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Société Publié le vendredi 30 avril 2010 | Fraternité Matin

Université d’Abidjan : Ce qu` on attend du futur président

Maintes fois reportées, les élections à la présidence de l’université de Cocody se tiendront finalement le jeudi 06 mai prochain, de 8h à 18h30. Ainsi en a décidé le comité électoral, mettant fin à plusieurs mois de statu quo. Dès hier jeudi, les candidats, demeurés longtemps dans le starting-bloc, ont mis sorti la grande artillerie, auprès des électeurs, composés d’étudiants, enseignants, de chefs d’entreprise. Ils sillonnent cités, amphis, entreprises, le dernier bagout à la bouche, pour convaincre les plus réticents à se rallier à leur cause.

C’est que initialement attendue le 16 novembre 2009, puis reportée au 23 du même mois et ensuite au jeudi 17 décembre 2009, en même temps que celles des présidents des universités d’Abobo-Adjamé et de Bouaké, cette échéance n’avait pu se tenir, du fait de la crise intervenue entre le conseil de l’université et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, la tutelle. La première structure prête des intentions de tripatouillage de la liste électorale au ministère, ce, afin d’imposer un candidat. Quand le ministère de son côté ne comprend pas le refus du conseil d’exécuter les décisions de la tutelle. Entre ces deux «belligérants», deux autres, les étudiants votants et le candidat Aké N’gbo. Ce dernier, qui ne veut point se laisser conter, a saisi les tribunaux, pour candidature non validée par le ministère. Les étudiants, quant à eux, s’évertuant à faire accepter la liste (renouvelée) de leurs votants au ministère et aux doyens-candidats, ont utilisé les moyens les plus forts, dont une manifestation de rue pour obstruer l’entrée de l’université. C’était le 03 décembre dernier.

Au total, quatre mois de crise marqué, d’abord par des échanges entre le directeur de cabinet adjoint du ministère de tutelle, Abou Karamoko, et le secrétaire général de l’université, Balou Bi Jérôme, s’accusant mutuellement de bloquer le processus électoral. «S’il y a des problèmes, ce n’est pas la faute du ministère, mais celle du secrétaire général de l’université Balou Bi. Le 28 octobre dernier, il a organisé un semblant d’élections dans les Ufr, pour renouveler le collège des étudiants votants, sans que vous en soyez informés. Voici la liste de ces étudiants. Elle est nulle et de nul effet…», s’exclamait-il devant les doyens d’Ufr et les candidats lors d’une réunion au cabinet. La réplique de «l’accusé» ne s’était pas fait attendre. «Je n’ai organisé aucune élection. Je n’étais pas là. A mon retour, je me suis contenté de demander l’avis des doyens sur les listes qui m’ont été transmises. Certains les ont validées, d’autres non. Celles qui l’ont été ont été transmises au ministère, les autre non», disait-il, en renvoyant l’accusation au directeur de cabinet adjoint. «S’il y a des troubles, ce n’est pas le fait de l’université, mais du ministère qui cherche par tous les moyens à organiser les élections, en lieu et place du comité». L’interprétation de différents arrêtés pris en deux mois, sur le déroulement des élections, ainsi que le chapeautage du comité électoral faisaient partie des points d’achoppement.

Sur la lecture des arrêtés, il était reproché au ministère d’en avoir abrogé un, sans en préciser toutefois les nouvelles dispositions. C’est le cas de l’arrêté N°392 du 20 octobre qui abroge celui du 26 novembre sans que soit communiquée, selon les contestataires, la nouvelle conduite à tenir.

S’agissant de la présidence du comité, le secrétaire général de l’université, Balou Bi, ainsi que les autres décelaient, dans la désignation du directeur de cabinet adjoint, Abou Karamoko, comme Coordonnateur des élections des présidents et vice-présidents des universités, une irrégularité. «Le décret N° 2001-231 du 07 juin 2001 stipule que le comité chargé des élections des présidents et vices-présidents comprend le représentant du ministre chargé de l’Enseignement supérieur, le secrétaire général de l’université, trois membres désignés du Conseil de l’université. Ce comité est présidé par le représentant du ministre chargé de l’enseignement supérieur». En aucun moment, ce texte n’a prévu un coordonnateur, arguent les contestataires. Cela ne constituait guère une entrave pour le coordonnateur, qui continuait de vaquer à ses occupations. «C’est le ministre de l’Enseignement supérieur qui a pris la décision de me nommer coordonnateur général de ces élections. En 2005, le ministre Zémogo m’avait nommé au même poste».

Le ministère faisait face à une autre équation. Celle de continuer à rejeter la candidature de Aké N’Gbo, acheminée, selon eux, hors délai, ou se raviser. Exaspéré, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Cissé Bacongo, s’était «lavé les mains du dossier de l’université», selon ses propres termes. En fin de compte, ce dossier avait fini par se retrouver aux mains du Premier ministre, pour une médiation.

La décision de soumettre le poste du président des universités à élection vient du Président Laurent Gbagbo, qui l’a concrétisée par décret N° 2001-231 du 07 juin, lequel modifie celui N°96-612 du 9 août 1996. qui faisait plutôt état de la nomination du président de l’université.

Le nouveau décret, en son article 11 nouveau alinéa 4, dispose : «le président de l’université de Cocody est élu pour une période de quatre ans, renouvelable une fois parmi les professeurs titulaires ou les directeurs de recherche permanents en activité et de nationalité ivoirienne». Il a pour mission l’organisation et le fonctionnement de cette institution. Célestin Téa Gokou a «inauguré» ce décret, par son élection à la tête de l’université le 21 novembre 2001. Quatre ans après, soit le 15 décembre 2005, il a rempilé pour un second mandat, officiellement achevé en décembre 2009. Il cèdera son fauteuil le 6 mai prochain.

Marcelline Gneproust
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