La polémique autour du convoyage des marchandises est loin d’être terminée. Hier encore, le Groupement National des Professionnels agréées d’Appairage et Distributeurs de lettres de voiture de Côte d’Ivoire (GNPAA-CI) a levé la voix, à la Bibliothèque Nationale au Plateau. Au cours d’une conférence de presse, cette organisation s’est insurgée contre le monopole qu’exerce l’Office Ivoirien des Chargeurs (OIC) sur le secteur. Selon M. Dago Marc, président de ce groupement, l’OIC ne peut pas être la seule structure habilitée à faire les opérations d’appairage ou de convoyage, pour la simple raison que le fret est libéralisé depuis 1995. A ce niveau, M. Dago Marc a indiqué que l’Etat a institué les bureaux de fret pour assainir le secteur des transports. Ainsi, la Bourse de Fret de Côte d’Ivoire (BFCI) voit le jour en 1987 avec une concession de l’Etat et un cahier de charges. Mais du fait de quelques dysfonctionnements de cette structure, la concession lui est retirée et remise à l’OIC par décret n°95-819 du 29/09/95. Mais avec la libéralisation du fret, l’OIC perd également la concession par décret n°98-217 du 12 mai 1998. Une autre conséquence de cette libéralisation est qu’elle donne lieu à la création de l‘activité de distribution de lettres de voiture qui est séparée de l’activité de l’appairage par deux textes réglementaires différents. « Ces textes donnent ainsi la possibilité à toute structure de mener ses activités en toute liberté. Et à ce jour, il y a 15 sociétés qui ont reçu leurs agréments, malheureusement, elles ne peuvent pas exercer leurs activités. Pourquoi, on ne laisse pas jouer la concurrence ? Nous sommes écœurés par ce qui se passe dans ce secteur » s’est indigné M. Dago. En tant que professionnel du secteur et dans le but de redynamiser les missions des bureaux de fret et de permettre à l’Etat d’assainir le secteur routier des marchandises, le GNPAA-CI propose la mise en place d’une seule structure de gestion des bureaux de fret ou d’un Groupement d’Intérêt Economique en Côte d’Ivoire. En outre, il demande à l’Etat de se pencher sérieusement sur la question du convoyage qui est en train de miner le secteur routier des marchandises.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé