Le Palais de la présidence au Plateau a abrité, samedi dernier 1er mai, le traditionnel défilé de la fête du travail. L'occasion était belle, comme chaque année, pour les travailleurs pour présenter des doléances au chef de l'Etat. Les centrales syndicales Ugtci, Dignité et Fesaci après l'intervention du ministre de la Fonction publique et de l'emploi, M Guiriéoulou Emile, ont égrené à l'endroit du président Gbagbo, leurs différentes attentes. Le chef de l'Etat arrivé sur le parvis du palais présidentiel à 13h08, a fait le tour pour saluer les personnalités composées de présidents d'institutions, de ministres…, de travailleurs et autres invités. S'en est suivi le défilé des travailleurs sur le visage desquels l'on ne lisait le moindre soupçon de joie alors qu'il s'agissait bien de la fête des travailleurs. Comme des personnes forcées à participer au défilé quand certains n'observaient pas le rythme du défilé, d'autres se contentaient de passer avec désinvolture. En somme, c'est un petit défilé sans charme, sans chaleur, sans enthousiasme qu'il a été donné de voir. Sous les notes de la fanfare des Forces de défense et de sécurité dirigée par le colonel Vladmir Amigra, c'est l'Ugtci créée le 4 Août 1962, avec pour secrétaire général M Adé Mensah, et pour devise Unité-Solidarité-Progrès, comptant 250 syndicats et 330 000 syndiqués qui a ouvert le défilé. En uniforme, les travailleurs des syndicats affiliés à l'Ugtci dont le syndicat national de la police municipale (Synapomuci), ont marché. Créée le 1er mai 1988, la centrale syndicale Dignité dirigée par Mahan Gahé Basile, a pris le relais avec le passage de quelques syndicats dont celui des dockers (Cosaci). La centrale syndicale Fesaci, la benjamine des centrales qui a vu le jour en février 1992 et dirigée par Nyamien Messou et comptant plus de 60 syndicats et 95 000 syndiqués a clos le défilé avec une poignée de membres affiliés dont la Sotra, le Port autonome, Filtisac. Sur les pancartes tenues par des travailleurs, l'on pouvait lire plusieurs messages, véritables cris du cœur traduisant la grande souffrance des travailleurs et partant la population ivoirienne dans son ensemble : " S.o.s monsieur le président, le pays est en danger ", " Laurent Gbagbo ami des pauvres, pouvons-nous compter sur toi pour l'installation d'une unité agro-industrielle ", " Administration pénitentiaire, président Laurent Gbagbo aidez-nous ", " Monsieur le président, emploi d'abord pour une retraite garantie ", " Gbagbo sauve nous, nous voulons un statut "… sont autant de messages forts adressés aux gouvernants. Le chef de l'Etat a tenté d'apporter des réponses à certaines préoccupations exprimées par les travailleurs. Notamment en ce qui concerne la vie chère, la Poste de Côte d'Ivoire, la question du genre dans les Institutions de la République, l'embauche et la rémunération des travailleurs, le coût de la caution pour se loger. Des applaudissements nourris n'ont pas souvent accompagné les réponses données car ce que les uns et les autres étaient en droit d'attendre du chef de l'Etat sonnait souvent comme un aveu d'impuissance de sa part, ou tout simplement un refus de trouver une solution. La remise de muguets aux travailleuses et un cocktail ont mis fin à la cérémonie.
Diarrassouba Sory
Diarrassouba Sory