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Sport Publié le jeudi 29 avril 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Football / Ahoua Stallone - L’histoire du jeune patriote devenu président de club

Ahoua Stallone est le plus jeune président de club de Ligue 1 en Afrique et le quatrième dans le monde entier. Dans cette présentation, L’INTELLIGENT D’ABIDJAN relate son avènement au football alors qu’il était plutôt connu dans la galaxie patriotique, un mouvement qui a pour chef de file Blé Goudé

Hiré Football Club n’est pas une référence en Côte d’Ivoire certes. Cependant, cette équipe a fait un bond spectaculaire pour évoluer en Ligue 1 cette saison. « On est fier d’entendre aujourd’hui le nom de Hiré. On ne cessera jamais de dire merci à Ahoua Stallone qui, en moins de deux ans, a réalisé le rêve d’une région », témoigne Guédé Prince, un ressortissant de Hiré rencontré le jeudi 22 avril 2010 au Parc des Sports de Treichville. Ce jour-là le club des « Dida » a sombré lourdement face au Sewé Sport de San Pedro mais notre interlocuteur semblait serein. « Si on jouait à domicile, les choses allaient se passer autrement. Hiré ne descendra pas en ligue 2 cette année », croit-il malgré le rang pas très honorable des « Hiréens ». Les supporters de cette localité n’abandonnent pas leur équipe lors des matches de championnat. « Il y a longtemps qu’on rêvait de venir chanter le nom de Hiré en première division face à l’Africa ou à l’Asec », a confié un membre du groupe d’animation de Hiré FC.

«Un jeune coopté pour un travail d’Hercule»
Ahoua Stallone président de cette formation, c’est plus qu’un « Messie » à Hiré depuis que cette équipe a supplanté celle de Guiberoua pour être en ligue 1 cette saison. Pour Ahoua Stallone, son avènement au football ne relève pas d’un hasard encore moins d’une reconversion après une présence remarquable au sein de la lutte patriotique. « Le sport est venu compléter le savoir-faire en politique. On n’a pas besoin d’être un grand sportif pour s’intéresser à la chose. J’ai même fais mes preuves avec ma fondation Akralè. Je prépare ardemment l’édition 2010 de ce tournoi de réconciliation nationale qui rassemblera de grands noms du foot mondial », remarque-t-il. Comment a-t-il pris les rênes de ce club alors qu’il est un jeune patriotique sans moyens véritables ? Sa réponse est parfois philosophique sur la question mais édifie. Pour ceux qui ne savent pas, Ahoua Stallone est conseiller technique dans une grande entreprise de la place. « Voici mon passeport de service. Je ne veux pas faire de la publicité mais je suis un fonctionnaire », précise-t-il tout en nous montrant avec preuve à l’appui ses papiers de fonctionnaire. « Sachez tout d’abord que Hiré, c’est chez moi. Certes, nul n’est prophète chez soi mais j’ai le mérite d’avoir les honneurs de mes parents. C’est à l’unanimité que la population m’a choisie pour diriger le club qui était en ligue 2 sans moyens véritables en 2008. Il y a eu des délégations qui sont venues me voir et j’ai dit oui. Parce que les gens ont estimé que je faisais l’affaire dans la mesure où le club n’avait plus de dirigeant solide après l’affectation du sous-préfet qui faisait tout pour le club. Son collaborateur était un secrétaire de préfecture et j’avoue que c’était difficile pour ces deux dirigeants de gérer le club en tant que de simples fonctionnaires. J’ai donc pris la direction du club en 2008 tout juste après le TORNA grâce aux souhaits de la population avec à sa tête le premier magistrat de la commune de Hiré, Kacou Jules », explique le « Barack Obama » du football ivoirien. Pour sa première expérience à Hiré Fc en tant que dirigeant, le club termine la saison 2008 à la troisième place derrière le Sewé Sport de San Pedro et Guiberoua. L’année 2009 sera la bonne. Puisque Hiré FC réussira à la surprise générale, la montée en ligue 1 devant Guibéroua. « J’avais promis cela à la population et les jeunes gens l’ont fait », note celui qui est présenté comme le fidèle compagnon du « Général » Blé Goudé. Mais ne craignait-il pas les dépenses et autres obligations une fois en ligue 1 ? « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre d’années », reprend Ahoua Stallone. Mieux, il ajoute : « Je ne suis pas riche mais je suis un ancien pauvre ». Avant de préciser qu’on n’a pas besoin d’être plein aux as pour diriger un club de football. Pour lui, tout est une question de planification, d’organisation et de stratégie. « Un club, c’est comme une entreprise. Grâce à des amis, Hiré FC tient la route et a deux cars. Nous comptons bâtir un grand club. C’est cela le plus important. Dans quelques années, vous verrez un grand club du côté de Hiré », promet-il. Est-ce l’argent amassé dans la lutte patriotique qu’il met à la disposition de son club sans toutefois oublier l’apport de certaines figures de proue de la galaxie patriotique ? Ahoua Stallone veut que les gens retiennent une chose une fois pour de bon : « Ce qu’on a fait pour le pays n’a pas de prix. Aussi, je n’ai pas besoin qu’une lutte me donne de l’argent pour m’occuper d’un club. Je n’ai pas non plus besoin qu’on me donne de l’argent pour faire ce que j’ai fait pour mon pays en compagnie de mes camarades de la galaxie patriotique. Quand vous voyez bien les autres, qu’est-ce qu’on nous a donné ? Chacun travaille pour réaliser ses objectifs. Que les gens arrêtent de raconter des choses inutiles. Ce sont des intelligences qui travaillent pour le club de football de Hiré. Maintenant si les gens pensent que c’est une affaire de jeunes patriotes, c’est leur affaire ». Hormis le personnel de la Fondation Akralè, c’est 44 personnes qui sont rémunérées mensuellement par Ahoua Stallone. « J’ai quelques coudées franches qui me permettent de gérer tout ce beau monde », dit-il fièrement. En deux ans de présence à la tête d’un club de football, Ahoua Stallone a réussi une percée spectaculaire au niveau de la Conférence des présidents de clubs de Côte d’Ivoire aux côtés des Me Roger Ouégnin, Salif Bictogo, Eugène Diomandé, Ervé Siaba. A en croire, ce « lieutenant » de la rue, c’est le sérieux qui a milité en faveur de ce bond qualitatif. Il est d’ailleurs le secrétaire à l’organisation de la Conférence. « Je suis heureux de grandir auprès des aînés et d’apprendre à leurs côtés. Je ne me vois pas trop grand très tôt. Vu mon jeune âge, je suis content d’apprendre », se réjouit-il. Quel est au juste son âge ? « A vous de trouver », répondra-t-il.

«Il craint le monde du football»

La Conférence des présidents, selon Stallone n’attend pas faire un coup d’Etat comme veulent le faire croire certains observateurs. « On a déjà expliqué en long et en large ce que veut dire prendre les choses en mains. Moi, je ne mêlerai jamais dans les coups tordus. J’apprends avec joie et je ne rêve pas de prendre un jour le contrôle de la FIF. Prendre les choses en mains, c’est redynamiser les choses, repenser le football ivoirien etc. Il n’y a pas de chemin tout fait, le chemin se fait en marchant », estime le patron des jaune et vert de Hiré. Comment trouve-t-il l’environnement du football ivoirien ? « C’est une nébuleuse », dira-t-il. Mais ajoute-t-il, être homme, c’est être responsable. « C’est une boîte de pandore où on trouve pratiquement tout. Il y a des calomnies, des médisances, des gens gentils, des gens méchants, bref, on y trouve tout. Ce n’est pas facile d’être président de club. Le milieu est difficile mais on assume parce qu’on y est », a conclu le chouchou du groupe Zouglou CEKISSA. De la rue à la présidence d’un club de football, c’est bel et bien l’histoire de Ahoua Stallone qui réserve des merveilles à la tête de Hiré FC.

Annoncia Sehoué
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