Hauteur

C’est la grande déception chez la majorité des militants du RHDP. Le report de la marche du 15 mai a pratiquement décontenancé les partisans de l’Opposition, qui continuent de se poser des questions sur les raisons de la démarche de leurs leaders. Excédés, certains d’entre eux ont même annoncé qu’ils quittaient définitivement la vie politique, dont ils disent ne plus appréhender les énigmes et les non-dits. A dire vrai, les appels de désapprobation de la décision de report de la marche n’ont pas manqué. Il faut sans doute les comprendre, pour avoir été mobilisé pendant plusieurs semaines. A priori, rien ne s’opposait à cette marche dans la mesure où elle était pacifique et avait pour principal objectif de réclamer une date pour la présidentielle attendue depuis de nombreuses années. Qui plus est, le régime qui demandait le report de la marche du RJDP juste pour ne pas gêner les assemblées annuelles de la BAD, a fait montre, par le passé, d’une intransigeance à toute épreuve, quand le PDCI au pouvoir en cette période, souhaitait l’ajournement de certaines manifestations politiques. Les militants sont légitimés à dire que Laurent Gbagbo avait marché dans ce pays contre l’arrivée du Pape Jean-Paul II à l’inauguration de la Basilique et contre les assises de « Investir en Côte d’Ivoire ». De même qu’en février 92, au mépris de l’interdiction prise par les autorités de l’époque. Pourquoi donc le RHDP se refuse t-il de lui renvoyer l’ascenseur ? Pourquoi accéder à la demande d’un homme qui n’a pas respecté sa signature, encore moins sa parole ? Un homme dont les engagements ne valent même pas le poids d’un duvet. Cependant, si on l’on comprend la rage et la grande colère, une sorte de « monnè » indéfinissable, qui habitent les inconditionnels du RHDP, il importe pour eux de mesurer à sa juste valeur, la démarche de leurs leaders qui ont toujours voulu le meilleur pour eux. Des personnalités qui ont renoncé à tout pour se mettre à leur disposition. Ce n’est un secret pour personne qu’à l’approche du 15 mai, le pouvoir a usé de toutes sortes de complots, pour se faire peur et pour justifier les affrontements à venir. On a d’abord « découvert » une cache d’armes à Anyama. Ensuite, le ministre de la Défense, sans défense dans le sérail FPI, a annoncé une autre cache d’armes à Yopougon, sans nous en donner des preuves. Dans un tel contexte où « le loup crie au loup », les tenants du RHDP ont fait preuve d’une grande responsabilité, à saluer

Bakary Nimaga