Non, le Plan Orsec n’est pas mort ! C’est l’assurance qu’a donné, hier matin, dans ses bureaux situés au Plateau, le Préfet d’Abidjan, Sam Etiassé. Mieux, devant les points focaux de ce plan dans les différentes mairies d’Abidjan, il a affirmé une farouche détermination à ne plus « permettre que le pluie tue encore à Abidjan ». « Nous avons repéré tous les sites dangereux d’Abidjan, quartier par quartier. Nous savons avec précision ce qu’il faut faire », a-t-il indiqué, avant d’annoncer : « Très bientôt, nous allons rentrer dans les quartiers et déplacer des gens. Des maisons seront détruites ». Toutefois, le coordonnateur du plan Orsec a rassuré qu’ « il n’est pas question de mettre les gens à la rue ». A l’en croire, de l’argent sera remis aux déguerpis afin qu’ils puissent se payer une caution pour un nouveau logis. Quant aux propriétaires des maisons à raser, ils seront indemnisés, après évaluation de leur bâtisse, selon le Préfet d’Abidjan, « au juste prix ». Pour lui, il n’est pas normal de laisser des gens bâtir des habitations sur des bassins d’orages, des flancs de collines et autres sites dangereux. « Il faut qu’on déguerpisse ces gens qui habitent des zones où il ne faut pas habiter », a t-il insisté. Ensuite, Sam Etiassé a révélé que des mises en demeure ont été remis aux concernés. « Certains ont des certificats de propriété foncière qui sont des actes inattaquables » a-t-il remarqué. Mais, a noté Sam Etiassé, la loi donne la possibilité de les exproprier au profit de l’utilité publique. Conscient de l’importance et de l’ampleur de la tâche, surtout que la météo annonce des pluies plus drues que celles de l’an dernier qui ont fait plusieurs morts, le patron du Plan Orsec à Abidjan a appelé à la mobilisation des mairies et à la compréhension des populations. « 300 personnes doivent être immédiatement déguerpies à Yopougon. Si nous n’agissons pas maintenant, nous aurons des problèmes début juin », a-t-il prévenu. C’est pourquoi, ses hommes entreront incessamment en action. « La première opération de déguerpissement et de démolition qu’on va mener, sera à la Riviera Palmeraie, dans une zone non aedificandi où certaines habitations construites modifient le lit naturel de drainage des eaux de telle sorte que toutes les maisons de la zone sont inondées dès les premières pluies », a souligné Sam Etiassé, avant de faire savoir que des sites dangereux ont été repérés dans presque toutes les communes et banlieues d’Abidjan : Anyama, Adjam, Cocody, Yopougon, Treichville… et surtout Abobo. Pour cette dernière cité, a martelé Sam Etiassé, « il faut un plan Orsec spécial pour les canalisations, l’assainissement… ». Les endroits déguerpis, a-t-il relevé, seront déclarés, avec force de loi, d’utilité publique, donc interdits à la construction. Le Préfet d’Abidjan a par ailleurs annoncé la mise en œuvre du Programme d’Urgence d’Infrastructures Urbaines financé par la Banque mondiale et l’Union Européenne à hauteur de 20 milliards de FCFA. Il s’agit d’un projet de construction des ouvrages publics d’assainissement, de construction, d’ouvrage de traitement et de refoulement des eaux dans le District d’Abidjan. Et les sites devant abriter ces travaux sont, a regretté Sam Etiassé, illégalement occupés par des populations. Enfin, le patron du plan Orsec a exhorté les populations à proscrire l’usage des caniveaux en dépotoirs, abandonner les sites à risques tels que Boribana, Banco 1, à arrêter de faire des entailles dans les talus( en dessous du campus, au paillet en allant au Zoo).
Y. Sangaré
Y. Sangaré