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Politique Publié le vendredi 14 mai 2010 | Le Mandat

Délocalisation de la BAD à Tunis : Toute la vérité

Une frénésie s’est emparée d’une bonne frange de la population de Côte d’Ivoire à l’annonce de la tenue de la prochaine AG de la BAD en terre ivoirienne. C’est dans l’ordre normal des choses que cette décision de la BAD réjouisse les Ivoiriens en ce sens qu’elle traduit le rétablissement de la confiance entre cette banque et la Côte d’Ivoire. Une confiance rompue lors des manifestations hostiles à l’Accord de Linas Marcoussis organisées à Abidjan par les thuriféraires de Laurent Gbagbo. Manifestations au cours desquelles, le siège de l’Institution, son président, le marocain Omar Kabbaj, et des véhicules de certains de ses travailleurs ont été pris pour cibles par les « démolisseurs » et autres vandales de Gbagbo. C’est cette ambiance d’insécurité installée par les anti-Marcoussis de Gbagbo qui a poussé la Banque Africaine de Développement (BAD) à délocaliser à Tunis. Cependant, il faut rappeler que c’est Henri Konan Bédié, en tant que Ministre de l’économie et des finances sous Houphouët Boigny, qui a imposé la destination ivoirienne à la BAD alors que celle-ci était destinée au Caire (Egypte). Aujourd’hui encore, le nom et la signature de Bédié figurent dans le cahier de charge de l’Institution dont le retour au bercail se présente comme un exploit pour les refondateurs. Et pour revenir au bord de la lagune Ebrié, l’Institution bancaire africaine pose comme préalable, les élections et un retour définitif à la paix, gages d’un environnement sécurisé et favorable aux investissements. A ce titre, la tenue des travaux de la prochaine Assemblée Générale annuelle de cette banque en Côte d’Ivoire est un ballon d’essai qu’il faudra réussir. Du coup, les bourreaux d’hier de la banque, se déguisent en donneurs de leçons pour faire croire que ceux qui veulent marcher sont contre les intérêts du pays. Si seulement le ridicule tuait, beaucoup ne seraient plus de ce monde. Seulement, il faut que Laurent Gbagbo et ses ouailles comprennent que seules des élections transparentes et équitables peuvent définitivement ramener la paix et inciter au retour des investisseurs en Côte d’Ivoire. Sinon, sans élections, la BAD peut tenir mille AG en Côte d’Ivoire par an, mais elle ne reviendra pas à Abidjan. Une manière de dire au camp présidentiel qu’il faut plutôt se préoccuper des élections que de danser pour une AG. La vie et l’avenir de ce pays dépendent plutôt des élections, et non du retour de la BAD en Côte d’Ivoire. Des pays vivent, et beaucoup mieux que la Côte d’ivoire, sans forcement abriter le siège de la BAD. C’est une fierté d’abriter le siège social de la BAD, mais ce n’est pas une raison pour reléguer au second rang, les élections derrière lesquelles courent depuis des années, les Ivoiriens. L’avenir du pays en dépend.

Rodolphe Flaha
rflaha@yahoo.com
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