Les jeunes houphouétistes tiennent à marcher sur la Place de la République le 15 mai, n'en déplaise au ministre de l'Intérieur. Leur insistance inspire des défis et un bras de fer avec l'autorité politique.
Jamais deux sans trois : dit l'adage. Ceci est à vérifier avec les juniors des houphouétistes, membres du Rassemblement des jeunes pour la démocratie et la paix (Rjdp), qui entendent exécuter une 3è marche de l'opposition, le 15 mai prochain, en l'espace de cinq mois. Ils veulent à nouveau occasionner la ruée contre le pouvoir comme ce fut le cas aux mois de janvier et février derniers. Karamoko Yayoro du Rassemblement des républicains (Rdr), Kouadio Konan Bertin du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), Kouadio Yao Séraphin de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (Udpci) et Diomandé Mamadou Noël du Mouvement des forces d'avenir (Mfa) sont intraitables. Ils veulent, selon eux, « revendiquer » la liste électorale définitive, les cartes d'identité nationale, les cartes d'électeurs, et les élections. L'exécution de la marche démontrera, disent-ils, qu'ils sont en phase avec leurs bases respectives qui auraient exigé le maintien du projet. Ils tiendraient, selon d'autres analyses, à apporter la réplique à ceux du camp présidentiel qui leur dénient le titre de « maître de la rue ». L'autre défi, c'est que le Rjdp veut amener ses mentors - Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Innocent Anaky Kobena et Albert Toikeusse Mabri - à battre le pavé avec lui. Arrivera-t-il à les déloger de leurs salons feutrés ? Ces adversaires de Laurent Gbagbo sont divisés, le Rdr réclame des élections et le Pdci son départ du pouvoir. Là encore, les jeunes houphouétistes doivent être unanimes sur l'objectif de leur marche. «Pour le moment, la marche est maintenue», dit K. Yayoro, et elle interpelle le ministère de l'Intérieur qui veut son «report». Deux requêtes, adressées au Rjdp dans ce sens par le ministre Désiré Tagro, ont échoué mais cela ne le désarme pas.
La défiance…
Avec le témoignage d'observateurs étrangers - l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) et la facilitation dans l'Accord politique de Ouagadougou (APO) - il a saisi sa hiérarchie de la résistance que lui opposent les jeunes. Or, tout est question pour le gouvernement de protéger les assemblées annuelles prévues à Abidjan du 24 au 28 mai de la Banque africaine pour le développement (Bad). Et, au demeurant, de capitaliser les prochaines assises comme « un signe du retour » de l'institution bancaire en Côte d'Ivoire qui en abrite le siège. Le Rjdp joue gros, en voulant casser la requête du report. Va-t-il le réussir ? Pour sûr, il est à deux doigts d'inquiéter le gouvernement et les précurseurs de la Bad annoncés à Abidjan dans les tout prochains jours. Des sources informées disent que M. Tagro a « promis de rappeler » le Rjdp. Lequel dépose ce matin ses lettres d'information au ministère de l'Intérieur et à la Préfecture de Police. Les destinataires du courrier vont-ils opposer un refus ? Attendons de voir. Le Rjdp a-t-il intérêt à mettre l'Etat, le dos au mur ? Ne va-t-il pas l'obliger à recourir à l'interdiction? Autant de questions qui laissent penser que le Rjdp est dans une logique de défiance. Dire que le gouvernement avait validé, sans problème, ses projets de marche précédents.
Bidi Ignace
Jamais deux sans trois : dit l'adage. Ceci est à vérifier avec les juniors des houphouétistes, membres du Rassemblement des jeunes pour la démocratie et la paix (Rjdp), qui entendent exécuter une 3è marche de l'opposition, le 15 mai prochain, en l'espace de cinq mois. Ils veulent à nouveau occasionner la ruée contre le pouvoir comme ce fut le cas aux mois de janvier et février derniers. Karamoko Yayoro du Rassemblement des républicains (Rdr), Kouadio Konan Bertin du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), Kouadio Yao Séraphin de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (Udpci) et Diomandé Mamadou Noël du Mouvement des forces d'avenir (Mfa) sont intraitables. Ils veulent, selon eux, « revendiquer » la liste électorale définitive, les cartes d'identité nationale, les cartes d'électeurs, et les élections. L'exécution de la marche démontrera, disent-ils, qu'ils sont en phase avec leurs bases respectives qui auraient exigé le maintien du projet. Ils tiendraient, selon d'autres analyses, à apporter la réplique à ceux du camp présidentiel qui leur dénient le titre de « maître de la rue ». L'autre défi, c'est que le Rjdp veut amener ses mentors - Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Innocent Anaky Kobena et Albert Toikeusse Mabri - à battre le pavé avec lui. Arrivera-t-il à les déloger de leurs salons feutrés ? Ces adversaires de Laurent Gbagbo sont divisés, le Rdr réclame des élections et le Pdci son départ du pouvoir. Là encore, les jeunes houphouétistes doivent être unanimes sur l'objectif de leur marche. «Pour le moment, la marche est maintenue», dit K. Yayoro, et elle interpelle le ministère de l'Intérieur qui veut son «report». Deux requêtes, adressées au Rjdp dans ce sens par le ministre Désiré Tagro, ont échoué mais cela ne le désarme pas.
La défiance…
Avec le témoignage d'observateurs étrangers - l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) et la facilitation dans l'Accord politique de Ouagadougou (APO) - il a saisi sa hiérarchie de la résistance que lui opposent les jeunes. Or, tout est question pour le gouvernement de protéger les assemblées annuelles prévues à Abidjan du 24 au 28 mai de la Banque africaine pour le développement (Bad). Et, au demeurant, de capitaliser les prochaines assises comme « un signe du retour » de l'institution bancaire en Côte d'Ivoire qui en abrite le siège. Le Rjdp joue gros, en voulant casser la requête du report. Va-t-il le réussir ? Pour sûr, il est à deux doigts d'inquiéter le gouvernement et les précurseurs de la Bad annoncés à Abidjan dans les tout prochains jours. Des sources informées disent que M. Tagro a « promis de rappeler » le Rjdp. Lequel dépose ce matin ses lettres d'information au ministère de l'Intérieur et à la Préfecture de Police. Les destinataires du courrier vont-ils opposer un refus ? Attendons de voir. Le Rjdp a-t-il intérêt à mettre l'Etat, le dos au mur ? Ne va-t-il pas l'obliger à recourir à l'interdiction? Autant de questions qui laissent penser que le Rjdp est dans une logique de défiance. Dire que le gouvernement avait validé, sans problème, ses projets de marche précédents.
Bidi Ignace