Les Lettres ivoiriennes viennent de perdre une grande figure. Denis Oussou-Essui, qui fait partie des précurseurs de la littérature en Côte d’Ivoire s’en est allé vendredi à Abidjan à 76 ans.
C’est une perte énorme pour le monde littéraire ivoirien. L'écrivain Denis Oussou-Essui, ancien député à l'Assemblée nationale n’écrira plus. Il a rangé définitivement sa plume le vendredi 7 mai à Abidjan, à 76 printemps, après une vie bien remplie. La mort de l’écrivain a surpris plus d’un, dans la mesure où l’on ne le savait pas malade. Nombreux sont ceux qui ignoraient jusqu’à sa présence à Abidjan ces derniers jours. Son épouse, est attendue ces jours sur les bords de la lagune Ebrié pour qu’une date soit trouvée pour les obsèques de l’homme de Lettres.
C’est le 25 juillet 1934 que Denis Oussou-Essui est né à Koliakro, en Côte d'Ivoire. Journaliste de profession, il a été présentateur du journal télévisé à la Radiodiffusion télévision ivoirienne. Il entre à l'Institut français de presse de l'université de Paris. Il a été le Directeur général de l'Agence ivoirienne de presse (Aip) en 1978 avant d'entrer en politique. Sous la bannière du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), le parti unique de l’époque, il est élu et réélu député à l'Assemblée nationale en 1980, 1985 et en 1990. Il a également été le premier maire de la commune de Bocanda en 1985. L'itinéraire qui l'a conduit à la littérature est intéressant. D'origine paysanne et enfant de la brousse – comme il aimait à se définir lui-même – Denis Oussou-Essui n'a appris que très tard le français. Il s'est exprimé d'abord par la poésie, considérée comme la forme la plus achevée de l'art, avant de se tourner vers le roman qu'il bâtit toujours autour d'un poème. Denis Oussou-Essui a toujours eu conscience que l'Afrique était en train de connaître une évolution rapide, et qu'à travers les expériences de sa génération il fallait en fixer les différentes phases, avant qu'elles ne sombrent dans l'oubli. Le romancier réfléchit sur cette vie africaine moderne, riche de ses apports multiples. Dans « La souche calcinée », comme dans « Les saisons sèches », il décrit les difficultés de la modernité africaine. Kinou Aguiré, le héros des Saison sèches, rentre au pays, plein d’espoir, de projets et des diplômes. Sa réinsertion est difficile, il ne trouve pas de travail correspondant à ses qualifications. Son roman « La souche calcinée », publié en 2005 chez L’Harmattan, a été, pendant de longues années, inscrit au programme scolaire dans le manuel « Afrique mon Afrique » (Ipam Edicef, Paris, 1973). Il a été précédé du roman « Vers de nouveaux horizons » publié en 1999. Denis Oussou-Essui a en outre écrit « Les saisons sèches », sorti en 1979, « Rendez-vous manqués », 1995 et un recueil de poèmes « Le Temps des Hymnes » paru en 2005. Il rassemble dans ce dernier ouvrage l’Hymne à la nuit ou Poèmes d'exil écrits depuis 1952. Avec la disparition de Denis Oussou-Essui, c’est l’un des pères fondateurs de la littérature ivoirienne qui s’en va. Le président de l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (Aeci), Foua Ernest de Saint Sauveur a exprimé « un grand regret devant cette perte énorme » et traduit la compassion des écrivains à la famille éplorée.
M’Bah Aboubakar
Légende :
C’est une perte énorme pour le monde littéraire ivoirien. L'écrivain Denis Oussou-Essui, ancien député à l'Assemblée nationale n’écrira plus. Il a rangé définitivement sa plume le vendredi 7 mai à Abidjan, à 76 printemps, après une vie bien remplie. La mort de l’écrivain a surpris plus d’un, dans la mesure où l’on ne le savait pas malade. Nombreux sont ceux qui ignoraient jusqu’à sa présence à Abidjan ces derniers jours. Son épouse, est attendue ces jours sur les bords de la lagune Ebrié pour qu’une date soit trouvée pour les obsèques de l’homme de Lettres.
C’est le 25 juillet 1934 que Denis Oussou-Essui est né à Koliakro, en Côte d'Ivoire. Journaliste de profession, il a été présentateur du journal télévisé à la Radiodiffusion télévision ivoirienne. Il entre à l'Institut français de presse de l'université de Paris. Il a été le Directeur général de l'Agence ivoirienne de presse (Aip) en 1978 avant d'entrer en politique. Sous la bannière du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), le parti unique de l’époque, il est élu et réélu député à l'Assemblée nationale en 1980, 1985 et en 1990. Il a également été le premier maire de la commune de Bocanda en 1985. L'itinéraire qui l'a conduit à la littérature est intéressant. D'origine paysanne et enfant de la brousse – comme il aimait à se définir lui-même – Denis Oussou-Essui n'a appris que très tard le français. Il s'est exprimé d'abord par la poésie, considérée comme la forme la plus achevée de l'art, avant de se tourner vers le roman qu'il bâtit toujours autour d'un poème. Denis Oussou-Essui a toujours eu conscience que l'Afrique était en train de connaître une évolution rapide, et qu'à travers les expériences de sa génération il fallait en fixer les différentes phases, avant qu'elles ne sombrent dans l'oubli. Le romancier réfléchit sur cette vie africaine moderne, riche de ses apports multiples. Dans « La souche calcinée », comme dans « Les saisons sèches », il décrit les difficultés de la modernité africaine. Kinou Aguiré, le héros des Saison sèches, rentre au pays, plein d’espoir, de projets et des diplômes. Sa réinsertion est difficile, il ne trouve pas de travail correspondant à ses qualifications. Son roman « La souche calcinée », publié en 2005 chez L’Harmattan, a été, pendant de longues années, inscrit au programme scolaire dans le manuel « Afrique mon Afrique » (Ipam Edicef, Paris, 1973). Il a été précédé du roman « Vers de nouveaux horizons » publié en 1999. Denis Oussou-Essui a en outre écrit « Les saisons sèches », sorti en 1979, « Rendez-vous manqués », 1995 et un recueil de poèmes « Le Temps des Hymnes » paru en 2005. Il rassemble dans ce dernier ouvrage l’Hymne à la nuit ou Poèmes d'exil écrits depuis 1952. Avec la disparition de Denis Oussou-Essui, c’est l’un des pères fondateurs de la littérature ivoirienne qui s’en va. Le président de l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (Aeci), Foua Ernest de Saint Sauveur a exprimé « un grand regret devant cette perte énorme » et traduit la compassion des écrivains à la famille éplorée.
M’Bah Aboubakar
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