Quatre jours après leur rencontre avec le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, les responsables du Rjdp n'ont pas encore digéré la discourtoisie de ce dernier à leur endroit. Venu avec trente-sept minutes de retard au rendez-vous, le collaborateur de Laurent Gbagbo n'a pas daigné s'excuser auprès de ses invités. Pis, dans une attitude qui frise le mépris, il leur a lancé : « Et puis ça fait quoi ? Vous avez attendu, vous allez faire quoi ? » Le plus amer, suite à ces propos semble être Kouadio Konan Bertin (KKB) de la Jeunesse du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (JPdci). Profitant donc de l'occasion que lui offrait, samedi, La Tribune du Patriote, au siège du quotidien, il a asséné ses vérités au ministre. Passant outre toute formule de diplomatie, le président de la JPdci a dit au ministre qu'il ne peut pas l' « effrayer ». « Alors je lui dis (à Tagro), moi les ministres j'en ai vu dans ce pays. Les Premiers ministres, j'en ai vu moi. J'ai déjeuné avec Alassane Ouattara, le premier des Premiers ministres de la Côte d'Ivoire sous Houphouet. J'ai tout vu. Ce n'est pas un petit ministre qui va m'effrayer. Il ne peut pas m'effrayer », a-t-il martelé avant de dire que, « d'ici peu, Tagro ne sera plus fiable et crédible pour être notre interlocuteur. Si Gbagbo veut parler avec nous, il nous trouvera un autre responsable et on parlera ». D'entrée, KKB avait averti, dans une colère à peine voilée, qu'à partir de maintenant, il appliquerait la loi du talion : « Désormais, j'ai décidé d'être l'eau qui prend la forme du récipient qui la contient. Si j'ai affaire à un ministre voyou, parce qu'il est en costume, je serai voyou devant ce ministre. C'est cela aussi la responsabilité ». Et d'ajouter que, dans ce genre de circonstance, il a fallu beaucoup de « calme » à ses camarades et lui pour ne pas envoyer un coup de poing à leur interlocuteur : « On comprend pourquoi il y a eu la rébellion dans ce pays. Ça, c'est le ministre qui parle comme cela. Ce n'est pas un ministre ça ».
Le Rjdp a réaffirmé le maintien de sa marche du 15 mai, en attendant sa rencontre, courant cette semaine, avec le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Karamoko Yayoro, le président du directoire du Rjdp, a annoncé qu'à partir de fin mai, un nouveau cadre institutionnel sera mis en place sans Laurent Gbagbo, accusé de ne pas vouloir aller aux élections. Quant à Kouadio Yao Séraphin, il a demandé au camp présidentiel de ne pas saisir au bond les derniers incidents entre Forces nouvelles à Bouaké, pour retarder le vote. Pour ce qui est du traitement de l'information par la Radiodiffusion télévision ivoirienne, KKB estime qu'après la marche du 26 janvier, il n'a pas changé en mieux. « C'est devenu pire », s'est-il désolé. Et Karamoko Yayoro de donner, comme solution aux différentes crises sociales, le changement du système : « Quand on va changer le système, les choses vont changer ».
Bamba K. Inza
Le Rjdp a réaffirmé le maintien de sa marche du 15 mai, en attendant sa rencontre, courant cette semaine, avec le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Karamoko Yayoro, le président du directoire du Rjdp, a annoncé qu'à partir de fin mai, un nouveau cadre institutionnel sera mis en place sans Laurent Gbagbo, accusé de ne pas vouloir aller aux élections. Quant à Kouadio Yao Séraphin, il a demandé au camp présidentiel de ne pas saisir au bond les derniers incidents entre Forces nouvelles à Bouaké, pour retarder le vote. Pour ce qui est du traitement de l'information par la Radiodiffusion télévision ivoirienne, KKB estime qu'après la marche du 26 janvier, il n'a pas changé en mieux. « C'est devenu pire », s'est-il désolé. Et Karamoko Yayoro de donner, comme solution aux différentes crises sociales, le changement du système : « Quand on va changer le système, les choses vont changer ».
Bamba K. Inza