Le district d'Abidjan est en train de faire sa mue. Toutes les communes sans exception font leur toilette pour présenter fière allure lors des Assemblées générales de la Banque africaine de développement (Bad) qui s'ouvrent dans quelques jours. La décision de débarrasser la ville de tout ce qui n'honore pas et ternit à n'en point douter son image est venue des autorités compétentes. Ainsi les bistrots et autres maquis qui ont poussé comme des champignons en bordure de toutes les voies dans les communes, sont en train d'être rasés. Les autorités sont allées plus loin pour faire d'une pierre deux coups. Outre donc les gares de taxis wôrô-wôrô, les vendeurs ambulants, "les djosseurs de nama", les lavages de voiture occasionnels, les malades mentaux, qui ont débarrassé le plancher, les quartiers précaires d'où plusieurs personnes trouvent malheureusement la mort en temps de pluies, sont aussi rasés. En tout cas, les effets de cette action de nettoyage sont fortement ressentis dans la commune du Plateau, vitrine de la capitale économique de la Côte d'Ivoire. Mais dans cette commune, tout porte à croire que tout a été fait sauf l'essentiel. Les gares qui jouxtent l'espace dénommé " la Sorbonne" ont été dégagées, mais curieusement l'espace lui-même a été épargné. Or il est de notoriété que c'est la Sorbonne qui engendre tout le désordre constaté à cet endroit précis de la commune du Plateau, quartier des affaires d'Abidjan. Comment peut-on être sans pitié pour ceux considérés à tort ou à raison comme producteurs de petits tas d'ordures et fermer les yeux sur le grand générateur d'ordures, pour ne pas dire la décharge qu'est la Sorbonne ? Peut-être qu'on a en projet de brandir cette grande ordure qui n'honore en rien la commune du Plateau, en trophée aux participants des Assemblées annuelles de la Bad. Du travail de nettoyage est en train d'être fait, il importe pour la crédibilité des initiateurs qu'il se fasse dans la transparence et la clarté et touche effectivement tous les endroits qu'il faut. Et dans le cas d'espèce, la Sorbonne ne peut échapper à la règle si tant est que l'objectif visé est de rendre les communes propres. Le combat du maire Noel Akossi Bendjo, maire du Plateau, qui de tout temps se bat pour enlever l'ordure de la Sorbonne doit être compris pour son intérêt communautaire.
Paul Koffi
Paul Koffi