‘‘Le vin est tiré, il faut le boire’’. La marche historique du RJDP annoncée pour se dérouler le 15 mai dernier a été reportée sine die par Konan Bédié et Alassane Ouattara. Contre le gré des nombreux militants qui attendaient cette marche pour s’exprimer. La raison évoquée, cette marche aurait des allures insurrectionnelles. Cet aveu sonne comme une diabolisation de cette jeunesse qui voulait incarner la locomotive de la lutte pour la démocratie en Côte d’Ivoire. Après les pleurs et les grincements de dents à l’issue du report de la marche, l’heure se trouve maintenant au bilan. A qui le report de cette marche profite-t-il vraiment ? A première vue, cette marche a pour plus grands bénéficiaires, le président Laurent Gbagbo et sa majorité présidentielle. Parce qu’à dire vrai, cette marche du RJDP était des plus craintes par Gbagbo et ses compagnons. Des rumeurs circulaient et selon lesquelles cette marche devait aboutir au départ de Gbagbo de la présidence de la République. A côté de cela, il faut retenir que Gbagbo veut garantir un environnement de quiétude aux travaux de la 45e A.G de la BAD qui se tiendront en terre ivoirienne. Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, insoupçonnées, cette marche des jeunes du RHDP troublait profondément le sommeil du Woody de Mama qui voyait en cette manifestation, une réelle menace pour son pouvoir. Aujourd’hui, l’époux de Ehivet Simone peut pousser un soupir de soulagement après le report de cette marche. Bédié lui a extrait une épine du pied. Et, dans un silence joyeux, le camp présidentiel se réjouit. On refuse de dire qu’il n’y a rien en face, parce qu’ils sont réellement convaincus qu’il y a bel et bien des gens en face, sauf les éternels aveugles. Que se sont dit Gbagbo et Bédié, quelles promesses se sont-ils faites ? Bien malin qui pourra répondre à ces interrogations. Dans tous les cas, pendant combien de temps ces choses vont-elles durer ? Parce que le PDCI et le RDR ne vont pas toujours continuer d’aider Gbagbo à sauver son pouvoir chancelant. L’avenir de la Côte d’Ivoire en dépend.
Rodolphe Flaha
rflaha@yahoo.com
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