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Politique Publié le mardi 4 mai 2010 | Le Nouveau Réveil

Privatisations : Les leçons du PDCI à ses détracteurs

Dans le droit fil de sa philosophie politique, le PDCI-RDA a opté depuis sa création en 1946, et plus particulièrement depuis l'accession à l'indépendance de notre pays en 1960, pour le libéralisme économique, la libre entreprise, l'ouverture sur l'extérieur et la coopération internationale tous azimuts, à un moment où la plupart des pays africains se lançaient dans des aventures socialo-communistes. Ces aventures se sont toutes soldées par des échecs retentissants. Depuis lors, la plupart de ces pays africains sont revenus à l'économie de marché. Ailleurs, dans le monde, mêmes des pays comme la Russie et la Chine ont également pris la voie de l'économie libérale.
Le PDCI-RDA a opté par conviction philosophique et par pragmatisme politique pour l'économie libérale. Pour le PDCI-RDA, le secteur privé doit être le principal moteur de la croissance économique. Aussi, le rôle de l'Etat consiste-t-il essentiellement à concentrer avec plus d'efficacité ses moyens à ses fonctions régaliennes que sont notamment : la défense nationale, la sécurité, les infrastructures de base, la santé publique, l'éducation nationale et la mise en place d'un environnement favorable au développement du secteur privé.
Il s'agit, en effet, dans un dialogue constructif avec le secteur privé, de tendre vers " moins d'État, mais mieux d'État", à travers l'accélération de certaines réformes structurelles et sectorielles telles que notamment :
- le désengagement progressif de l'État du secteur productif par les privatisations,
- l'approfondissement de la libéralisation de l'économie,
- la mise en place d'une administration de développement,
- l'accroissement de la compétitivité de l'économie ivoirienne,
- la simplification et l'accélération des formalités administratives,
- l'établissement d'une saine concurrence.
La justesse des choix fondateurs du PDCI-RDA a permis à notre pays de faire des avancées remarquables sur la voie du développement économique et social, en particulier au cours de la période 1960-1980. Ce fut le temps qu'on qualifia de "miracle ivoirien", avec un taux moyen de croissance économique de 7% l'an en termes réels (comparé à un taux d'accroissement démographique de 3,8% à l'époque. Le taux d'investissement se situait autour de 20% durant les deux premières décennies suivant l'indépendance).
Ces "20 glorieuses" ont permis, comme chacun sait, de poser des fondations solides pour le développement économique, social et culturel de notre pays.
En dépit des difficultés économiques rencontrées sur la période 1981-1993, difficultés liées à l'environnement international et national (hausse des prix du pétrole, baisse des prix des matières premières agricoles, sécheresse), la Côte d'Ivoire a poursuivi à un rythme ralenti son développement social avec de nouvelles priorités jusqu'en décembre 1993, au décès du Président Félix Houphouët-Boigny.
Par la suite, la bonne gestion de la dévaluation de 50% du F CFA le 12 janvier 1994, ainsi que les réformes structurelles et sectorielles profondes opérées par le Gouvernement ont permis de relancer l'économie ivoirienne sur des bases solides. Les taux de croissance redeviennent fortement positifs avec 2% en 1994, près de 7% en 1995, et 6% en moyenne sur la période 1994-1998.
Cette amélioration de l'environnement économique a été soutenue et prolongée par les grandes orientations de la politique de développement économique et social du Gouvernement définies dans le discours-programme du Président Henri KONAN BEDIE le 26 août 1995 à Yamoussoukro: "le progrès pour tous, le bonheur pour chacun", ou "une nouvelle société aux frontières nouvelles du développement ".
Ces orientations ont été traduites en programme de gouvernement avec pour objectif de faire de la Côte d'Ivoire, " le premier Eléphant d'Afrique ", c'est-à-dire " un nouveau pays industrialisé en l'espace d'une génération, c'est-à-dire en 25-30 ans ".
Malheureusement, la descente aux enfers de notre pays et de nos compatriotes s'est enclenchée durablement suite au coup d'Etat de décembre 1999 et sous le règne de la " refondation ".
Curieusement, en dépit de leurs turpitudes, il se trouve ces derniers temps des voix du camp présidentiel, souvent peu averties des choses économiques et financières, qui se lancent avec une légèreté déconcertante dans des dénonciations de la politique de privatisation du
PDCI-RDA.
Le PDCI-RDA qui a donné à notre pays des fondations et des structures économiques solides, fondations et structures qui lui ont permis de tenir tant bien que mal debout jusqu'à présent, malgré les coups de boutoirs des " refondateurs ", tient à apporter la lumière sur cette importante question à travers la présente mise au point en rappelant d'abord les objectifs et stratégies de la privatisation, et ensuite les résultats obtenus.

1/Objectifs et stratégies de la privatisation
La privatisation des entreprises publiques dans notre pays date en fait du début des années 1980 lorsque face à ses difficultés économiques et financières, et face à la trop grande implication de l'Etat dans les activités de production au cours des années 1970 et 1980 où l'Etat était alors le premier investisseur, 22 entreprises à participation financière publique ont dû être privatisées, quand d'autres ont été purement et simplement liquidées, dans le cadre des premiers programmes d'ajustement structurel avec les institutions de Bretton Woods.
Dans le cadre du programme de stabilisation et de relance du début des années 1990, un deuxième programme de privatisation de 60 entreprises avait été initié dès 1991. Ce processus s'inscrivait dans la recherche d'une plus grande efficacité des entreprises, mais également dans celle d'une plus grande intégration au marché sous-régional, régional et même international.
En outre, les performances médiocres du secteur parapublic justifiaient leur privatisation. En effet selon une étude de la Banque Mondiale, sur la période 1982-88, les subventions de l'Etat au secteur parapublic hors établissements publics (sociétés d'Etat, sociétés à participation financière publique) se sont élevées à 165 milliards de F CFA pour des résultats d'exploitation de seulement 39 milliards de CFA. Les sociétés dans lesquelles l'Etat détient 100% des actions ont accusé une perte monstre cumulée de 85 milliards. Celles où l'Etat est actionnaires majoritaire mais dont le secteur privé est aussi actionnaire ont enregistré une perte cumulée de 10 milliards de F CFA. Par contre, les entreprises à participation financière publique où l'Etat était minoritaire et le privé majoritaire ont engrangé un bénéfice cumulé de 134 milliards de F CFA à la même période.
Il apparaît ainsi clairement que l'Etat n'était pas un bon gestionnaire par rapport au secteur privé.
Ce programme de privatisation visait les objectifs suivants :
- améliorer les performances des entreprises grâce à une meilleure productivité et une plus grande compétitivité;
- réduire les subventions de l'Etat au bénéfice des secteurs productifs ;
- maximiser les ressources pour le budget de l'Etat ;
- améliorer les conditions sociales des travailleurs grâce à l'amélioration des résultats.
L'objet du programme de privatisation était, entre autres, d'accroitre la participation du secteur privé au développement et au financement des activités économiques par l'apport de capitaux frais et de " know how " dans l'appareil de production.
A partir du mois de février 1998, ce deuxième programme de privatisation avait été complété par un nouveau programme portant sur 20 entreprises en vue de renforcer le désengagement de l'Etat des secteurs productifs et de laisser une plus grande part au secteur privé dans la conduite des affaires économiques.

2/ Résultats obtenus
En matière de privatisation, sur la période 1990-1999, soit en 10 ans, ce sont 80 entreprises des secteurs l'agro-industrie, de l'énergie, de l'industrie, des télécommunications, des banques et établissements financiers, du tourisme et de l'hôtellerie, des travaux publics et du transport, qui ont été cédés au secteur privé.
La politique de promotion du secteur privé du PDCI-RDA avait produit des résultats fort probants. En effet, les investissements en capital du secteur privé étaient passés de 91, 2 milliards en 1993 à 298,2 milliards en 1994, 432,6 milliards en 1995, 526,6 milliards en 1996,600 milliards en 1997 et 747,7 milliards de F CFA en 1998.
La part des investissements totaux dans le PIB est passée de 8% en 1993 à 13% en 1995, 14% en 1996 et 14,8% en 1997. Les investissements privés ont représenté 69% d'investissements totaux en 1997 contre 53% en 1993.
Les investissements privés représentaient donc plus des 2/3 des investissements globaux du pays. Le secteur privé était donc bien le moteur de la croissance.
En termes financiers, le programme a rapporté à l'Etat environ 298 milliards de F CFA.
Alors que, comme indiqué tantôt l'Etat subventionnait à coup de milliards de F CFA ces entreprises publiques avant le programme de privatisation.
En termes d'impact sur le marché financier, le programme de privatisation a permis de soutenir le développement de la Bourse régionale des valeurs mobilières, et de promouvoir ainsi un actionnariat populaire. Il importe ici de rappeler que sur la période 1992-1996, le volume des émissions primaires à travers le programme de privatisation avait atteint environ 13 milliards de F CFA et avait permis l'introduction en bourse de 11 nouvelles sociétés.
Au niveau de l'emploi, les résultats ont été plutôt très encourageants. En effet, un des risques souvent évoqués lors des privatisations est celui lié à la réduction massive d'emplois.
Or, de manière globale la privatisation a permis non seulement de sauvegarder des emplois, mais surtout d'en créer de nouveaux. Ainsi, les emplois sont augmentés de 4% par an contre une baisse de 1,9% avant la privatisation.
La privatisation a permis aussi d'améliorer notablement les résultats d'exploitation des entreprises (Cf : résultats des " Journées Portes Ouvertes sur la privatisation ") notamment les entreprises agro-industrielles qui sont passées d'une longue période de déficit à des résultats bénéficiaires (SOGB, SAPH, Palmindustrie) mais, aussi l'EECI (CIE), la CI-Telecom, etc.
La privatisation s'entend également par la concession au secteur privé (BOT ou BOO) des travaux d'utilité publique habituellement réalisés par l'Etat. C'est ainsi qu'a été mis en place le premier programme quinquennal de construction d'infrastructures d'intérêt général, " les 12 travaux de l'Eléphant d'Afrique ". La mise en œuvre de ces 12 travaux se présentait en 1999 comme suit :
l Trois de ces travaux (la Centrale thermique d'Azito, l'Aéroport Félix Houphouët-Boigny et le pont Marcory-Riviera) avaient été concédés dont les deux premiers ont pu être achevés.
l Cinq autres ont pu être concédés et les formalités administratives pour le démarrage des travaux étaient en cours de finalisation. Il s'agit de l'autoroute Singrobo-Yamoussoukro, la voie express Abidjan-Grand Bassam, le pont Locodjro-Plateau, l'abattoir d'Anyama et le parc des expositions à côté de l'aéroport.
l Le pont de Jacqueville, le réseau de train urbain d'Abidjan et le stade olympique étaient en phase d'Appel d'offres.
Le succès rencontré par le premier programme avait conduit le gouvernement à élaborer un nouveau programme de vingt nouveaux projets.
En conclusion, le PDCI-RDA demeure convaincu de la pertinence de ses choix fondateurs comme confirmé par les résultats économiques de la Côte d'Ivoire qui était devenue la troisième puissance économique de l'Afrique au sud du Sahara, après l'Afrique du Sud et le Nigéria. Aussi les a-t-il réaffirmés avec force dans son nouveau projet de société et son nouveau programme de gouvernement. En particulier, le PDCI-RDA revendique son option claire et déterminée pour le libéralisme économique, la libre entreprise, l'ouverture sur l'extérieur.
Abidjan le 3 mai 2010
LE PDCI-RDA



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