18 mai 2005 – 18 mai 2010. Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix a soufflé, hier, sa cinquième bougie. Cinq ans de coalition, avec quatre partis politiques significatifs de l’opposition ivoirienne : le PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié, le RDR d’Alassane Dramane Ouattara, de l’UDPCI d’Albert Mabri Toikeusse et du MFA d’Innocent Anaky Kobena. En effet, c’est au lendemain de la signature de l’Accord politique d’Accra 3, en juillet 2004, que les leaders des quatre formations politiques se réclamant de l’idéologie de feu le président Félix Houphouët Boigny, père fondateur de la nation ivoirienne, décident de s’unir en formant le RHDP. Ce vœu s’est finalement concrétisé, le 18 mai 2005 à Paris, avec la signature d’une plate-forme par les quatre présidents. Pour ces houphouëtistes, l’enjeu de ce rassemblement est de taille. Il s’agissait, entre autres, de sauver la Côte d’Ivoire de la situation chaotique et des périls qui la menacent depuis l’arrivée du FPI et de Laurent Gbagbo au pouvoir en octobre 2000. Par ce Rassemblement, il s’agissait également de construire une plate-forme politique fondée sur les valeurs mises en avant par le Président Félix Houphouët-Boigny pour résoudre les conflits de tous ordres vécus par la Nation sous son régime. A savoir : la tolérance, le dialogue, la recherche constante du compromis et de la paix.
L’houphouëtisme,
une idéologie saine
Comme défini dans le préambule de la plateforme du RHDP, l’Houphouëtisme englobe la pensée, l’oeuvre et l’action politique du Président Félix Houphouët-Boigny. C’est un système cohérent d’idées et de choix qui ont servi de boussole à son entreprise d’édification de la Nation ivoirienne et à la conduite des affaires de l’Etat, au plan national et international. Imprégné et instruit des réalités ivoiriennes et africaines, Félix Houphouët-Boigny s’est toujours refusé à plaquer sur celles-ci, les clivages et les schémas à trop fortes connotations idéologiques. Il s’est référé, de façon constante, aux vertus de la tolérance, du dialogue et de la recherche du compromis. Il a choisi d’être, en toute circonstance, l’apôtre de la paix. « La paix, disait-il, n’est pas un vain mot mais un comportement ». Une telle vision politique aura permis à la Côte d’Ivoire, quarante ans de stabilité politique, de développement économique continu et de paix sociale. Forts donc de ce constat, les Partis signataires de la plate-forme du RHDP s’engageaient ainsi à s’inspirer de l’oeuvre inestimable d’Houphouët-Boigny, afin de construire, pour les générations nouvelles, un autre avenir et faire fructifier son héritage pour replacer la Côte d’Ivoire dans l’axe de son destin régional et international. Pour ce faire, ils ont décidé de s’engager également, dans l’opposition au pouvoir FPI. En menant ainsi leur lutte dans la solidarité et la coordination étroite. Toute chose devrant se traduire par des actions et réactions concertées, la dénonciation de la volonté du pouvoir de porter atteinte à la transparence du scrutin et de retarder les échéances électorales, etc. Cependant, après cinq bonnes années d’existence, quel bilan peut-on tirer aujourd’hui du RHDP ?
Parcours passionnant
Bien que n’ayant pas encore réussi à prendre les rênes de l’Etat de Côte d’ Ivoire, par manque d’élection depuis 2005, les « enfants » d’Houphouët peuvent se réjouir du parcours passionnant que continue de connaître leur rassemblement. L’union des houphouëtistes, dans un élan de solidarité, a pu asseoir une organisation forte et dynamique. De la simple signature de plate-forme de Paris, le RHDP est devenu aujourd’hui une véritable machine de pression contre le régime de Laurent Gbagbo. En organisation civilisée, ses leaders ont toujours usé des moyens démocratiques pour permettre à la Côte d’Ivoire de sortir des situations souvent aux lendemains incertains. Même si ces moyens démocratiques, telles les marches, ont été très souvent réprimés dans la violence par les Forces de l’ordre mandatées par le chef de l’Etat Laurent Gbagbo. De plus, les « héritiers » d’Houphouët, comme leur père, ont toujours privilégié le dialogue et l’esprit de paix. Des différents accords politiques à celui de Ouagadougou, signé en mars 2007, les leaders du RHDP ont toujours adopté une position d’acteurs responsables dans le processus de sortie de crise. D’où, l’acceptation par les présidents Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara d’être membres du Cadre permanent de concertation (CPC) de l’Accord de Ouagadougou, aux côtés du chef de l’Etat Gbagbo, du Premier ministre Soro Kigbafori Guillaume et du Facilitateur, le président burkinabé, Blaise Compaoré. Ainsi, de ce cadre, l’opposition ivoirienne a pu obtenir la tenue effective des audiences foraines, de l’opération d’identification et d’enrôlement sur la liste électorale.
Cependant, il y a des zones d’ombres à souligner. Il s’agit en premier lieu du manque de coordination dans certaines actions. La remarque faite avec les manifestations de protestation enregistrées en février dernier suite à la double dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Gouvernement par Laurent Gbagbo. En effet, pendant qu’à l’intérieur du pays, le mot d’ordre du directoire était grandement suivi, à Abidjan, les choses semblaient traîner. C’était là une véritable fausse note. Une autre, non la moindre, a bien sûr été celle du report sine die de la marche du 15 mai dernier. Et pendant que les présidents Bédié et Ouattara appellent au report de la marche, Mabri Toikeusse et Anaky Kobena, eux, exhortent les militants à descendre dans les rues. Des divergences de points de vue qui ont vite fait dire aux adversaires du camp présidentiel, que l’opposition est en cours de décadence. Cette situation, il faut le reconnaître, a révélé certaines défaillances, surtout de coordination et de communication, au sein des houphouëtistes. Mais de là à parler de déclin du RHDP, c’est prendre ses désirs pour de la réalité. Car, au delà des passions, le rassemblement des houphouëtistes sait se retrouver, s’asseoir et discuter. Afin de ressortir encore plus forts et plus soudés que jamais.
Diawara Samou
L’houphouëtisme,
une idéologie saine
Comme défini dans le préambule de la plateforme du RHDP, l’Houphouëtisme englobe la pensée, l’oeuvre et l’action politique du Président Félix Houphouët-Boigny. C’est un système cohérent d’idées et de choix qui ont servi de boussole à son entreprise d’édification de la Nation ivoirienne et à la conduite des affaires de l’Etat, au plan national et international. Imprégné et instruit des réalités ivoiriennes et africaines, Félix Houphouët-Boigny s’est toujours refusé à plaquer sur celles-ci, les clivages et les schémas à trop fortes connotations idéologiques. Il s’est référé, de façon constante, aux vertus de la tolérance, du dialogue et de la recherche du compromis. Il a choisi d’être, en toute circonstance, l’apôtre de la paix. « La paix, disait-il, n’est pas un vain mot mais un comportement ». Une telle vision politique aura permis à la Côte d’Ivoire, quarante ans de stabilité politique, de développement économique continu et de paix sociale. Forts donc de ce constat, les Partis signataires de la plate-forme du RHDP s’engageaient ainsi à s’inspirer de l’oeuvre inestimable d’Houphouët-Boigny, afin de construire, pour les générations nouvelles, un autre avenir et faire fructifier son héritage pour replacer la Côte d’Ivoire dans l’axe de son destin régional et international. Pour ce faire, ils ont décidé de s’engager également, dans l’opposition au pouvoir FPI. En menant ainsi leur lutte dans la solidarité et la coordination étroite. Toute chose devrant se traduire par des actions et réactions concertées, la dénonciation de la volonté du pouvoir de porter atteinte à la transparence du scrutin et de retarder les échéances électorales, etc. Cependant, après cinq bonnes années d’existence, quel bilan peut-on tirer aujourd’hui du RHDP ?
Parcours passionnant
Bien que n’ayant pas encore réussi à prendre les rênes de l’Etat de Côte d’ Ivoire, par manque d’élection depuis 2005, les « enfants » d’Houphouët peuvent se réjouir du parcours passionnant que continue de connaître leur rassemblement. L’union des houphouëtistes, dans un élan de solidarité, a pu asseoir une organisation forte et dynamique. De la simple signature de plate-forme de Paris, le RHDP est devenu aujourd’hui une véritable machine de pression contre le régime de Laurent Gbagbo. En organisation civilisée, ses leaders ont toujours usé des moyens démocratiques pour permettre à la Côte d’Ivoire de sortir des situations souvent aux lendemains incertains. Même si ces moyens démocratiques, telles les marches, ont été très souvent réprimés dans la violence par les Forces de l’ordre mandatées par le chef de l’Etat Laurent Gbagbo. De plus, les « héritiers » d’Houphouët, comme leur père, ont toujours privilégié le dialogue et l’esprit de paix. Des différents accords politiques à celui de Ouagadougou, signé en mars 2007, les leaders du RHDP ont toujours adopté une position d’acteurs responsables dans le processus de sortie de crise. D’où, l’acceptation par les présidents Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara d’être membres du Cadre permanent de concertation (CPC) de l’Accord de Ouagadougou, aux côtés du chef de l’Etat Gbagbo, du Premier ministre Soro Kigbafori Guillaume et du Facilitateur, le président burkinabé, Blaise Compaoré. Ainsi, de ce cadre, l’opposition ivoirienne a pu obtenir la tenue effective des audiences foraines, de l’opération d’identification et d’enrôlement sur la liste électorale.
Cependant, il y a des zones d’ombres à souligner. Il s’agit en premier lieu du manque de coordination dans certaines actions. La remarque faite avec les manifestations de protestation enregistrées en février dernier suite à la double dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Gouvernement par Laurent Gbagbo. En effet, pendant qu’à l’intérieur du pays, le mot d’ordre du directoire était grandement suivi, à Abidjan, les choses semblaient traîner. C’était là une véritable fausse note. Une autre, non la moindre, a bien sûr été celle du report sine die de la marche du 15 mai dernier. Et pendant que les présidents Bédié et Ouattara appellent au report de la marche, Mabri Toikeusse et Anaky Kobena, eux, exhortent les militants à descendre dans les rues. Des divergences de points de vue qui ont vite fait dire aux adversaires du camp présidentiel, que l’opposition est en cours de décadence. Cette situation, il faut le reconnaître, a révélé certaines défaillances, surtout de coordination et de communication, au sein des houphouëtistes. Mais de là à parler de déclin du RHDP, c’est prendre ses désirs pour de la réalité. Car, au delà des passions, le rassemblement des houphouëtistes sait se retrouver, s’asseoir et discuter. Afin de ressortir encore plus forts et plus soudés que jamais.
Diawara Samou
