Le président Félix Houphouët-Boigny est vraiment mort. L’houphouëtisme qu’il a enseigné comme idéologie de paix politique aux Ivoiriens, est devenue une expérience à tout craindre et à tout casser. J’écris ces lignes, surtout pour ceux à qui Félix Houphouët-Boigny a tout donné, particulièrement ses « héritiers », ses « disciples », pour témoigner de l’houphouëtisme, de ses énergies de tolérances, de dialogue, de ces compétences humaines et politiques. J’écris ces lignes parce qu’aucun héritier n’a rien appris, n’a pris de notes. Personne n’a rien compris de l’essentiel du comportement humain de Félix Houphouët-Boigny. 17 ans après sa mort, deux questions se posent : la première concerne l’effondrement de l’houphouëtisme avec des images qui se bousculent dans la violence, la destruction, aujourd’hui prospère chez les ‘’héritiers’’ de Félix Houphouët-Boigny. La seconde vise la réalité de l’houphouëtisme, dont les ‘’héritiers’’ ont dévié le caractère éventuellement ‘’humain’’ en des actions désespérément barbares, immuables. J’écris ces lignes, parce que les « héritiers’’ de Félix Houphouët-Boigny sont en train de sombrer, débordés par des émotions aux mots et slogans inutiles… des positions politiques radicales. Autrefois, « l’houphouëtisme’’ fait de l’humanisme, est aujourd’hui totalement à la baisse, contrarié par son contre-modèle, évoqué de plus en plus par des comportements de violences, de destructions, avec des effets sur le tonus de l’économie ivoirienne et l’image de la Côte d’Ivoire. La crise militaro-politique a été un test sérieux et un examen de niveau de maturité des houphouëtistes. Résultat : ils n’ont rien compris, en participant de près ou de loin à la dégringolade de la Côte d’Ivoire. Félix Houphouët-Boigny est vraiment mort. Ses ‘’héritiers’’ à l’échelle du ‘’bon ton’’ sont loin de leur maître. En toute chose, ‘’l’houphouëtisme a été enseigné pour garantir la moralité, la compétence politique, le dialogue. Félix Houphouët-Boigny est vraiment mort. Les ‘’héritiers’’ n’ont rien appris, se contentant aujourd’hui de se fondre totalement dans l’anonymat, derrière la désobéissance civile, la destruction et la violence. Si les ‘’houphouëtistes’’ d’aujourd’hui ne savent pas, ceux d’hier qui ont véritablement observé, côtoyé Félix Houphouët-Boigny, savent que leur ‘’maître’’ de 1960 à 1993 a fait preuve d’une réelle capacité de compréhension politique, de tolérance et d’adaptation avec une démonstration de réaliste réformateur indiscutable de la Côte d’Ivoire. Journaliste depuis 1968, les résultats, je les connais. Cependant faire le bilan de l’émotion de ‘’l’houphouëtisme » de 1960 à 1993, serait très long. Félix Houphouët-Boigny est vraiment mort. 17 ans après, ses ‘’héritiers’’ ont montré leur incapacité à transformer l’houphouëtisme en profondeur, et même en faire un système de régulation politique en Côte d’Ivoire et en Afrique. Aujourd’hui, ceux qui n’ont rien appris, rien compris de Félix Houphouët-Boigny, sont ceux-là mêmes qui additionnent les maladresses politiques et accélèrent la faillite de ‘’l’houphouëtisme’’, mettant parfois en difficulté la mise en œuvre des décisions des institutions républicaines. Ce qui est sûr, la crise militaro-politique qui secoue encore la Côte d’Ivoire est la responsabilité collective de tous les Ivoiriens : une crise de confiance, de médisance, de mensonge. Tout simplement des problèmes de personnes qui clouent au pilori la Côte d’Ivoire, son image, son économie et son audience internationale. Et, honnêtement dans cette grisaille, les ‘’héritiers’’ s’il y en a, de Félix Houphouët-Boigny, auraient pu adopter une attitude volontaire, plus déterminée, du principe de l’houphouëtisme : la négociation et le dialogue. Félix Houphouët-Boigny, dans les situations inacceptables, même parfois favorables, avait toujours fait preuve d’une remarquable capacité à identifier les causes des ‘’batailles politiques avant de se prononcer. Aux évènements nationaux et mondiaux, Félix Houphouët-Boigny avait toujours une réaction sereine : la rencontre Sekou Touré – Houphouët à N’zérékoré en Guinée, la crise arabo – palestinienne ou la guerre du Biafra au Nigeria restent des témoignages des prises de positions de Félix Houphouët-Boigny, capable de s’adapter à toutes les contraintes politiques. En Côte d’Ivoire, face à l’opposant historique Laurent Gbagbo, Félix Houphouët-Boigny n’a jamais porté le fer dans la plaie et pour le simple plaisir d’une débâcle de la Côte d’Ivoire.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël