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Politique Publié le jeudi 29 avril 2010 | Le Patriote

Anne Désirée Ouloto (Porte-parole principale d’ADO) : "Pourquoi Tagro devrait-il décider de l’opportunité d’une activité des partis politiques?"

© Le Patriote Par DR
Sortie de crise: les accords politiques de Ouagadougou mis à rude épreuve
Photo d`archives. Mme Anne Désirée Ouloto, porte-parole principale de campagne du Dr Alassane Ouattara (RDR)
Depuis la mise sur pied du Gouvernement Soro II et de la nouvelle CEI, le processus électoral est au point mort. Pouvons-nous connaître la position de votre candidat sur ce statu quo ?

Le 1er ministre Alassane Dramane OUATTARA est toujours très préoccupé par le blocage du processus de sortie de crise. Vous le dites vous-même, ce processus est au point mort. Et nous pensons d’ailleurs qu’il est gravement menacé par les basses manœuvres du FPI et de la minorité présidentielle qui à la vérité, veulent se maintenir au pouvoir par la dictature.

Nous sommes donc au regret de constater qu’il n’y a en réalité jamais eu d’affaire MAMBE, et que la double dissolution de la CEI et du Gouvernement SORO I n’était que faux fuyants pour bloquer le processus et nous faire tourner en rond.

Ils ont inutilement fait perdre du temps, de l’énergie et de l’argent à tout le monde: à la communauté internationale, au facilitateur, aux acteurs du processus de sortie de crise, à la Côte d’Ivoire et à tous les ivoiriens !

La récente visite de travail du Président Sénégalais Abdoulaye WADE à Abidjan avec les acteurs politiques, n’exprime-t-elle pas clairement que c’est la fin de l’APO ?

Il faut sauver l’APO pour sauver la paix en Côte d’Ivoire et le processus de sortie de crise. Les agissements et actes posés par le FPI mettent certainement à mal cet accord ; et il ne nous appartient pas d’annoncer sa fin. Nous n’en sommes pas signataires.

Toutefois, en tant qu’acteur du processus de sortie de crise et de la vie politique de la Côte d’Ivoire, le Président OUATTARA et le RHDP se battent au quotidien pour que Laurent GBAGBO respectent les accords jusqu’à la fin du processus ; autrement, tout serait remis en cause et nous nous retrouverions donc dans une situation d’octobre 2005, sans élection présidentielle et sans Président de la République.

Nous devons éviter un tel cas de figure ! C’est la raison pour laquelle toute initiative permettant le respect des engagements des uns et des autres, y compris l’accord politique de OUAGA doit être soutenue.

Seulement, nous connaissons Laurent GBAGBO et le FPI, ils ne veulent pas aller aux élections et nous avons bien peur que la visite du Président WADE ait été organisée uniquement pour gagner du temps et faire diversion.

Il est ressorti des consultations du Président Sénégalais, la proposition d’une table ronde pour lever les derniers obstacles du processus. ADO est-il à participer à cette table ronde ?

OUATTARA sera toujours prêt, disponible et présent à tous les rendez-vous de la paix et du dialogue. Il est fils d’Houphouët-Boigny ! Ne l’oubliez pas !

Maintenant, s’asseoir à une table pour prendre des décisions et des engagements est une chose, mais respecter ces engagements en est une autre. Que fera Laurent GBAGBO des engagements qu’il aura courageusement pris à cette table ronde ?

Savez-vous que dès le départ du président WADE, le journal du FPI s’est empressé de démentir les propos de KOUDOU rapportés par la presse, affirmant noir sur blanc qu’ils avaient été mal interprétés ? Que peut-on faire face à de telles tergiversations qui n’honorent pas la classe politique ivoirienne?

C’est cela notre obstacle majeure : le non respect de la parole donnée, le non respect des engagements pris par le FPI.

Nous sommes fatigués de nous laisser tourner en rond.

Selon certaines informations, les délégués du FPI au sein de la CEI ont reçu des consignes pour boycotter les réunions de la commission alors que les décisions doivent être prises de manières consensuelles et collégiales. Qu`est-ce que vous en pensez ?

Ces délégués et autres représentants du FPI et de la minorité présidentielle sont tout simplement aux ordres, et mettent à exécution le mot d’ordre de boycott du processus de sortie de crise sournoisement lancé par les ennemis de la paix et du développement de la Côte d’Ivoire.

Nous pensons que c’est tout simplement regrettable pour un groupuscule qui se dit majoritaire et qui curieusement s’organise pour que l’élection présidentielle ne puisse être organisée.

C’est hélas par ces méthodes antidémocratiques qui entretiennent la situation de ni paix, ni guerre que nous vivons, dans le seul intérêt du FPI pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir par la force et la manipulation.

Aujourd`hui que compte faire concrètement l`opposition ivoirienne pour arracher l’élection présidentielle à Laurent Gbagbo ?

L’opposition ivoirienne et le RHDP en particulier n’ont pas d’autres choix que de tout mettre en œuvre pour sauver le peuple de Côte d’Ivoire de cette imposture du FPI.

C’est ce qui explique cette importante tournée du RHDP récemment organisée à travers tout le pays, pour expliquer à tous les ivoiriens que le pays est en danger, et que c’est ensemble que nous devons dans l’union, prendre nos responsabilités pour extirper de la Côte d’Ivoire, le ténia de la dictature, de la guerre et de la pauvreté.

Le message du RHDP a très bien été accueilli par les populations qui sont très fières de cette alliance fraternelle des filles et des fils de feu le Père de la nation Félix Houphouët BOIGNY, qui pour eux se présente comme la seule alternative heureuse et salvatrice pour notre pays.

Nous nous préparons donc activement pour la grande marche du 15 mai prochain.

Il nous faut libérer de façon très urgente le pays, en obtenant la reprise du processus de sortie de crise et la date de l’élection présidentielle.

C’est ce langage que Laurent GBAGBO comprendra certainement !

Le Président Aboudramane SANGARE du FPI dénonce une insurrection organisée par le RHDP. Qu’en est-il exactement ?

Ce n’est pas à nous de dire et de démontrer aux responsables du FPI qu’ils ont eux-mêmes créé les conditions d’une insurrection et de leur départ par la petite porte : Graves violations des droits de l’homme, tueries, xénophobie, destruction de l’unité nationale, mauvaise gouvernance, déchets toxiques, délestage, augmentation fantaisiste des prix du carburant, pénurie d’eau…

Il faut que le FPI mette fin à la souffrance des Ivoiriens et reconnaisse son échec dans la gestion du pouvoir d’état. Tout le monde est fatigué !

Vous savez, la patience a des limites. Aujourd’hui l’ivoirien épris de paix, de démocratie et qui aime sincèrement son pays, ne doit accepter plus longtemps de laisser ce pouvoir nous conduire au suicide collectif.

En tant qu’opposant, nous ferons notre part et mettrons tout en œuvre pour faire échec à la confiscation du pouvoir d’Etat par le FPI. C’est l’unique solution pour mettre fin à la souffrance des ivoiriens.

Avec la marche du 15 mai prochain, ils comprendront certainement que les ivoiriens n’en peuvent plus. Ils auront donc le choix entre continuer à bloquer le processus et sortir de l’histoire par la petite porte, ou se ressaisir et laisser le processus suivre son cours jusqu’à l’élection présidentielle.

Ils seront assurément battus, sortiront de l’histoire en ayant certes fait beaucoup de dégâts ; mais ils sortiront par la grande porte, par la porte honorable.

A ce sujet, le ministre de l’intérieur Désirée TAGRO vient de demander aux jeunes du RHDP de reporter la marche prévue le 15 mai prochain, en raison de la réunion organisée par la BAD à cette période. Qu’en pensez-vous ?

Tout cela est bien curieux et nous attriste profondément.

Ce n’est pas en faisant reporter la marche du RJDP que le FPI et sa minorité cacheront à la BAD et à la communauté internationale que les ivoiriens ne veulent plus d’eux ! Personne n’est dupe, tout le monde sait qu’ils ont peur d’aller à l’élection présidentielle parce qu’ils seront battus, sanctionnés par le peuple.

Ne dit-on pas chez nous qu’on ne peut cacher le soleil avec la main !

De plus, pourquoi TAGRO doit-il décider de l’opportunité d’une activité des partis politiques ?

Est-ce- que le RHDP peut se permettre de demander au FPI de surseoir à sa fête dite de la liberté à cause des souffrances des ivoiriens ?

N’est-il pas indécent d’organiser de telles manifestations à grands frais, pendant la fête du travail, alors même que les travailleurs ivoiriens crient à la misère et à l’abandon, annonçant çà et là des grèves ?

Il n’y a pas meilleure manière de pousser un peuple à la révolte qu’en le muselant.

Alors que le processus électoral est au point mort. La population, dans une misère qui ne dit pas son nom, le FPI célèbre en grandes pompes la fête de la liberté à Yopougon. Quelle analyse faites-vous ?

C’est tout simplement indécent et méprisant pour le peuple de Côte d’Ivoire.

De toute façon, le FPI et sa minorité restent logique avec eux-mêmes et montrent bien aux ivoiriens leur véritable enjeu pour l’élection présidentielle : se maintenir au pouvoir par tous les moyens, régner sur la Côte d’Ivoire au mépris de la cohésion nationale, du développement du pays et de notre bien-être.

Ils sont au pouvoir, plus rien n’a d’importance pour eux. Ils ont des groupes électrogènes pendant que les ivoiriens croupissent dans le noir dans une situation d’insécurité aggravée; ils peuvent vivre d’eau minérale pendant que les femmes peinent à trouver de l’eau potable pour leurs familles ; les revendications des travailleurs et la cherté de la vie ne leur font aucun effet… C’est tout simplement triste pour le pays !

Lorsqu’un régime arrive à un tel mépris pour son peuple, il faut s’en méfier et se mobiliser pour le mettre hors d’état de nuire.

Ils ne nous laissent pas le choix. Nous devons les contraindre à aller à l’élection présidentielle.

Interview réalisée www.ivoircampagne.net
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