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Société Publié le vendredi 7 mai 2010 | Nord-Sud

Kebey Mamadou, acteur, comédien et humoriste : «Comment je suis arrivé au ‘’Grin du samedi’’»

Après plusieurs années passées à l’émission ‘’Allocodrôme’’ sur Fréquence 2, Kebey Mamadou fait aujourd’hui les beaux jours de « Faut pas fâcher » sur la Première et « Le grin du samedi » sur radio Al-bayane. Dans cet entretien, il parle de sa carrière et du spectacle qu’il donne ce soir avec les animateurs de la Radio islamique.


Vous êtes acteur à l’émission « Faut pas fâcher » et comédien-humoriste à radio Al-Bayane. Comment réussissez-vous à combiner ces deux tâches ?
Ce n’est pas compliqué pour moi, puisque je suis comédien de formation. C’est un avantage de passer du métier de comédien au métier d’acteur. Je ne suis pas à ma première radio. J’ai déjà eu à faire sept ans à la radio nationale Fréquence 2, à l’émission ‘’Allocodrôme’’ de Touré Aboubacar. Ce qui m’a permis d’avoir une bonne base. Ma présence sur Al-Bayane n’est que la continuité du métier radiophonique.

L’émission ‘’Le grin du samedi’’ rencontre un grand succès. D’où est partie l’idée de créer ce programme ?
Je ne suis qu’un interprète à cette émission. Elle a été conçue par radio Al-Bayane. Massamba Touré en est l’animateur principal. L’idée serait partie de lui. Je m’y suis investi corps et âme pour que l’émission rencontre un succès. Ce, à travers les personnages que je campe pour apporter ce que je peux à ma religion.

Comment êtes-vous arrivé à l’émission ?
J’étais à un séminaire de formation à l’Aibf (Association ivoirienne pour le bien-être familial) sur la stigmatisation concernant le Sida avec Massamba Touré. C’est là qu’il m’a proposé de participer à une nouvelle émission qu’il venait de démarrer sur radio Al-Bayane. J’ai fait un premier essai qu’il a apprécié. Une seconde fois, il a souhaité que je reste avec lui. C’est ainsi que tout est parti.

A quoi répond le besoin d’un comédien de s’investir pour la cause d’Allah ?
C’est un éveil de conscience. A un moment donné, beaucoup de personnes ont cru que le musulman n’avait pas droit au divertissement. A telle enseigne qu’on a pensé que la religion musulmane était une religion de tristesse. Comme le dit un hadith (tradition du prophète Mohammed), « Un musulman a la liberté de tout faire ». C’est-à-dire qu’étant musulman et conscient des actes permis et non permis, sa liberté s’inscrit dans le cadre strict des recommandations islamiques. On peut se divertir en islam. Aller à la plage, faire du cinéma, de la radio tout en respectant l’éthique islamique.

Quels objectifs recherchez-vous à travers l’émission, mais aussi, le spectacle de ce soir ?
Si cette émission a un succès aujourd’hui, c’est de part son caractère éducatif. J’interprète le rôle d’un personnage assez bizarre, qui prend toujours le contre-pied. Au-delà de l’humour, je compte faire ressortir des questions que les gens n’arrivent pas à poser aux imams et intellectuels musulmans. Soit parce qu’ils ont honte ou qu’ils n’ont pas l’occasion de les rencontrer. Je prends la responsabilité d’aider ces personnes à poser des questions à travers mon comportement, ma façon de vivre l’islam.

Qu’allez-vous proposer de nouveau au public ?
Le spectacle qui sera donné, est une transposition de l’émission sur une scène de théâtre afin de permettre aux amoureux de l’émission de venir s’enquérir de la réalité du tournage. Comme c’est une émission radiophonique, certains se font des idées. A savoir, si durant le temps d’antenne nous faisons réellement du thé et plusieurs autres questions de ce genre. C’est l’occasion, pour nous, de leur permettre de venir vivre le ‘’grin’’. Ensemble, nous poserons les problèmes et ensemble, nous trouverons des solutions. Ce sera une occasion de rappel, car, l’avertissement profite toujours au croyant.

Pensez-vous que vos messages sont entendus ?
Bien sûr. A travers la campagne d’information et d’annonce que nous avons faite, nombreuses sont les personnes qui sont impatientes de voir le spectacle. A côté de cela, de nombreux auditeurs n’arrivent pas à faire le lien entre Kebey à ‘’Faut pas fâcher’’ et Kebey à Al-Bayane. C’est l’occasion pour eux de venir découvrir ce personnage.

Avec vous, il y a Kôrô Abou et des animateurs. Comment ces personnes ont-elles réussi à se fondre au groupe ?
A côté de deux professionnels du théâtre, il est facile d’insérer d’autres personnes. Tout part de l’amour qu’on a pour la chose que nous sommes amenés à faire. Ils aiment bien le métier de l’art, ce qui nous donne le courage de faire leur formation. A travers les répétitions, nous sentons une progression. Il est aussi important de tendre la main à de jeunes débutants dans le métier. Les talents sont tapis dans l’ombre, ce n’est pas forcement ceux qu’on voit à la télévision. Seulement, si ces personnes ne sont pas encadrées, elles resteront dans l’anonymat, ce qui ne profite pas à la société.

Quels sont les thèmes développés dans le sketch ?
Nous sommes dans un contexte islamique. Or, qui parle d’Islam, parle de la prière. Il sera soulevé des questions sur comment bien faire la prière et quel comportement doit avoir le musulman dans la société. Nous toucherons aussi à la gestion des foyers musulmans. Ce n’est pas forcement la polygamie, mais, comment être juste avec son épouse et ses enfants. Car, des enfants mal éduqués représentent un poison pour la société. Le spectacle est intitulé : « La belle mère de Kebey ».

Qu’est-ce que l’art peut-il apporter à l’évolution de la religion musulmane en Côte d’Ivoire ?
L’art apporte beaucoup à l’Islam et peut lui apporter plus. La radio Al-Bayane a révolutionné cette réligion en Côte d’Ivoire. Certaines choses qui étaient impossibles, hier, en termes de considération et fréquentation mutuelles dans un pays à diversité culturelle et religieuse, sont devenues possibles aujourd’hui. Tous les arts ont leur importance en Islam. Que ce soit la musique, l’art plastique ou le théâtre. A ce niveau, Dieu est le premier artiste. Cela se justifie par la finesse de ses créations qui sont des œuvres artistiques. Si Dieu est lui-même artiste, c’est que l’art peut apporter beaucoup à notre religion. La seule condition, c’est la pratique et le respect des prescriptions islamiques.

Entretien réalisé par Sanou Amadou (stagiaire)
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