Hommes, femmes : Ces médicaments qui tuent les cheveux

De plus en plus de personnes sont touchées par la perte de cheveux en Côte d’Ivoire. Ce phénomène, sans conséquence majeure sur la santé, a cependant ses explications et peut être évité.

Chaque cheveu vit de 2 à 7 ans, selon les médecins spécialistes du site ‘‘passeport.net’’. En principe, de nouvelles repousses remplacent les 50 à 100 cheveux qui tombent quotidiennement. Sur 100.000 cheveux, cette perte passe inaperçue. Mais, il arrive que l’on subisse une perte importante de la chevelure. On parle alors d’alopécie (perte de cheveux). Selon la cause, la perte de cheveux peut être définitive ou temporaire. Quand elle est définitive, on parle de calvitie ou alopécie androgénétique, qui est en général héréditaire. Elle est la forme la plus courante. Cependant, on constate, de plus en plus, de cas de pertes de cheveux aussi bien chez les hommes que chez les femmes qui n’ont rien à voir avec la calvitie. Elles sont due à d’autres facteurs. « Cela fait 5 ans que je me plains de mes cheveux. J’avais des cheveux épais, raides, qui se sont mis à tomber subitement. J’ai essayé des traitements sans succès », explique Ouattara V., une étudiante de 23 ans. Pour cacher ce fait, elle est obligée de porter fréquemment des perruques ou se natter avec des mèches artificielles. Plusieurs filles de son âge sont dans cette situation. Du côté des hommes, la perte de cheveux est facilement gérable. « Je me rase complètement la tête, pour vaincre mon problème », explique Sinaly D, mécanicien à Abobo-avocatier. Depuis l’âge de 13 ans, le garçon subit les moqueries de ses copains parce qu’il n’a pas assez de cheveux sur sa tête. Aujourd’hui, à 18 ans, le problème persiste. « Ce n’est pas une calvitie mais je n’arrive pas à soigner cela », ajoute-t-il. Selon le Dr Kotoclo, médecin à l’hôpital général d’Abobo, la perte de cheveux est très visible chez les jeunes en Côte d’Ivoire. Sans donner de chiffre, le médecin se base sur les cas qu’il a pu voir jusque-là. Ce phénomène n’est pas fortuit.

Les causes

Parmi les causes de la perte de cheveux, Dr Aka Boussou, dermatologue à l’université de Bouaké cite le stress au boulot. « En cas de stress, l’organisme fabrique des médiateurs multiples ; certains provoquent l’hypertension, d’autres la chute de cheveux ». Mais, pour le médecin, il faut surtout noter les champoings, les défrisants agressifs qui nuisent aux cheveux. Et, les femmes sont les plus concernées à ce sujet. « En général, ce sont les produits anti-cancérigènes qui provoquent les pertes de cheveux. Ils peuvent même entraîner la perte de tous vos cheveux », précise-t-il. Les furoncles sur la tête en sont également une cause. Mais il faut savoir que les causes diffèrent selon le type d’alopécie. L’alopécie cicatricielle, par exemple, peut être causée par une lésion définitive du cuir chevelu en raison d’une maladie de la peau ou d’une infection cutanée. Chez les enfants, elle est provoquée par la teigne, une infection fongique du cuir chevelu. L’effluvium télogène (chute soudaine et temporaire de cheveux) arrive à la suite d’un choc physique ou émotif (décès du conjoint, etc.), d’une grossesse, d’une opération chirurgicale, d’une perte de poids importante, d’une forte fièvre, etc. Jusqu’à 30 % des cheveux entrent prématurément en phase de repos, puis tombent. Une fois le stress passé, les follicules pileux (enveloppe programmée pour faire pousser les cheveux et les renouveler) reviennent en phase active. La perte de cheveux peut être aussi causée par l’absence de racines des cheveux. On parle dans ce cas de l’alopécie congénitale, très rare. Il ne faut pas oublier certaines maladies endocriniennes qui sont à l’origine de la perte de cheveux.
Au premier rang, il y a l’hypothyroïdie (faible production d’hormones par la glande thyroïde), l’hypopituitarisme ou hyperprolactinémie qui est un dérèglement au niveau de l’hypophyse, il peut être dû à un excès d’androgènes absolues ou relatives (ménopause). Mais la perte de cheveux n’est pas une calamité et les médecins ont leur petite idée sur les moyens qu’il faut pour l’éviter (lire encadré ci-dessous).


Raphaël Tanoh