Il est 9h et déjà, l'esplanade du siège de la centrale Dignité à Adjamé grouille de monde ce samedi. La vingtaine de bâches installées ne suffit pas pour abriter les syndicalistes, venus en masse célébrer cette fête du travail. Dockers, ouvriers, commerçants et autres affiliés sont au rendez-vous. Les différents syndicats se distinguent par leur uniforme de pagne. D'autres ont choisi des tee-shirts avec des slogans pour exprimer leurs attentes. Sourires aux lèvres et visages détendus, les syndicalistes savourent le jour de leur fête où la parole leur ait donnée pour exprimer leurs doléances. Les coiffeuses arborent, elles, les plus belles parures. Au passage des cameramen et photographes devant les bâches, les travailleurs prennent un air sérieux. Chaque groupe se bat pour rendre visible le message de sa banderole. Au niveau du syndicat national des agents des structures de gestion de la filière café-cacao (Synasgficc), le message est sans ambiguïté : « la réforme d'accord, mais avec la préservation de nos emplois». Ces agents avec à leur tête, Kipré Daisy, secrétaire générale du Synasgficc, vivent encore la hantise de la réforme de la caisse de stabilisation, qui avait mis 500 des leurs au chômage. « Nous sommes inquiets avec la nouvelle réforme qui se prépare dans le café-cacao. En ce 1er mai, notre attente est de préserver nos emplois malgré le changement », note la secrétaire générale. Mahan Gahé, responsable de la centrale Dignité, insiste, quant à lui, sur la cherté de la vie et la révision à la hausse du Smig, dans son message. Sa deuxième doléance est prise en compte, séance tenante, par le ministre de la Fonction publique et de l'Emploi, Emile Guiriéoulou. Il annonce la hausse du Smig dans les jours à venir. «C'est une question de quelques semaines, nous sommes en train de régler les dernières difficultés », promet le ministre.
Nesmon De Laure
Nesmon De Laure