La construction des stations de traitement des eaux usées est prévue cette semaine, dans la commune de Cocody. L’initiative qui s’inscrit dans le plan Organisation de Secours (Orsec), va permettre d’éviter les inondations enregistrées l’année dernière. Mais elle se heurte aux occupations anarchiques, selon une source engagée dans le dossier. « Des personnes se sont appropriées des espaces du domaine public qu’elles ont du mal à céder », relève-t-elle. Toutefois, la même source précise que les négociations sont en cours et elles sont « prometteuses ». Une visite s’est même effectuée, jeudi, sur les différents sites, notamment, dans les environs de l’école de police et aux II-Plateaux les Vallons. Si à Cocody, un certain optimisme se dégage, ce n’est pas le cas partout. Au niveau d’Abobo, les populations des zones à risque sont sur le qui-vive et prennent d’assaut la mairie, ces jours-ci, pour s’informer de la conduite à tenir face à cette saison pluvieuse. Pour le sous-directeur de l’environnement à la mairie d’Abobo, Olivier Niagne, point focal du plan Orsec dans la commune, « Il n’y a pas d’autres mesures sécuritaires que l’abandon de ces sites. Pour cela, plusieurs réunions de sensibilisation ont eu lieu avec les occupants qui demandent à être indemnisés». Le responsable municipal précise que la situation a été présentée au coordonnateur du plan, Sam Ettiassé, préfet d’Abidjan. Pour l’heure, il n’y a pas de retour, selon lui. Il ajoute que de nombreuses familles ont quitté les zones sinistrées, l’année dernière. Les 300 personnes toujours en place ont reçu des vivres et des non-vivres par le biais du projet. Olivier Niagne regrette le manque d’anticipation. « Nous aurions dû en finir avec cette question avant la période pluvieuse. C’est demain (aujourd’hui) que nous sommes convoqués à la préfecture pour une réunion », se désole-t-il. La semaine prochaine, la mairie reçoit les premiers responsables du plan Orsec pour faire le point de la situation. À Yopougon, le chef du service technique de la mairie, M. N’guessan, avoue son impuissance. « Nous sommes bloqués au niveau du financement. Il n’y a pas d’argent pour recaser les populations à déguerpir. Nous sommes toujours dans l’attente. Tous nos besoins ont été énumérés et font partie du rapport du coordonnateur du plan Orsec», ren?chérit -il. Au service technique de la mairie de Koumassi, ce sont les mêmes préoccupations. Même si le premier responsable de ce département n’a pas souhaité intervenir, il revient qu’aucun déblocage de fonds n’a eu lieu à Koumassi pour poursuivre le projet. Suite aux nombreux dégâts et pertes en vies humaines causés par les pluies diluviennes de l’année dernière, le gouvernement a institué le plan Orsec en juin 2009 pour prévenir les risques et apporter assistance aux personnes sinistrées. La mise en œuvre du projet implique les mairies, sous la supervision du préfet d’Abidjan. Tout ce beau monde se réunit aujourd’hui à la préfecture pour, l’on espère, booster le projet. Sinon, les probables catastrophes à venir ne doivent plus surprendre…
Nesmon De Laure
Nesmon De Laure
