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Politique Publié le mardi 18 mai 2010 | Le Quotidien d’Abidjan

Report de la marche du RHDP : Gbagbo met l’opposition à ses pieds

© Le Quotidien d’Abidjan Par Cecom RDR
Sortie de crise: ADO a reçu le président Gbagbo
Lundi 17 mai 2010. Abidjan, Cocody. Résidence du Dr Alassane Dramane Ouattara. Le président du RDR reçoit le président Laurent Gbagbo
Avec maestria le président de la république a réussi à faire reculer le RHDP qui prévoyait une marche insurrectionnelle le 15 mai dernier.

« La politique c’est mon métier », ne cesse de répéter le président Laurent Gbagbo. Ceux qui en doutaient encore viennent, une fois de plus, d’en avoir la preuve. En fin tacticien, Laurent Gbagbo a réussi à faire plier le RHDP qui projetait une marche insurrectionnelle sur toute l’étendue du territoire pour obtenir la chute du régime en place. Brouillant ainsi toutes les cartes de ceux qui, encagoulés, entendaient profiter de ce moment de ‘’haute tension’’ pour réaliser leurs desseins de voir la Côte d’Ivoire plonger à nouveau dans l’instabilité. Pourtant, le lundi 10 mai dernier, lorsque, à la surprise générale, le Chef de l’Etat rendait visite au président du PDCI Henri Konan Bédié pour « parler de l’évolution du processus de sortie de crise », ils sont nombreux ceux qui ne vendaient pas chère l’issue de cet autre « Dialogue direct ». A juste titre, au sortir de cette rencontre, la presse proche de l’opposition n’a pas manqué de parler d’un éventuel échec de Laurent Gbagbo lors de son huis-clos avec Bédié. Mais deux jours plus tard, ils ont dû déchanter quand les effets de cette ‘’visite de courtoisie’’ ont fini par se faire ressentir. Après plusieurs réunions de crise, les deux partis leaders du RHDP, à savoir le PDCI et le RDR, ont décidé du report de la marche le mercredi 12 mai dernier. Au grand dam de leurs deux petits alliés l’UDPCI et le MFA et de leurs militants. Une décision qui a fini par étaler au grand jour les divergences profondes qui minent les rangs des houphouétistes. Puisque les deux ‘’frustrés’’ n’ont pas manqué de ruer dans les brancards et de crier à la trahison. Anaky, le président du MFA, accusant Bédié et Ado d’avoir pactisé avec Gbagbo pendant que Mabri Toikeusse, de l’Udpci, menace de suspendre la participation de son parti aux activités de la coalition
des houphouétistes. Des sorties qui n’ont nullement douché l’ardeur du président du PDCI à poursuivre son revirement à 90°. Puisque deux jours après le report, Henri Konan Bédié est encore monté au créneau pour révéler les vraies motivations de cette marche. « L’esprit, l’objectif et les conditions de préparation de cet évènement qui se voulait pacifique, ont été dévoyés. Ils étaient de nature à nous conduire à l’affrontement, à la chienlit, aux pertes en vies humaines et au risque de replonger notre pays dans la plus imprévisible des aventures », a expliqué le président du PDCI. « En ma qualité de président du PDCI-RDA et ayant déjà assumé les charges de chef de l’Etat, je me devais de me montrer responsable. Chaque Ivoirien se rappelle ces paroles fortes du président Houphouët-Boigny affirmant qu’il préfère l’injustice au désordre ; car l’injustice peut se réparer alors que le désordre peut emporter tout, l’Etat, le corps social », a précisé Bédié pour justifier ce brusque changement de cap qui s’explique encore difficilement. Surtout quand on s’en tient à l’attitude du vieux parti depuis le déclenchement de la crise. Pour rappel, depuis qu’il a entrepris d’aller à la rencontre de ses militants, le président du PDCI n’a pas cessé de bander les muscles. Ils sont nombreux les Ivoiriens qui se souviennent encore des propos incendiaires de Bédié à l’endroit de Laurent Gbagbo. Et même plus loin son refus poli au président ghanéen John Kuffuor qui, en son temps, avait fait le déplacement d’Abidjan pour, en sa qualité de président en exercice de la CEDEAO, tenter de négocier l’annulation de la marche de mars 2004. A cette époque, même l’impressionnant dispositif mis en place par les forces de l’ordre n’a pas empêché le RHDP de défier l’autorité de l’Etat. En outre, parlant de cette
marche du 15 mai dernier, KKB, le leader des jeunes du PDCI, est celui-là même qui s’est présenté comme l’initiateur de cette manifestation qui devait aboutir à la chute de Gbagbo. On se souvient encore de la rencontre au cours de laquelle le président de la JPDCI a, à mots à peine voilés, invité le CEMA Philippe Mangou à les aider à faire partir le régime en place par la force. Même les mises en garde des uns et des autres n’ont pas réussi à doucher leur envie d’en découdre. Et c’est certainement avec la caution des leaders que les jeunes du RHDP ont entrepris des tournées à l’intérieur du pays pour mobiliser leurs bases. Bédié devrait donc en principe se réjouir de la tenue des mouvements dont l’objectif est le départ de Gbagbo. Un départ qu’il ne cesse d’ailleurs de réclamer à cor et à cris. Mais à la surprise générale, l’opposition a abdiqué, gagnée du coup par un sursaut patriotique. Comme quoi Gbagbo sait toucher là où ça fait mal.

Mireille Abié
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