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Politique Publié le lundi 17 mai 2010 | Nord-Sud

Annulation de la marche du 15 mai - Gbagbo, Bédié, ADO, Mabri, Anaky : Le bénéfice qu`ils en tirent

Après l'annulation de la marche du 15 mai dernier projetée par les jeunes de l'opposition, comment sont, aujourd'hui perçu les acteurs politiques qui ont pris part au débat sur le report ou non ?

Laurent Gbagbo, l'humilité a encore payé
La formule « asseyons-nous et discutons » est de Laurent Gbagbo. Elle ne lui fait pas défaut. Si bien qu'il n'hésite pas à y recourir quand le contexte s'y prête. Dernièrement, l'impasse était réelle. Le bras de fer entre lui et l'opposition menaçait le pays d'une implosion. C'est en ce moment-là qu'il est entré en scène. Toutes ses approches empreintes d'humilité ont porté fruit. Car, lundi dernier, le chef de l'Etat a été écouté. Les portes auxquelles il frappait se sont ouvertes. Même demandeur, Laurent Gbagbo avait le choix entre recevoir M. Bédié au palais présidentiel, et se rendre chez son adversaire politique, Konan Bédié. Le président a choisi la dernière solution. Le chef de l'exécutif a certainement compris qu'en honorant son aîné d'une visite, ce dernier s'en trouverait forcément ému. Aussi, Laurent Gbagbo a pu penser qu'il toucherait au point affectif de son peuple qui aura à comptabiliser ses actions dans la résolution de la crise ivoirienne. Aujourd'hui, l'on peut dire que le coup de l'humilité lui a réussi. Car, il est parvenu à lever le verrou de la marche et à épargner son pays d'une catastrophe. La Côte d'Ivoire gagne dans l'immédiat en stabilité et en crédibilité. Elle peut négocier le retour de la Banque africaine pour le développement (BAD) qui siègera à Abidjan les 27 et 28 mai.

Henri Konan Bédié, l'apôtre de la paix
Henri Konan Bédié a lancé l'appel du report de la marche du 15 mai. Même si sa position n'est pas du goût de la jeunesse, par cet acte, l'ancien chef d'Etat vient de se donner, aux yeux de la communauté nationale et surtout internationale, une image de faiseur de paix. Sans risque d'exagérer, l'on pourrait dire que lui et le président du Rdr ont sauvé le processus de sortie de crise. Que serait-il advenu, en effet, si la marche avait eu lieu ? Le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) vient de mettre dans sa besace un argument dont son adversaire, Laurent Gbagbo jouissait tout seul jusque-là. L'actuel président ne manque pas d'occasion pour dire qu'il a tendu la main à l'ex-rébellion par amour pour la paix. Konan Bédié pourra dire la même chose à partir de maintenant. A savoir, qu'il a évité un bain de sang au pays en invitant les jeunes au calme, par amour pour la patrie qui espère aller aux élections dans la paix. Et, cela, à bien de tribunes, pourra servir.

Alassane Ouattara, sauveur d'une situation dangereuse

Que ce soit chez ses partisans ou chez ceux du chef de l'Etat sortant, l'ancien Premier ministre est perçu comme un patriote qui a sauvé le pays d'une situation incertaine. Car, de sources proches des différents états-majors du Rhdp, c'est lui qui a soulevé la question de l'inopportunité d'une marche à caractère insurrectionnelle. Un préalable de dernière minute qu'il aurait exigé de voir prendre en compte. Ce qui aurait amené les présidents de l'Udpci et du Mfa à prendre leurs distances vis-à-vis de leurs deux aînés. Mais Alassane Ouattara parviendra-t-il à tirer tous les profits possibles de cette situation ? Une chose est sûre, il va falloir compter avec les extrémistes de son parti, le Rdr, et ceux de ses alliés. Sans oublier ceux du camp présidentiel qui l'ont toujours accusé d'être le père de la rébellion.

Albert Toikeusse Mabri a rejoint Anaky

Le président de l'Udpci est apparu, dans l'affaire de l'annulation de la marche du 15 mai, comme un irréductible opposant à Laurent Gbagbo. Il a franchi le pas, rejoignant Innocent Anaky Kobena dans le camp des « marcheurs à tous prix ». Il a été le premier à monter au créneau pour fustiger ses aînés que sont Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. «L'Udpci se tient aux côtés des braves populations de Côte d'Ivoire et leur demande de ne pas désespérer », avait-il lancé aux Ivoiriens, par l'entremise d'Alassane Salif N'Diaye, le secrétaire général de son parti. Une attitude pour laquelle il est vu comme un beau lutteur par les jeunes houphouétistes qui louent son courage. Pourra-t-il pour autant en tirer des dividendes électoraux lors des consultations à venir ?

Anaky Kobena, le vrai garçon

Anaky Kobena est resté égal à lui-même. Le président du Mouvement des forces d'avenir (Mfa) est demeuré intransigeant jusqu'au bout.«Cette marche aura lieu même si les leaders du Rhdp ne donnent pas un mot d'ordre. Personne au Rhdp ne peut la faire reporter», a-t-il soutenu mercredi malgré la volonté de ses alliés du Rdr et du Pdci d'y surseoir. Y croyait-il vraiment ? Pouvait-il agir autrement lui qui s'était donné, jusque-là, l'image d'un homme prêt à en découdre à tous les coups avec Laurent Gbagbo ? En tout cas, le député de Koun-Fao a fait ce à quoi s'attendaient les militants. Dans une opposition jugée trop bourgeoise, où la passion des militants est diamétralement opposée au sang-froid des deux plus influents responsables (Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié). Les militants avaient besoin d'un leader à l'action directe. La nature ayant horreur du vide, le président du Mfa en a profité pour se présenter comme le «zorro» des républicains. Et, cela lui réussit bien. En témoignent les acclamations qu'il reçoit à l'occasion de chaque sortie des leaders du rassemblement. Et, sa cote qui avait quelque peu baissée suite à son entrée au gouvernement, reprend l'ascendance.

Marc Dossa, Bidi Ignace & Bamba K. Inza
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