défense des libertés. Dans les changements démocratiques en Côte d’Ivoire, nous avons une part décisive mais nous n’avons pas toute la part. D’ailleurs, aujourd’hui, avec la recomposition de la classe politique, on voit que dans tous les partis, il y a des démocrates.

Quelle place sera donc réservée à vos militants?

Si nous tendons la main aux autres, ce ne sont pas nos propres militants qui vont être à la touche, pendant la fête, le temps de la réconciliation. Le militant du Fpi sait toujours reconnaître les grands enjeux et dans les grands défis, nous avons toujours su compter sur nos militants qui ne nous ont jamais déçus. Soyez certains que le moment venu, tout le monde se retrouvera pour les temps forts de la fête et à ce niveau, je n’ai vraiment aucune inquiétude. Je vous ai expliqué le contexte de notre arrivée au pouvoir. On n’a donc pas pu satisfaire tout le monde. Nous voulons justement donner du poisson à tout le monde mais pêcher le poisson obéit à un programme. Je pense que si vous résolvez les problèmes d’éducation, de santé, d’emploi au niveau d’une famille, cela fait déjà beaucoup. La même situation nous a également amené à tendre aussi la main aux autres. Le militant moyen dira que quand il était dans l’opposition, il allait à pied aux manifestations. Aujourd’hui, au pouvoir, toujours à pied à la mobilisation. Il a sa part de vérité mais il faudra lui montrer un peu les enjeux, les problèmes qu’il y a eu pour essayer quand même de l’amener à composer. Le temps de la fête, nous observons la trêve, la pause. Mais cela ne veut pas dire que tous les problèmes sont réglés dans les partis. C’est un défi que nous lançons au monde et à l’heure de ce défi, les militants seront là.



Vous attendez au bas mot 500 mille personnes. Comment allez-vous gérer tout ce monde?

Effectivement, c’est un problème. C’est très stressant pour le président que je suis mais nous avons quand même pour nous la discipline. Nous sommes disciplinés au Fpi. Ceux qui viendront, je pense, n’auront pas de problèmes. Chaque jour, nous sommes dans le village de la liberté pour nous imprégner, pour nous assurer qu’on n’a rien oublié. Nous croisons les doigts, nous pensons que ça doit pouvoir aller. Ce n’est pas facile de gérer 500 mille personnes mais quand on sait l’enjeu qu’il y a, on arrive à accepter quelques contraintes et défaillances d’organisation. Mais nous ferons tout pour que l’organisation soit la plus fiable possible, la plus sérieuse possible, la plus rigoureuse possible. Et je pense que c’est la fête, on vient pour s’amuser. Les 500 mille personnes seront peut-être difficiles à canaliser le jour de l’ouverture et surtout le jour du défilé, le dimanche. C’est vraiment le clou, c’est là qu’on va nous juger, c’est là qu’il faut sortir le grand art. Mais les autres jours, vendredi où samedi, ce sera l’éclatement. Certains iront à la conférence pendant que d’autres seront au village de la liberté. Ce n’est qu’à 17 heures qu’on se retrouvera tous au village. Nous sommes donc confiants surtout qu’il y aura les forces de l’ordre pour assurer la sécurité. Néanmoins, il faut qu’on y veille, qu’on soit vraiment rigoureux et méticuleux.



Des consignes particulières ont-elles été données pour gérer ceux qui viendront de l’intérieur du pays?

Nous avons des cadres par région qui sont déjà mobilisés, ils n’ont pas la tâche facile. Il faut déjà cotiser dans le cadre du parti et en outre, s’occuper des populations venant de chez soi. Ce n’est pas facile mais ils sont là justement parce qu’on leur fait confiance et aussi parce qu’ils ont une dimension dans les régions. Notre budget ne nous permet pas de prendre tout le monde en charge. Il est vrai que nous allons quand même négocier la réduction du prix pour qu’ils soient abordables. Le reste sera à la charge de chaque fédération. Je crois que ce qui fait aussi la force du Fpi, c’est sa capacité d’organisation. Nous avons des cadres pratiquement dans toutes les régions; donc les défaillances seront compensées. Je pense qu’avec la force de nos cadres, la discipline de nos militants et la compréhension des uns et des autres, on pourra canaliser ce déferlement des populations sur Abidjan.



Peu-on connaître le budget de cette grande fête?

Le budget est toujours en confection. Si je vous le donne maintenant, je le fige. L’estimation se fera après la fête. Le financier m’en voudrait, si je le fixais maintenant. Plutôt que de parler de budget, parlons des contributions. Nous avons quand même de grands contributeurs au niveau du parti et même au niveau de la Côte d’Ivoire. Des gens qui nous appellent tout simplement parce qu’ils ont envie de voir revenir la fête. Ils savent que c’est un grand moment pour le Fpi, pour le Président Laurent Gbagbo. Je me souviens qu’au moment du paiement des 20 millions de caution en 1990, des Ivoiriens avaient appelé pour dire: «Tenez bon». On avait réuni des jetons pour aller payer. C’est un peu ça aussi la fête de la liberté. Nos prévisions sont parfois dépassées. Lorsqu’on vise un public de 500 mille personnes, naturellement les dépenses augmentent. Faites un tour au village de la liberté et vous verrez qu’il y a un chapiteau, un podium à consolider, des stands… Il faut protéger tout cela. C’est effectivement quelque chose de grandiose. Il reste à faire en sorte que cela nous profite et soit une réussite pour la Côte d’Ivoire et la démocratie.



Quel sens donner à cette fête, alors que les élections n’ont pas eu lieu depuis cinq ans? L’opposition ivoirienne accuse le Fpi et le Président de la République de ne pas vouloir aller aux élections, alors qu’ils se proclament enfants des élections?

Lorsque le Président Gbagbo était au pouvoir, les élections des conseils généraux se sont déroulées sans problème. Aujourd’hui, je crois qu’on veut établir une sorte d’omerta sur la guerre et ses effets dévastateurs. Il y a la conspiration du silence pour certains. Mais la guerre est quand même une période anormale dans un pays. On ne peut pas mettre entre parenthèse une guerre civile. On fait comme si rien n’avait été. Vraiment, je ne comprends rien à cette amnésie avec laquelle nous ne sommes pas d’accord. Quand le Président Gbagbo parlait de l’utilisation des listes de 2000 pour aller vite, qui a dit qu’il n’avait pas confiance et qu’il fallait la Sagem? Qui a demandé de tout reprendre au niveau de la liste électorale? Qui y a introduit des noms frauduleux? Si on veut aller vite, vite, vite… c’est parce qu’on a tout verrouillé au niveau de la liste électorale en faveur de certains. Cette vitesse ne nous concerne pas. Pourquoi vouloir inverser les données? Désarmons, réunifions le pays. Il est écrit que le désarmement se fait deux mois avant les élections. En outre, il faut avoir une liste électorale fiable. Soyez certains que nous allons mener ce combat de la liste électorale. Si certains pensent qu’aujourd’hui, ils vont essayer de ruser avec le désarmement et dire que la lassitude venant, on va faire les élections sans le désarmement, c’est la pire des erreurs à ne pas commettre. Le Fpi ne va pas les suivre dans ce sens. Comme le disent les croyants, Dieu veille sur la Côte d’Ivoire. Sinon, nous avons tout vu, après l’appel à l’insurrection lancée par le Rhdp. Ces gens en armes qui brûlent, qui cassent tout. Demain, si l’on proclame les résultats des élections, alors que des gens sont toujours en armes, ils vont tout brûler et tout casser. Pour moi, autant décorer Beugré Mambé au lieu de le plaindre parce qu’il nous a beaucoup sauvés. Nous savions que quelque chose d’anormal se préparait mais on se disait que dans un tel contexte, autant y aller. Voilà qu’il est sorti du bois sacré trop tôt. A ce niveau, nous n’avons pas d’état d’âme, de complexe. Les élections auront lieu en Côte d’Ivoire quand le climat sera assaini, quand le contexte permettra d’aller à des élections justes, apaisées libres et transparentes. Ceux qui disent vite, vite, on leur demande aussi de faire vite pour que la liste électorale soit propre, pour que le désarmement ait lieu vite, vite, pour qu’on aille aux élections.



C’est justement le Président de la République qui avait dit ‘‘vite, vite, vite’’.

Bien sûr ! Mais quand il le dit, cela suppose que tous les problèmes ont été déjà réglés. Il y a eu toujours des élections en Côte d’Ivoire en période normale. C’est la guerre et la venue de ceux qui disent qu’ils n’ont pas confiance aux autres et qui ont voulu introduire de nouvelles données, qui sont à l’origine du retard. Cela m’amuse toujours, lorsqu’on dit que c’est la faute du Président Gbagbo, alors que ce n’est même pas lui qui fixe la date des élections. Sa bonne foi a été souvent prise à défaut, lorsqu’on vient lui donner une date qu’il signe et on vient après dire que c’est lui qui fixe la date des élections. Qu’ils relisent les textes. Au Fpi, on veut que les listes soient transparentes car comme je le disais tantôt, nous sommes un peu présent partout, donc on a vu beaucoup de choses qu’on ne peut accepter pour la Côte d’Ivoire. Le débat n’est pas uniquement électoral, c’est une affaire de politique. Aujourd’hui, les conflits fonciers continuent d’exister. Il y en a aussi en milieu urbain. Parce que nous pensons à la Côte d’Ivoire, nous ne pouvons pas accepter n’importe quoi. Comme je vous le disais, on n’est jamais trop fort pour être toujours le plus fort. On ne va pas aller de coup de force en coup de force. Il y a déjà eu un coup de force qui s’est terminé par la négociation. Pourquoi en créer d’autres? Prenons le temps de discuter. Quand on aura tout verrouillé à la satisfaction de tous les acteurs, on ira aux élections librement. Telle est notre position et comme je vous l’ai dit, il n’y aura jamais la lassitude à notre niveau. Ils se disent qu’à un moment donné, nous allons laisser tomber le problème de la liste électorale et du désarmement. D’ailleurs, le peuple ivoirien comprend l’enjeu. Aujourd’hui, les Ivoiriens sont mûrs et ils observent. Vous voyez tout ce qu’il y a eu comme soubresauts pour essayer d’amener le peuple dans la rue mais celui-ci est resté responsable. Nous entendons des slogans selon lesquels le Président ne veut pas aller aux élections. On sait ce que cela signifie. C’est de la poudre aux yeux. On ne va pas aux élections n’importe comment. On y va quand un certain nombre de conditions sont réunies. Et cela, même l’Accord politique de Ouaga le dit. Restons dans cet accord. Allons aux élections dans le cadre de l’accord. C’est-à-dire désarmons, faisons une liste électorale fiable.



Monsieur le président, vous êtes, depuis votre départ du ministère des Affaires étrangères en 2003, inspecteur général d’Etat. Une mission certes vieille mais très peu connue des Ivoiriens. Qu’est-ce que l’Inspection générale d’Etat et qu’avez-vous fait depuis que vous y êtes?

Je refuse de répondre à votre question parce que je réponds en ce moment en tant que premier vice-président du Fpi chargé de la stratégie et de la politique générale du parti, président de la Fête de la liberté. Ce n’est pas l’inspecteur général qui parle. Venez me voir une autre fois pour qu’on en parle. Donc essayons de séparer les cadres pour qu’il n’y ait pas une mauvaise visibilité au niveau des Ivoiriens. Parce que la tâche que le Président de la République m’a confiée est dans l’intérêt de tous les Ivoiriens, ce n’est pas une fonction partisane. Or ici, je parle en tant que responsable d’un parti politique, donc je suis partisan. Comme le Président l’a fait, quand il était membre d’un parti, il a pris de la hauteur pour être Président de tous les Ivoiriens. En tant qu’inspecteur général d’Etat, ce n’est pas le parti qui m’intéresse, c’est la fonction et l’institution. Donc ne mélangeons pas les genres. Rendez-vous après la fête pour parler de l’Inspection générale d’Etat.

Interview réalisée par Abel Doualy et Paulin N. Zobo
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