La marche de ce samedi n’aura pas lieu. Ainsi en ont décidé les présidents Alassane Dramane Ouattara du RDR et Henri Konan Bédié du PDCI-RDA. Cette décision a jeté un malaise profond tant au niveau du sommet que de la base du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Les présidents Mabri Toikeusse de l’UDPCI et Innocent Anaky Kobena du MFA se sont désolidarisés de leurs aînés quant au report de cette marche longtemps annoncée à grand renfort de publicité. Le sentiment le plus partagé en ce moment au sein des militants du RHDP est la déception. Faut-il leur en vouloir de ne pas être contents de leurs leaders ?
Assurément pas. La haute direction du RHDP, d’ailleurs, reconnait que leur « colère est légitime ». Plus qu’un aveu, ces propos montrent quelque part que le directoire est conscient qu’il n’a pas traduit fidèlement les aspirations de la base en reportant sine die cette marche. Le directoire du RHDP sait que des erreurs ont été commises dans la gestion de cette affaire. D’abord au niveau de la communication. Pourquoi avoir laissé les leaders du RJDP communiquer longtemps sur la manifestation si l’on savait qu’ils n’étaient pas prêts ? Pourquoi avoir envoyé des missions à l’intérieur du pays pour galvaniser et remobiliser les militants ? Pourquoi, dès que l’on était convaincu que les choses n’étaient pas bien en place, avoir trainé sur la décision de report ? Mieux, pourquoi a-t-on accepté de recevoir le chef de l’Etat à la veille de la marche sans communiquer en toute transparence sur les motifs de sa visite ? Le fait d’avoir laissé les militants dans l’expectative après la rencontre à beaucoup contribuer à la propagation des folles rumeurs qui ont entouré et suivi la rencontre. Et ce n’est pas la première fois que le RHDP pêche à ce niveau. En cas de situation floue, il faut communiquer et donner la bonne information aux uns et aux autres. Et en toute promptitude avant que le doute et la suspicion ne s’installent dans les esprits. Au plan de la stratégie, on pourrait croire que Laurent Gbagbo a encore marqué un point. Son coup de bluff avec la visite rendue à Henri Konan Bédié a marché. Laurent Gbagbo voulait non seulement le report de la marche qu’il redoutait en cette période où le processus de paix est dans l’impasse. Mais il savait qu’en obtenant le report, il éloigne encore plus des leaders qui commencent à ne plus être compris par leur base. Aujourd’hui, l’idée qui court dans les sections de base est que les premiers responsables du rassemblement houphouëtistes ont « peur d’en découdre avec Laurent Gbagbo ». Le candidat du FPI qui est conscient de cette situation, utilise la ruse pour entretenir cette idée même si elle est fausse.
Sur cet aspect, le RHDP assurément aura d’autres occasions de prouver le contraire. C’est à lui de ne pas les rater. Enfin, au plan de la gestion humaine, on est vite allé en besogne. On aurait dû patienter un tout petit peu et s’assurer que tout était en place pour lancer la machine. Il y a eu visiblement un sérieux problème de coordination entre la jeunesse et le Directoire. Tant au niveau des actions que des discours. Au moment où la base s’échinait à s’organiser pour la marche, rien n’était encore prêt au sommet. Au moment où le sommet demandait aux militants du RHDP de s’organiser et se tenir prêts pour les futurs mots d’ordre, ceux-ci se préparaient pour la marche du 15 mai. Un quiproquo qui aurait dû être corrigé par une mise au point ferme et claire du directoire. Aujourd’hui, le report est consommé. Mais à l’avenir, il faut se garder de commettre ce genre d’erreurs. Car elles risquent de coûter gros au RHDP et à la Côte d’Ivoire.
Jean-Claude Coulibaly
Assurément pas. La haute direction du RHDP, d’ailleurs, reconnait que leur « colère est légitime ». Plus qu’un aveu, ces propos montrent quelque part que le directoire est conscient qu’il n’a pas traduit fidèlement les aspirations de la base en reportant sine die cette marche. Le directoire du RHDP sait que des erreurs ont été commises dans la gestion de cette affaire. D’abord au niveau de la communication. Pourquoi avoir laissé les leaders du RJDP communiquer longtemps sur la manifestation si l’on savait qu’ils n’étaient pas prêts ? Pourquoi avoir envoyé des missions à l’intérieur du pays pour galvaniser et remobiliser les militants ? Pourquoi, dès que l’on était convaincu que les choses n’étaient pas bien en place, avoir trainé sur la décision de report ? Mieux, pourquoi a-t-on accepté de recevoir le chef de l’Etat à la veille de la marche sans communiquer en toute transparence sur les motifs de sa visite ? Le fait d’avoir laissé les militants dans l’expectative après la rencontre à beaucoup contribuer à la propagation des folles rumeurs qui ont entouré et suivi la rencontre. Et ce n’est pas la première fois que le RHDP pêche à ce niveau. En cas de situation floue, il faut communiquer et donner la bonne information aux uns et aux autres. Et en toute promptitude avant que le doute et la suspicion ne s’installent dans les esprits. Au plan de la stratégie, on pourrait croire que Laurent Gbagbo a encore marqué un point. Son coup de bluff avec la visite rendue à Henri Konan Bédié a marché. Laurent Gbagbo voulait non seulement le report de la marche qu’il redoutait en cette période où le processus de paix est dans l’impasse. Mais il savait qu’en obtenant le report, il éloigne encore plus des leaders qui commencent à ne plus être compris par leur base. Aujourd’hui, l’idée qui court dans les sections de base est que les premiers responsables du rassemblement houphouëtistes ont « peur d’en découdre avec Laurent Gbagbo ». Le candidat du FPI qui est conscient de cette situation, utilise la ruse pour entretenir cette idée même si elle est fausse.
Sur cet aspect, le RHDP assurément aura d’autres occasions de prouver le contraire. C’est à lui de ne pas les rater. Enfin, au plan de la gestion humaine, on est vite allé en besogne. On aurait dû patienter un tout petit peu et s’assurer que tout était en place pour lancer la machine. Il y a eu visiblement un sérieux problème de coordination entre la jeunesse et le Directoire. Tant au niveau des actions que des discours. Au moment où la base s’échinait à s’organiser pour la marche, rien n’était encore prêt au sommet. Au moment où le sommet demandait aux militants du RHDP de s’organiser et se tenir prêts pour les futurs mots d’ordre, ceux-ci se préparaient pour la marche du 15 mai. Un quiproquo qui aurait dû être corrigé par une mise au point ferme et claire du directoire. Aujourd’hui, le report est consommé. Mais à l’avenir, il faut se garder de commettre ce genre d’erreurs. Car elles risquent de coûter gros au RHDP et à la Côte d’Ivoire.
Jean-Claude Coulibaly