En attendant que l'audience accordée, vendredi dernier, par Laurent Gbagbo à Hamed Bakayoko livre tous ses secrets, il y a fort à parier que les grandes manœuvres politiques en vue de l'annulation de la marche du 15 mai, ont débuté.
Laurent Gbagbo a, semble-t-il, décidé de changer de fusil d'épaule. Après l'échec de son ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, à dissuader le Rassemblement des jeunes pour la démocratie et la paix (Rjdp) à reporter sa marche annoncée pour le 15, le chef de l'Etat ivoirien aurait décidé de jouer une autre carte : celle de Hamed Bakayoko. Ce dernier, ancien ministre des Nouvelles technologies de l'information et de la communication et responsable de la jeunesse dans le staff de campagne du candidat Alassane Dramane Ouattara à la prochaine présidentielle, a été reçu, vendredi par Laurent Gbagbo, à la résidence présidentielle à Cocody. Un tête-à-tête qui autorise toutes les spéculations possibles dans la mesure où celui-ci intervient à une semaine de la marche projetée par Kouadio Konan Bertin dit KKB et autres Karamoko Yayoro. Surtout que l'ancien ministre est réputé être le principal soutien de la jeunesse houphouétiste. Ajouter à cela, le fait que la marche du 15 mai a été abordée par les deux hommes. Or, cela est presque un secret de Polichinelle que de dire que Laurent Gbagbo et ses partisans redoutent cette marche que certains leaders du Rjdp présentent justement comme la marche de la délivrance de la Côte d'Ivoire. C'est d'ailleurs pour cette raison essentielle que le camp Gbagbo a mandaté Désiré Tagro, en sa qualité de ministre de l'Intérieur pour discuter avec la jeunesse houphouétiste et tenter, à défaut de l'annulation, de convaincre celle-ci du bien-fondé d'un report. Suivant cette logique, le ministre a fait valoir la nécessité de ne pas perturber les 45e assises annuelles de la Banque africaine de développement (Bad), prévues du 27 au 28 mai à Abidjan. Mais rien n'y fit. Face à l'intransigeance de la bande à Karamoko Yayoro, le chef de l'Etat aurait donc décidé de jouer la carte Hamed Bakayoko dit Hambak qu'il a reçu presque au pied levé à sa résidence à Cocody. Car, les deux hommes se connaissent assez bien. En visite d'Etat dans le Worodougou, en novembre dernier, Laurent Gbagbo ne s'est d'ailleurs pas fait prier pour aller rendre visite à la famille d'Hamed Bakayoko. Selon toute évidence, Hambak présente donc le meilleur profil pour « ramener à la raison » KKB, Yayoro, Kouadio Yao Séraphin et Mamadou Diomandé Noël. Qui mieux que l'ancien ministre des Ntic pouvait donc ployer les jeunes du Rjdp dans ce contexte marqué par la radicalisation des positions ? En fin manœuvrier Laurent Gbagbo a donc reçu le directeur de campagne chargé de la jeunesse du candidat ADO. « L'environnement politique est marqué par beaucoup de difficultés et certains blocages. Nous avons évoqué ces questions-là et je lui ai donné mon sentiment, il m'a donné aussi des recommandations et des conseils, et je pense que si tout cela peut permettre d'apaiser la situation, la Côte d'Ivoire ne peut qu'en bénéficier », confie déjà le « missi dominici ». Réussira-t-il pour autant à arrêter la machine en branle ? L'opinion nationale et même internationale attend de voir.
Marc Dossa
Laurent Gbagbo a, semble-t-il, décidé de changer de fusil d'épaule. Après l'échec de son ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, à dissuader le Rassemblement des jeunes pour la démocratie et la paix (Rjdp) à reporter sa marche annoncée pour le 15, le chef de l'Etat ivoirien aurait décidé de jouer une autre carte : celle de Hamed Bakayoko. Ce dernier, ancien ministre des Nouvelles technologies de l'information et de la communication et responsable de la jeunesse dans le staff de campagne du candidat Alassane Dramane Ouattara à la prochaine présidentielle, a été reçu, vendredi par Laurent Gbagbo, à la résidence présidentielle à Cocody. Un tête-à-tête qui autorise toutes les spéculations possibles dans la mesure où celui-ci intervient à une semaine de la marche projetée par Kouadio Konan Bertin dit KKB et autres Karamoko Yayoro. Surtout que l'ancien ministre est réputé être le principal soutien de la jeunesse houphouétiste. Ajouter à cela, le fait que la marche du 15 mai a été abordée par les deux hommes. Or, cela est presque un secret de Polichinelle que de dire que Laurent Gbagbo et ses partisans redoutent cette marche que certains leaders du Rjdp présentent justement comme la marche de la délivrance de la Côte d'Ivoire. C'est d'ailleurs pour cette raison essentielle que le camp Gbagbo a mandaté Désiré Tagro, en sa qualité de ministre de l'Intérieur pour discuter avec la jeunesse houphouétiste et tenter, à défaut de l'annulation, de convaincre celle-ci du bien-fondé d'un report. Suivant cette logique, le ministre a fait valoir la nécessité de ne pas perturber les 45e assises annuelles de la Banque africaine de développement (Bad), prévues du 27 au 28 mai à Abidjan. Mais rien n'y fit. Face à l'intransigeance de la bande à Karamoko Yayoro, le chef de l'Etat aurait donc décidé de jouer la carte Hamed Bakayoko dit Hambak qu'il a reçu presque au pied levé à sa résidence à Cocody. Car, les deux hommes se connaissent assez bien. En visite d'Etat dans le Worodougou, en novembre dernier, Laurent Gbagbo ne s'est d'ailleurs pas fait prier pour aller rendre visite à la famille d'Hamed Bakayoko. Selon toute évidence, Hambak présente donc le meilleur profil pour « ramener à la raison » KKB, Yayoro, Kouadio Yao Séraphin et Mamadou Diomandé Noël. Qui mieux que l'ancien ministre des Ntic pouvait donc ployer les jeunes du Rjdp dans ce contexte marqué par la radicalisation des positions ? En fin manœuvrier Laurent Gbagbo a donc reçu le directeur de campagne chargé de la jeunesse du candidat ADO. « L'environnement politique est marqué par beaucoup de difficultés et certains blocages. Nous avons évoqué ces questions-là et je lui ai donné mon sentiment, il m'a donné aussi des recommandations et des conseils, et je pense que si tout cela peut permettre d'apaiser la situation, la Côte d'Ivoire ne peut qu'en bénéficier », confie déjà le « missi dominici ». Réussira-t-il pour autant à arrêter la machine en branle ? L'opinion nationale et même internationale attend de voir.
Marc Dossa